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Opinion publique – Réflexions sur l'organisation d'un Festival |
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Dix ans déjà depuis la création du Festival Asiatique de Deauville; de quoi sabrer le champagne et souffler les bougies, surtout que des nombreux Festivals spécialisés bataillent ferme pour maintenir l'intérêt d'une audience décroissante et un budget inflationniste moins subventionné par l'Etat et des fonds privés. Proposant cette année du 12 au 16 mars 2008 16 films en compétition ainsi qu’une quarantaine de films hors compétition en provenance de 11 pays asiatiques (Corée du Sud, Corée du Nord, Hong Kong, Inde, Malaisie, Chine, Japon, Taiwan, Thaïlande, Singapour et Philippines), l’éclectisme était au rendez-vous: de la fable (Beautiful, Ploy), du décalé (Funuke Show Me Some Love, losers !, Exodus), du social (Fujian Blue) ou encore du pur divertissement (Shamo, Crows Zero).
En revanche, les hommages à Im Kwon-taek, Jia Zhang-Ke ainsi qu’à Jiang Wen, Joe Hisaishi et Koji Yakusho (tous trois présents au Festival), s'avéraient un brin décevants en raison de la facilité des films choisis (pour la plupart déjà largement diffusés et / ou disponibles en France) et des conditions de projection (en DVD !) déplorables.
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Jiang Wen |
Joe Hisaishi |
Koji Yakusho |
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Opinion publique – Réflexions sur l'organisation d'un Festival |
Les critiques étaient nombreuses et virulents à l'égard des organisateurs du Festival avec une sélection jugée trop "auteurisante" et qui a difficilement convaincu les fans de la première heure. Pourtant cette nouvelle édition s'inscrivait dans la droite mouvance d'une lignée éditoriale entamée depuis quelques années. Raffermissant les liens avec les Festivals de Pusan (Corée du Sud) et de Berlin, les organisateurs ont su retenir les meilleurs titres des deux événements. Le blockbuster chinois Héros de guerre/Assembly avait ainsi ouvert le Festival de Pusan au mois d'octobre de l'année dernière, tandis que le thaïlandais Wonderful Town et le malaisien Flower in the pocket avait entamé leurs tournées respectives triomphales pour glaner de très nombreuses récompenses tout au long de leur circuit festivalier international. Solos, The Red Awn, With a girl of black soil, Fujian Blue et Slingshot avaient, quant à eux, été présentés dans des sections parallèles du Festival sud-coréen.
Le Festival de Berlin – qui avait permis l'année précédente la sélection du film d'ouverture à Deauville du Mariage de Tuya – a notamment permis la découverte du magnifique Kabei – Mother ou encore de Walking my life (au Marché). Ces échanges semblent désormais absolument nécessaires à des Festivals de moindre envergure, tel que celui de Deauville, pour promouvoir le travail de défrichage des "gros événements" internationalement reconnus, mais également pour entretenir d'étroits liens entre organisateurs tout au long de l'année.
Assembly / Héros de Guerre Ce travail en commun signifie également une ouverture croissante envers un cinéma plus exigeant, un cinéma d'auteur. Alors que les premières éditions avaient davantage révélé un cinéma plus commercial et populaire, les dernières éditions du Festival de Deauville semble davantage privilégier le cinéma d'auteur – et par conséquent se distinguer de son principal "concurrent", le Festival Asiatique italien d'Udine, qui se targue justement d'être le plus important "showcase of popular Asian cinema in Europe", un show pour le cinéma populaire asiatique en Europe.
Ce dernier a lieu moins de quatre semaines plus tard, en plein mois d'avril et prive sans aucun doute le Festival de Deauville de quelques œuvres majeures inédites, dont l'exclusivité revient à l'édition italienne. La récompense d'un travail peut-être un brin plus engagé, du moins passionné, par les deux organisateurs italiens férus du cinéma asiatique, qui se sont rapidement bâtis une solide réputation internationale pour leurs efforts de promotion du cinéma asiatique; tandis que Deauville est le produit d'un réseau de professionnels dans l'organisation de Festivals dans le monde entier. Un événement sans aucun doute réalisé avec efficacité, mais qui manque parfois de la folle étincelle (et / ou inconscience) de véritables passionnés du genre.
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Le public de Deauville 2008
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Enfin – et toujours pour la défense du Festival de Deauville vis-à-vis du reproche d'une certaine frange du public pour le manque de vraies œuvres inédites – il ne faut pas oublier la relative proximité du Festival de Deauville avec celui de Cannes, qui a lieu moins de deux mois plus tard. Au mois de mars / avril, les résultats de la sélection des œuvres filmiques en (et hors) compétition ne sont pas encore connus; si bien que des très nombreux producteurs croient encore en leurs chances de participer à la plus prestigieuse des "vitrines" et refusent la projection de leurs films à tout autre Festival. L'enjeu étant relativement considérable, il n'est pas rare de voir certains producteurs se refuser bec et ongles à projeter des films, qui ne semblent pourtant n'avoir aucune chance de figurer dans une quelconque sélection officielle de Festivals Internationaux.
Toutes ces données purement économiques ne doivent pourtant en rien entraver le pur plaisir de pouvoir bénéficier en France d'une manifestation de telle envergure. La plupart des œuvres restent relativement inédites et n'ont (quasiment) jamais été diffusées en France. Le principal reproche d'il y a quelques années (montrer, pour plus d'un tiers de la sélection, des films prêts à sortir en DVD et au cinéma en France) a été gommé et si la rétrospective de cette année était peut-être décevante, c'était trop vite évacuer celles, véritablement inédites et pourtant bien moins fréquentées, consacrées à l'actrice Christine Hakim, le réalisateur malaisien James Lee ou le japonais Hiroki Ryuichi.
Beyond the Years
Il est toujours plus facile d'accuser et de critiquer, plutôt que de tirer le meilleur parti des choses et le temps permet souvent la réévaluation de beaucoup de choses. L'édition de Deauville 2008 aura d'ores et déjà prouvé la vitalité réelle de toute une nouvelle génération de jeunes réalisateurs en devenir (Aditya Assarat, Liew Seng Tat, Brillante Mendoza, Cai Shang-jun,…), de satisfaire l'amateur de sensations fortes (Crows Zero, Shamo, Black Belt, Opapatika,…) et de remettre au premier plan des réalisateurs vétérans au plus fort de leur forme (Im Kwon-taek et son merveilleux Beyond the years et surtout Yamada Yoji et son bouleversant Kabei). |
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