Elvis Tsui, le pape de la Catégorie 3 s’est reconverti. Non pas à la religion mais à une autre forme de divertissement, la série télévisée. De plus, il tourne en Chine maintenant, et ce depuis déjà 8 ans. Autant dire que pour des raisons strictes de censure, ses années Category 3 (Sex and Zen, Eternal Evil of Asia, Chinese Erotic Ghost Story), font parties du passé.
A l’occasion de la sortie d’un film indépendant classe made in HK, Magazine Gap Road, Elvis revient au cinéma, dans un rôle décalé et tout aussi passionnant. Nous avons eu la chance de lui poser quelques questions, malheureusement, comme l’interview s’est faite par email interposé et de l’anglais au chinois et du chinois à l’anglais, les réponses sont les plus courtes possibles.
Mais nous avons découvert que l’homme ne renie pas ces années folles même si il ne veut plus trop en discuter et qu’il a choisi l’option de la mémoire sélective. Ce qui est compréhensible, puisqu’il entame une seconde carrière au Mainland dans des rôles plus « familiaux ».
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Magazine Gap Road |
HKCinemagic: Comment vous êtes-vous retrouvé impliqué dans le projet Magazine Gap Road? |
Elvis Tsui: En fait, le réalisateur a lui-même demandé à mon ami producteur Wong Yat Ping de me contacter et de trouver un moment libre dans mon emploi du temps pour tourner. |
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HKCinemagic: Nicholas Chin est un jeune réalisateur et vous un acteur expérimenté. Vous a-t-il laissé improviser ou a-t-il partagé quelques idées avec vous sur le personnage que vous deviez incarner ? |
Elvis Tsui: Durant le tournage, j’ai suivi ses instructions à la lettre. Je pense que c’est la meilleure manière de travailler avec un jeune réalisateur. Donc pour ce film, j’ai simplement suivi ses idées. En général sur les tournages, j’émets quelques idées de temps en temps mais relativement peu souvent. |
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HKCinemagic: Magazine Gap Road s’intéresse essentiellement au monde des opprimés de Hong Kong. Est-ce cela qui vous a particulièrement attiré dans le projet ? |
Elvis Tsui: Oui d’une certaine manière mais aussi parce que j’ai aimé collaborer avec le producteur du fait qu’il m’avait déjà dirigé en tant que réalisateur sur d’autres films. Et c’est toujours intéressant de travailler avec des réalisateurs nouveaux. |
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HKCinemagic: Du fait d’avoir travaillé sur ce genre de films, pensez-vous continuer sur cette voie et travailler par la suite avec des réalisateurs tels que Ann Hui, Fruit Chan ou Lawrence Ah Mon? |
Elvis Tsui:
J’aimerais faire plus de films d’arts et essais mais cela dépend également des scénarios. Pour un acteur, le scénario est essentiel. Mais j’aimerais beaucoup collaborer avec ceux que vous avez cités. |
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Elvis: All That I Am |
HKCinemagic: Pourquoi avoir choisi Elvis comme prénom anglais ? Etes-vous un fan d’Elvis Presley ? |
Elvis Tsui: Ma famille est catholique et c’est petit que mon père m’a surnommé ainsi. Ce n’est qu’en grandissant que j’ai appris qui était Elvis Presley. |
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HKCinemagic: Peux-t-on affirmer que c’est grâce à Long Arm of the Law 2 sorti en 1987 que votre carrière a démarré même si vous aviez commencé à jouer depuis 1983 ? |
Elvis Tsui: Long Arm of the Law 2 a été mon premier rôle. Avant de commencer ma carrière, j’étais mannequin pour des défiles de mode. A cette époque, j’avais les cheveux longs et j’avais un certain look, je portais des fringues très mode.
Et c’est durant le tournage de ce film que le réalisateur m’a demandé de couper mes cheveux. Au fur et à mesure, je me suis habitué à ce nouveau look et maintenant j’aime avoir les cheveux courts.
J’aime travailler avec de bons réalisateurs qui sont capables de réaliser de bons films. |

