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Interview Chee Keong Cheung, Bodyguard: A New Beginning
Un réalisateur sino-britannique 1/1 - Page 1
Infos
Auteur(s) : Thomas Podvin
Date : 30/12/2008
Type(s) : Interview
 
 Liens du texte  
Personnes :
Anthony Carpio
Jackie Chan
Chan Man Ching
Cheung Chee Keong
Chow Yun Fat
Henry Chung Yau Tim
Mike Leeder
Oliver Morran
Richard Ng Yiu Hon
Mark Strange
Cary-Hiroyuki Tagawa
John Woo
Films :
Hong Kong Adrénaline
 
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Page 2 : Bodyguard : a new beginning


introduction

Il aura fallu environ huit ans à Cheung Chee Keong, ou Chee Keong Cheung, un cinéaste né en Angleterre de parents hongkongais, pour faire son premier film dans l’ex-colonie britannique. A en juger par le résultat final, l'attente n'a pas été vaine.

Après avoir obtenu un diplôme de production cinématographique en Grande Bretagne, Cheung fonde en 1999, la société de production Intense Productions, basée à Lancaster, une petite ville dans le nord-ouest de l'Angleterre. Depuis, il a écrit, produit, réalisé, et travaillé comme consultant sur de nombreux projets locaux et internationaux principalement axés sur le drame, mais aussi des courts métrages, des clips et des longs métrages. Ceci juste avant que Cheung n’entre dans le monde du film d'action.

Cette nouvelle étape ne commence qu’en 2006, quand, avec l'aide de Mark Strange et de Mike Leeder, entre autres, il réalise Underground avec très peu de moyens. Tourné entièrement en Grande-Bretagne, le film à très petit budget est un véritable show pour les meilleurs artistes martiaux britanniques qui se battent dans 13 scènes d’actions quasi mises bout à bout. L'impressionnante production, et un look réaliste, une superbe musique (jouée par un orchestre de 15 instruments) et 13 combats habilement chorégraphiés en disent long sur la débrouillardise et le talent de Cheung. Le réalisateur amène le spectateur directement jusqu’au final en passant par de nombreux climax, tout en esquivant les failles et l’ennui du concept d’action pure mise à la suite. La relative courte durée du film (87 min.), une tension toujours présente et un mélange du format documentaire/téléréalité avec le film de tournoi participent aussi à la réussite du film.

Juste après Underground, et saisissant l'occasion de développer plus de projets excitants avec Strange et Leeder, Cheung se rend à HK pour son premier film d’action made in HK, Bodyguard: A New Beginning. Le film n'est pas seulement une déclaration d’amour de Cheung à sa ville favorite, mais aussi un hommage aux anciens films de gangsters de John Woo avec Chow Yun-fat.

En voici l’intrigue : Un chef de gang chinois voit son empire menacé par un nouveau rival. Il envoie un garde du corps protéger une mystérieuse personne au Royaume-Uni, pendant qu’il fait le ménage dans son gang et aussi dans sa propre famille.

Bodyguard se déroule au Royaume-Uni et à Hong Kong, et dispose d'un casting et d’une équipe technique mixtes. Le chef de gang joué par Richard Ng est confronté à son propre fils (dans la vie comme à l’écran), Carl Ng, et à une nouvelle menace, Cary-Hiroyuki Tagawa. Le garde du corps, joué par l’acteur français d’origine asiatique Vincent Sze (Invisible Target), doit protéger Chloé (Stephanie Langton). Chorégraphié par Anthony Carpio et Chan Man-Ching de la Jackie Chan Stunt Group, le film est coproduit par Oliver Morran, Mark Strange, Mike Leeder et Ean Tang et photographié par Henry Chung et Steven Priovolos.

Tous ces noms ont nourri notre curiosité pour cette rencontre de l’Occident et de l’Orient dans un drame d’action, dont l’avant première a eu lieu à l’Oldenburg International Film Festival en Allemagne en Septembre 2008. Le film y a reçu de nombreux éloges.

Nous nous sommes entretenus avec Cheung dans son bureau de Lancaster sur son inspiration, ses deux films d'action et sur son expérience dans la capitale mondiale du cinéma d'action, Hong Kong.

