La mort de Bruce Lee en 1973 n’interrompit pas la gloire naissante de la star à l’international. Au contraire, elle la renforça. Nombreux furent les producteurs à profiter de ce phénomène pour produire des films liés à la star (suite supposée de ses films de Kung Fu ou inspirés de ses succès avec un acteur aussi ressemblant que possible). Cette authentique « Brucexploitation » ne laissa pas indifférent la Golden Harvest. Et pour cause, le studio disposait dans ses coffres de plus de 40 minutes de combats que Bruce avait tournés pour les besoins de son Game of Death. Un véritable trésor que Raymond Chow et les siens ne pouvaient ignorer. Un nouveau film fut donc mis en chantier, légitimant ainsi après coup la pratique de la Brucexploitation.
Alors que le plus logique eut été de reprendre le scénario original laissé par Lee (même si incomplet), il fut décidé qu’une histoire complètement originale serait créée afin d’intégrer lesdites scènes. 18 mois de travail aboutirent à cet étrange résultat qui voit l’acteur Billy Lo feindre sa mort pour mieux pouvoir enquêter sur un syndicat du crime. Bien conscient que le film marchera à Hong Kong mais aussi dans le monde entier, la Golden Harvest fait de son mieux pour donner un cachet international à l’œuvre. Un domaine dans lequel elle n’était pas novice ayant déjà tenté l’expérience sur des longs métrages comme Stoner. Mais le recours à Robert Clouse ou des acteurs comme Mel Novak n’aide pas vraiment à hausser le niveau de l’œuvre. Pire encore, l’utilisation de doublures de toute sorte destinées à nous faire croire qu’on est en présence du vrai Bruce Lee rend quasi impossible la prise au sérieux de ce Game of Death. De ce marasme général, seuls surnagent la musique de John Barry, les chorégraphies de Sammo Hung et les authentiques séquences tournées par le petit Dragon. Mais même là, le travail a été bâclé, lesdites séquences ayant été remontées et de nombreux moments de qualité expurgés. Un travail qui résume bien l’esprit dans lequel ce Game of Death a été fait.
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