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Bruce Lee : sa vie, son oeuvre
Sa filmographie 3/6 - Page 7
Infos
Auteur(s) : Denis Gueylard
Yves Gendron
Date : 26/9/2004
Type(s) : Information
Critique
 
 Liens du texte  
Personnes :
Robert Baker
Raymond Chow Man Wai
Bruce Lee
Lo Wei
Nora Miao Ke Hsiu
Chuck Norris
Robert Wall
Wang In Sik
Films :
Big Boss
Opération Dragon
Le Jeu de la mort
La Fureur du dragon
Studios :
Concord Productions Inc.
Golden Harvest
Lexique :
Hapkido
Jeet Kune Do
Nunchaku
 
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Page 8 : Opération Dragon / Enter The Dragon (1/2)


La Fureur de Vaincre n'est probablement pas encore sortie que Raymond Chow planifiait déjà un troisième film avec son poulain prodige, à nouveau mis en scène par Lo Wei, et supposé être filmé au Japon. Mais Bruce ne veut rien savoir d'un pareil projet, surtout avec Lo Wei comme réalisateur, qu'il ne considère que comme un tâcheron dont le manque de professionnalisme et de talent est inversement proportionnel à son arrogance. Son contrat de deux films avec la Golden Harvest étant rempli, Bruce Lee est en position de force pour imposer ses conditions à Raymond Chow et il lui demande plus qu'une augmentation de cachet ou un simple partage des profits. Ainsi, en fondant sa propre maison de production Concord films, il sera désormais le partenaire de Chow, non plus son employé, et que surtout il pourra pleinement assurer, l'écriture, la réalisation et la chorégraphie de ses films. Le premier long métrage de cette association sera La fureur du dragon (The Way of the Dragon).

pequenot et gladiateur

Bruce Lee décide de situer l'action, de son nouveau film non plus en Chine ou même en Asie mais à Rome, une première pour un film hongkongais. Une équipe de tournage ira donc filmer de petites scènes touristiques dans quelques endroits célèbres de la ville, notamment le Colisée et les Fontaines de Trevi, mais l'ensemble du film sera quand même tourné dans un studio à Hong-Kong. Bruce voulait vraiment faire un peu différent pour son premier film en tant que réalisateur et donner une touche d'exotisme en allant filmer dans la Ville Éternelle. En situant le film à Rome, Bruce voulait aussi raconter une autre histoire d'immigrant chinois faisant face à l'adversité comme dans Big Bossmais dans un lieu des plus inusité et avec une touche comique accentuée. En effet, le premier tiers du film voit le Petit Dragon jouer les péquenots un peu perdus dans la grande ville. Bruce s'est d'ailleurs inspiré de ses propres expériences d'immigrant chinois nouvellement arrivé aux États-Unis pour cette partie du film bien que lui-même n'ai pas été aussi provincial que son personnage. Tout comme Big Boss, il faut attendre un peu pour voir Bruce entrer en action mais lorsque cela arrive, ça explose.

Concernant ses adversaires dans le film, le Petit Dragon va continuer dans la même veine qu'avec Robert Baker dans La Fureur de Vaincre c'est-à-dire prendre de véritables experts en arts martiaux, ce choix renforçant l'impact et l'efficacité des combats. Il fera ainsi appel à Robert Wall, grand professionnel de karaté, Wang In Sik, expert coréen en Hapkido et surtout Chuck Norris sept fois champion du monde de full-contact. Bruce connaissait Wall et Norris depuis longtemps déjà et il avait déjà travaillé avec ce dernier sur un film réalisé en 1968 ; Matt Helm règle son compte (The Wrecking Crew) le second d'une série de films d'espionnage semi-parodiques surfant sur la vogue James Bond et mettant en vedette Dean Martin. C'est Bruce qui avait chorégraphié les bagarres et Norris y faisait une apparition.