Un réalisateur entre deux mondes

HKCinemagic: Vos parents sont chinois et vous êtes né en Grande Bretagne, c’est bien ça ? Pourquoi être parti à HK pour réaliser votre film ?
Chee Keong Cheung: Effectivement, je suis bien né en Grande Bretagne mais j’ai aussi de la famille à HK à qui je rends visite tous les trois ans quasiment et jusqu’ici je n’avais pas eu l’opportunité d’y travailler. Ceci étant, j’ai toujours été fasciné par l’industrie cinématographique de HK. D’être né en GB de parents chinois m’a permis de vivre avec deux cultures différentes, ce dont je suis très fier. Et puis ça ouvre l’esprit également. Travailler à HK était un défi pour moi et Bodyguard: A New Beginning m’a permis de le réaliser.
 
HKCinemagic: Bodyguard: A New Beginning est donc votre tout premier film à HK ?

Chee Keong Cheung: Exactement. J’étais en post-production sur le premier film d’action que je venais de réaliser en GB, Underground, et l’un de mes amis, Mike Leeder, qui travaillait alors à HK et qui produisait également ce film, m’a fait part d’un projet réalisable à HK et c’est ainsi qu’on a commencé à en discuter. En grandissant, j’ai regardé beaucoup de films hongkongais (surtout les films de Triades) et c’est ce qui a inspiré ce Bodyguard et m’a donné la possibilité de le réaliser là-bas et de pouvoir en faire profiter à toute ma famille.

J’ai ensuite discuté avec Richard Ng, grâce à Mike Leeder qui nous avait mis en contact, et il a gentiment accepté de m’aider sur le film mais malheureusement nos emplois du temps n’étaient pas compatibles, mais on est resté en contact. J’ai grandi en regardant Richard jouer dans les films de Jackie Chan où il avait le rôle du comique, ce qui est sa marque de fabrique. Pour moi c’était un peu surréaliste de le rencontrer. Et plus on discutait et plus je me disais que ce serait peut-être plus intéressant si je lui confiais le rôle du chef de la triade. On en a pas mal discuté et il a été plutôt intéressé. Avec Mike à HK, et avec mon co-producteur anglais, Mark Strange, qui est aussi un bon ami, on a commencé à parler du film avec une partie à HK et l’autre en Grande-Bretagne. C’est ainsi que tout a débuté.


Mark Strange dans Underground
HKCinemagic: C’est assez surprenant de voir qu’en 10 ans de carrière, et avec la création de votre propre compagnie en 1999, vous n’ayez jamais pensé à faire de films à HK.
Chee Keong Cheung: Oui c’est vrai, j’aurai peut-être dû le faire. Au début, j’ai réalisé et produit des court-métrages puis des long-métrages basés en occident. Et pendant ces 10 ans, je n’avais pas de contacts ou de connections avec le cinéma de HK. Ce n’est que très récemment, et après avoir travaillé dans le film d’action en GB grâce à mon coproducteur Mark Strange (dont je suis très reconnaissant), que j’ai pu me diriger ensuite vers le cinéma de HK.
La plupart du temps, je faisais ce que l’on me proposait et je me suis retrouvé un peu partout dans le monde. C’est un des points forts de cette industrie, on a la possibilité de voir et faire soi-même l’expérience de choses que l’on n’aurait sans doute jamais pensé faire dans une vie.
 
HKCinemagic: Quand vous avez commencé, quel genre de films vouliez-vous réaliser ?
Chee Keong Cheung: Ma grande passion a toujours été les drames mais surtout j’aime raconter des histoires avec des personnages forts. C’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire et aussi réaliser des films qui peuvent captiver un public, pour communiquer avec les gens. Le cinéma est le meilleur outil pour ça. Quand j’ai commencé, c’est ce que j’avais en tête : raconter des histoires, divertir, faire rire et pleurer à la fois. Puis au fil du temps, j’ai compris en devenant réalisateur et producteur que faire un film c’est un business, une industrie à part entière et parfois vouloir simplement raconter une histoire n’est pas suffisant.

Parfois c’est juste une histoire de timing, ce n’est pas le bon moment de faire tel film et commercialement c’est trop risqué. Donc j’ai fini par comprendre que je devais trouver un équilibre entre raconter des histoires et m’assurer que commercialement ça pouvait fonctionner étant donné la compétition qui existe.

En rencontrant d’autres producteurs et réalisateurs, j’ai très vite compris que faire un film dans un pays (comme tourner une comédie par exemple) ne voulait pas dire qu’il serait obligatoirement exportable à l’étranger, ne serait-ce que par les différences culturelles qui existent d’un pays à l’autre. Mais avec les films d’action, j’ai compris que c’était un genre qui lui, pouvait permettre toutes sortes de possibilités créatives et que cela pouvait passer les frontières sans problème.