Long Arm of the Law 3
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HKCinemagic: Vous avez travaillé énormément avec Michael Mak et ses frères sur des projets tels que la série The Long Arm of the Law et celle des Sex and Zen ainsi que To Be Number One. En quoi consistait votre collaboration avec eux ? |
Elvis Tsui: Que ce soit Michael Mak ou ses frères, je les considère comme des mentors, ils m’ont beaucoup appris. Ce sont des gens très sérieux et très impliqués. J’ai beaucoup appris en travaillant avec eux. |
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HKCinemagic: La série des Long Arm of the Law contenait un sous-texte politique fort. En étiez-vous conscient à ce moment-là ? Cela a-t-il d’une certaine manière eu un impact négatif sur votre carrière en Chine ? |
Elvis Tsui: Lorsqu’on a tourné cette série, à aucun moment nous n’avons pensé au contexte politique. Notre seul objectif était d’offrir à la fois une bonne histoire et un bon film. En outre, je suis en Chine depuis 8 ans en alternant des séries télé avec des films donc je ne pense pas que cela ait eu un impact négatif sur ma carrière. |
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Category 3 films: Where Did They Go, Lord |
HKCinemagic: Vous êtes une tête connue en Asie pour les fans de films de Catégorie 3. Comment vous êtes-vous retrouvé à tourner ce genre de films ? Existe-t-il une grande différence entre les films de Catégorie 3 et ceux des catégories 1 ou 2 ? Qui finançait ces films dans les années 80 et 90 ? |
Elvis Tsui: C’est mon manager à l’époque qui me faisait participer à ce genre de films. Etant un acteur professionnel, mon devoir était de suivre fidèlement les instructions des réalisateurs. Il n’y a pas de grande différence dans la manière de faire suivant les catégories de films.
Dans les années 80 et 90, il y avait tellement de compagnies qui finançaient les films que je ne pourrais pas vous dire qui exactement finançaient les films de Catégorie 3 . |
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HKCinemagic:
Dans les films cultes auxquels vous avez participé, il y a The Eternal Evil of Asia, où votre personnage victime de magie noire s’urinait dessus à chaque fois qu’il avait peur. Dickhead avait une tête de gland. Rétrospectivement, avez-vous des souvenirs particuliers sur certains de ces films ? |
Elvis Tsui: Cela fait un sacré bout de temps. Je ne me rappelle pas en détails mais comme je vous l’ai dit je suis un acteur professionnel. |
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HKCinemagic: Quel est le film de Catégorie 3 que vous affectionnez le plus ? |
Elvis Tsui:
Viva Erotica. |

Viva Erotica
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HKCinemagic: Et quel est celui que vous n’aimez pas ? |
Elvis Tsui: Aucun. |
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HKCinemagic: Le film de Derek Yee Viva Erotica était une satire sur l’industrie des films érotiques. Qu’avez-vous ressenti en jouant votre propre rôle dans ce film ? |
Elvis Tsui: J’ai aimé ce rôle et j’étais content de pouvoir travailler avec Derek Yee. Mais il est évident que je peux jouer dans tout genre de films. |
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HKCinemagic: Vous avez reçu une nomination dans la catégorie du Meilleur Acteur pour votre rôle dans le film All Men are Brothers : Blood of the Leopard, aux Hong Kong Film Awards. Est-ce que cela a changé votre vision du cinéma et de votre carrière en elle-même ? |
Elvis Tsui: En plus de Blood of the Leopard, j’ai été nominé dans la même catégorie pour Viva Erotica. C’est sûr que c’est une récompense importante quand on est un artiste. |
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HKCinemagic: Cela vous a-t-il déplu d’être catalogué en tant qu’acteur de Categorie 3 dans le passé ? |
Elvis Tsui: C’est toujours la même question qu’on me pose…et comme à chaque fois je réponds que je suis un acteur professionnel avant tout. |

A Chinese Torture Chamber Story
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HKCinemagic: Vous travaillez moins mais vous semblez choisir des projets plus ambitieux… |
Elvis Tsui: Je vis à Pékin depuis plusieurs années maintenant et j’ai joué dans pas mal de séries télé et de films en Chine. Je suis plus attentif aux projets que je choisis.
Pour mes projets à venir, je m’intéresse plus au potentiel des artistes et j’aimerais désormais passer de l’autre côté de la caméra. |
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HKCinemagic:
Vous avez travaillé avec beaucoup de réalisateurs, quel est celui que vous admirez le plus ? |
Elvis Tsui: Il y en a tellement… |
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HKCinemagic: Avec quel réalisateur hongkongais aimeriez-vous travailler ? |
Elvis Tsui: Il y en a beaucoup… |
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HKCinemagic: Allez-vous continuer la peinture ? |
Elvis Tsui: Bien sûr. |
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HKCinemagic: Avez-vous un message à adresser à vos fans occidentaux ? |
Elvis Tsui: Continuez à soutenir les films de Hong Kong. |