En fait, en engageant Chuck Norris, Bruce voulait montrer un héros chinois battre un grand champion blanc et quel meilleur endroit que le grand Colisée de Rome pour faire cette petite démonstration; lieu mythique, capitale antique du plus grand empire qu'ait jamais connu l'occident où jadis les gladiateurs combattaient à mort. Toutefois, Bruce voulait offrir plus qu'un simple spectacle chauvin. La Fureur de Vaincre verra ainsi Bruce cherchant à exposer pour la première fois dans un film certains principes de son Jeet Kune Do sa méthode martiale qui est à la fois technique et stratégie.
 
dragon chinois contre colt americain

Bruce Lee incarne Tang Lung (ce qui signifie « Dragon Chinois ») un jeune Hongkongais naïf mais diablement fort en combat qui se rend à Rome pour aider sa cousine, Chen Ching-Hua (Nora Miao), à se sortir des griffes de gangsters qui veulent racheter par tous les moyens le restaurant qu'elle tient avec son oncle Wang. Pour contrer se garde du corps inusité les gangsters engage trois combattants martial de haut calibre dont l'un nommé Colt (Chuck Norris) est particulièrement redoutable. Tout ce jouera lors de leur duel dans les ruines du Colisée.

Dans son ensemble, La Fureur du Dragon est un film beaucoup plus léger et amusant que La Fureur de Vaincre. Plus réfléchie aussi. Le Petit Dragon ne joue plus les vengeurs tourmentés c'est un jeune homme plus naïf mais dégourdi qui ne tue pratiquement pas (d'ailleurs quand il le fait, il éprouve une sensation de dégoût, voir ses expressions faciales).

Pour sa femme Linda Lee, La Fureur du Dragon est son film le plus personnel. On comprend pourquoi, le film collant au plus près de ce que devait être Bruce dans la vie et surtout grâce aux préceptes du Jeet Kune Do qu'il diffuse dans le film.

Mais au fait : que vaut le petit dragon en réalisateur et chorégraphe ? Premier coup, coup de maître ? Incontestablement : oui. Sa réalisation est précise, fluide, simple mais efficace. Et surtout ses combats sont monstrueux : encore mieux filmés, plus rapides, plus élaborés que ses deux films précédents. Cette fois, Bruce Lee utilise deux nunchakus ce qui donne lieu tout simplement à un des plus gros morceaux de cinéma martial ou le petit dragon tient en respect plus d'une dizaines d'adversaires et ce pendant un long moment. Le final est également incontournable car Bruce Lee affronte les trois experts qu'il a fait venir pour le film : si les combats contre Bob Wall et Wong Ink Sik, bien qu'excellents, soient trop courts, celui contre Chuck Norris est culte. Se déroulant dans le Coliseum (en fait un décor reconstitué à Hong Kong), le combat est un très grand moment où l'on voit bien que nous avons à faire à deux vrais gladiateurs des temps modernes. La réalisation de cette scène est parfaite : lisibilité, justesse, efficacité sont les termes pouvant la qualifier. De plus en montrant la personnage de Bruce « s'adapter » à son adversaire il démontre sans lourdeur avec clarté et pertinence le principe fondamental du Jet Kune Do  : celui qu'un artiste martial se doit d'abord et avant tout d'être « flexible ».

Autres touches notables dans cette scène de combat ultra classique et qui lui donne un caractère si mémorable et inusité : le petit jeu du chat avec la souris, Bruce arrachant des poils de la toison de Norris puis les soufflant hors de sa main, l'échange final silencieux mais éloquent entre les gladiateurs (« arrête toi pendant qu'il est encore temps » « jamais ») et finalement le vainqueur payant ces respects à son adversaire vaincu, moment très rare dans le cinéma martial de Hong Kong ou habituellement l'adversaire du héros est une bête à abattre.

En plus de mettre en valeur son coté comique et ses préceptes du Jet Kune Do Bruce à su aussi prendre avantage de sa position unique comme star/scénariste/réalisateur et chorégraphe pour pousser au maximum son petit péché mignon, un narcissisme éhonté.

