Jaycee Chan : Effectivement, ou bien en acceptant seulement des rôles d'expatriés chinois, qui reviennent au pays après un passage aux Etats-Unis…

Je pense, que le fait de participer dans le film de Jiang Wen a fermé le clapet à pas mal de monde à Hong Kong, qui ne s'attendaient pas à me voir dans un tel registre et les six mois de tournage ont vraiment porté leurs fruits pour renforcer ma carrière.

Je suis vraiment très reconnaissant au réalisateur Jiang Wen de m'avoir donné l'opportunité de pouvoir jouer dans son film. Dans notre famille, on accorde beaucoup d'importance à remercier tous ceux, qui nous ont aidés au cours de notre vie. Mon père a toujours mis un point d'honneur à rester fidèle aux gens, qui l'ont sorti de l'anonymat pour faire la vedette qu'il est devenu depuis. J'aimerais pouvoir faire de même. J'ai une grosse ombre, qui plane au-dessus de ma tête et il faudra certainement que je redouble d'efforts pour faire mon propre nom. Jiang Wen est l'une des personnes, qui m'auront aidé à sortir un tout petit peu de cette ombre.

The Sun Also Rises / Le soleil se lève aussi

Jaycee Chan : Je comprends ce que vous voulez dire (sourire). En fait, tout a été très clair pendant le tournage; c'est au montage, que Jiang a expressément rendu l'histoire confuse. Honnêtement, quand j'ai vu le film pour la première fois, je n'ai RIEN compris.

En fait, tout le film concerne la vie. Il l'a dit…Enfin, il ne l'a pas vraiment dit, car il préfère rester très discret sur ce qu'il a voulu exprimer…. J'ai dû voir le film deux fois pour comprendre…

Je prends le film comme une épreuve. Quand on réussit à tenir les deux heures du film en arborant un grand sourire, on va aimer la vie en sortant…et on ne craindra plus la mort ; en revanche, si on envisage le film comme une œuvre confuse et incompréhensible, c’est la mort malheureusement.… Le film est en fonction de comment on voit la vie et comment on la vit. C'est tout sauf un film ennuyeux. Une génération s'éteint, une autre s'éveille…et "le Le soleil se lève aussi". C'est comme la métaphore du suicide de l'un des personnages: le jour de sa mort, il y aura plein de choses, que l’on n'aura jamais réussi à comprendre.

En fait, j'ai vu le film avec Eason Chan. A la fin de la projection, un producteur s'est tourné vers lui en lui demandant, s'il avait compris quelque chose à l'histoire…. Et Eason lui a juste répondu: "Il n'y a pas besoin de comprendre". C'est exactement ça: l'énigme même de la vie !