Et puis ce que j’aime aussi c’est de pouvoir à la fois être du coté du producteur et de celui de réalisateur. Ce sont deux mondes très différents et ça me permet de mieux comprendre la valeur et l’importance que sont la créativité et le business en tant que tel. J’aime les deux et c’est pourquoi je comprends à quel point il est important que la collaboration existe.

L’une des parties de la réalisation de films que j’aime le plus n’est pas seulement lorsque je raconte une histoire mais c’est aussi de pouvoir collaborer avec un groupe de personnes afin de créer et réaliser une vision commune.

HKCinemagic: Est-ce si facile de porter à la fois la casquette du producteur et de celui du réalisateur ?
Chee Keong Cheung: Pour moi, les deux sont importants même si à la longue ça peut devenir difficile. Ca peut aussi paraitre étrange.
 
HKCinemagic: En général, l’équilibre se trouve parce que le réalisateur et le producteur ne sont pas les mêmes personnes.
Chee Keong Cheung: C’est vrai. Je travaille aussi avec d’autres producteurs et j’aime beaucoup l’importance justement de cette relation, cette manière de guider mais aussi de critiquer. Mais personnellement, je pense que ça aide beaucoup de pouvoir penser ou tout du moins comprendre la position du producteur quand vous réalisez un film et vice versa.
 
HKCinemagic: Pour vous, c’est encore plus complexe quand on voit qu’en plus vous êtes scénariste. Vous avez écrit Underground et Bodyguard. Quand vous écriviez, aviez-vous déjà une idée précise quant à la répartition entre la réalisation pure et la partie production ?
Chee Keong Cheung: Oui, lorsque je fais des films indépendants, j’essaye toujours d’écrire ce que je pense pouvoir réaliser d’un point de vue créatif mais aussi d’un point de vue purement logistique. Par exemple, Underground était un film où je voulais transposer ma vision de ce qui à mon sens est sous-représenté en matière d’arts martiaux en GB. On parle beaucoup de gens talentueux et j’ai réalisé qu’il y en avait beaucoup qui avaient travaillé pour les grands studios, comme pour Batman Begins ou James Bond, pour n’en citer que quelques-uns. Mais la plupart du temps, on ne les voit que quelques minutes sur grand écran, parce qu’ils meurent au bout de 10 secondes en général, et ce n’est pas leur rendre hommage. Avec l’aide de Mark Strange, j’ai voulu réunir tous ces acteurs ensemble pour pouvoir les filmer et peut-être intéresser ainsi le public. De cette vision des choses, j’en ai écrit un scénario qui plus tard est devenu Underground.

Ce qui rend les films indépendants aussi intéressants c’est qu’ils permettent une vraie liberté de création. Avec Underground, on a fait un petit film afin de montrer ce qu’on pouvait faire avec un budget limité, et ce qui pourrait intéresser l’industrie afin de pouvoir exporter et traduire ce genre partout dans le monde.

HKCinemagic: Savez-vous justement ce que sont devenus ces artistes martiaux après Underground ? Ont-ils eu de plus grandes opportunités ?
Chee Keong Cheung: Je pense que tous ont réellement aimé ce qu’on a fait tous ensemble sur Underground. C’était un vrai challenge pour tous et chacun y a mis son énergie, a repoussé ses limites pour se donner à 110%. Puis sans leur implication, le film n’aurait jamais vu le jour. La plupart ont eu de nouveaux projets après et certains sont partis dans de grosses productions, ce dont je suis très content. Liang Yang a été pris pour A la croisée des mondes : la boussole d'or et Joey Ansah s’est retrouvé dans la trilogie Jason Bourne.
Je ne sais pas si c’est réellement grâce à Underground qu’ils ont réussi mais une chose est sûre le film a pu montrer qu’il y avait de réels talents à exploiter en GB.
 
HKCinemagic: Quel réalisateur occidental vous a réellement influencé ?
Chee Keong Cheung: Plusieurs comme Martin Scorsese ou Francis Ford Coppola m’ont beaucoup influencé. J’admire vraiment ce qu’ils font et leur manière de raconter les histoires. D’autres aussi comme Mike Figgis avec son film Leaving Las Vegas et ce qu’il a pu faire ressortir des acteurs. Il y a également Kieslowski avec le Décalogue et sa trilogie des trois Couleurs. J’aime vraiment les réalisateurs qui ont une façon unique de raconter les histoires, de connecter les situations avec les personnages.
 
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