Le caméra aime le corps gracile et musclé de Bruce Lee, il ne le sait que trop bien et profite de chaque opportunité pour montrer ses muscles, ses coups de pieds élancés, ses prouesses au nunchaku etc. Deux scènes-clé à retenir celle ou il s'étire les muscles dans un appartement et celle surtout de l'échauffement avant le grand combat ou Bruce fait saillir ses muscles d'une manière rien de moins que saisissante.

Les mimiques expressives de Bruce qu'elles soient faciles ou gestuelles sont tout aussi captivantes que son physique et Bruce ne se gène la non plus pour les exhiber. Qu'elles le montrent furieusement déterminé, cocassement candide ou empruntes de troubles, le visage de Bruce s'avère être aussi irrésistible que son kung-fu.

Les coupes dans la version francaise (spoilers !)

Concernant les coupes cette fois, elles sont problématiques car légions : peu après que Nora Miao et Bruce Lee ont fait connaissance : elle l'emmène chez elle, lui offre un verre, Bruce va aux toilettes, lui fait une démonstration impressionnante de coups de pieds et coups de poings. Puis ils vont dans une banque ou Nora conseille à Bruce Lee d'échanger son argent hongkongais contre de l'argent Italien. Puis vers la fin du film, on atteint des sommets concernant les coupes, pouvant même parler ici de charcutage, car l'intrigue s'en trouve complètement modifiée : une fois que Bruce part en direction du Coliseum à la poursuite du bras droit du grand patron, on voit l'oncle qui poignarde les cousins leur expliquant qu'il avait conclu un accord avec le grand patron pour vendre le restaurant, puis quand Bruce Lee revient à son tour sur le lieu, l'oncle essaye de le poignarder mais le grand patron arrive, tue l'oncle et son propre bras droit, puis c'est au tour de la police d'arriver et d'arrêter le grand patron. On comprend enfin après, pourquoi la scène finale est un dialogue dans un cimetière : ils sont finalement sur la tombe des cousins.

A noter que les figures patriarcales ou de maîtres habituellement vénérés dans les films d'art martial sont passablement malmenés dans les films de Bruce Lee. Ils s'avèrent en effet la plupart de temps soit absents ou impuissants (Maître Huo, disciple-en-chef Fan dans la Fureur de Vaincre), soit carrément malveillant (Monsieur Mi dans Big Boss, Oncle Wang dans la Fureur du Dragon, Monsieur Han dans Enter the Dragon), soit purement accessoires et passagers (l'abbé dans Enter The Dragon). Finalement le seul vrai maître dans un film de Bruce c'est Bruce lui-même.

 
les coupes dans la version anglaise

Autres pays autres mœurs, dans les pays anglo-saxons c'est la partie comédie au début du film qui a été le plus souvent coupée lorsque la Fureur du Dragon à été présentée pour la première fois. L'image de marque de Bruce en occident étant celle du vengeur martiale stoïque, ses farces d'immigré pèquenot, la plupart assez vulgaires (Bruce et ses ennuis d'estomac, Bruce s'accroupissant au dessus d'un bol de toilette), ont du être jugé trop déconcertantes pour les retenir. C'est à cause de ces coupes qu'en occident on imagine surtout Bruce Lee comme un vengeur stoïque ou enragé alors qu'il était en fait un acteur plein d'humour aux mimiques expressives impayables et même un farceur impénitent dans la vraie vie.

A noter qu'en Grande Bretagne, l'usage du nunchaku ayant été interdit, les scènes de Bruce Lee où il utilise cette arme ont longtemps été censurées dans tous ses films. De ce fait, le visionnage version intégrale est indispensable pour apprécier à sa juste valeur La Fureur du Dragon .

 

En changeant de registre et de styles de combat, Bruce Lee a réussi à surpasser le travail effectué sur les deux films précédents. En poursuivant dans cette voie, Bruce Lee allait atteindre son sommet quelques mois plus tard en commençant Le Jeu de la Mort (Game of Death).
 
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