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Cinéma contemporain et Johnnie To |
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 HKCinemagic : Depuis des années, vous êtes actif comme enseignant, monteur, etc. Toutefois, vous passez rarement derrière une caméra. Considérez-vous AFTER THIS OUR EXILE comme le retour à la réalisation après un long exil ? |
| Patrick Tam : J’aime l’idée d’« exil ». Bien que je sois un réalisateur, je ne me vois pas connecté ou intégré à l’industrie locale. Je vais rarement aux réceptions, et je parle rarement avec d’autres personnes de la profession. J’aime faire les choses par moi-même. Je suis plus individualiste; j’accepte cette approche solitaire. Quand vous créez quelque chose, que vous écriviez une nouvelle, peigniez une toile ou réalisiez un film, vous devez travailler dans la solitude. Vous devez réfléchir. Si vous avez trop d’occupations autour de vous, il vous sera difficile de vous concentrer et de vous occuper de votre boulot. Après mes sept premiers films, je m’aperçois qu’il y a un conflit. Il y a comme une sorte de schizophrénie, surtout sur LOVE MASSACRE (1981). La forme et le contenu sont schizophrènes. Je pense ne pas être capable de continuer à faire des films dans le cadre de l’industrie. Ce n’était pas des films que mon patron voulait, et ce n’était pas des films personnels. Il valait mieux s’arrêter là et de prendre du temps pour réfléchir. Voici comment je vois mes premiers films : comme des exercices, des tentatives de cinéma, et pas comme des travaux achevés et accomplis. Ils sont pleins de défauts. |
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| HKCinemagic : Durant la dernière décennie (1997-2007), quels réalisateurs de Hong Kong et de Chine vous ont séduits ? |
| Patrick Tam : Johnnie To. Il est sans aucun doute le plus énergique. J’ai travaillé avec lui sur le montage ELECTION (2005). Il a beaucoup de détermination. Dans le contexte du cinéma commercial de Hong Kong, il réussit à avoir cette approche désinvolte et débrouillarde en établissant quelque chose de personnel. Il ne le fait pas ouvertement. C’est subtil et intégré dans ses travaux. Il parvient à renverser la tendance habituelle du cinéma hongkongais. C’est intéressant. Peut-être pourrait-il élargir un peu son cadre, plutôt que de se concentrer aux tueurs/assassins/les Triades. J’espère qu’il pourra développer davantage de diversité dans son travail. |
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| HKCinemagic : Pourquoi vous êtes-vous occupé du montage d’ELECTION ? |
| Patrick Tam : To me l’a demandé. A ce moment, il savait que j’enseignais à l’université, j’avais des étudiants, et il a réussi à entrer en contact avec certains d’entre eux qui l’ont invité pour un cours. Il était assez impressionné, et il voulait proposer à deux ou trois étudiants de travailler dans sa société de production. Et j’aurais fait des cours comme je le faisais en Malaisie, pour l’aider à diriger l’écriture de certains scénarios. Cependant, cela s’est révélé être quelque chose de trop long a mettre en place. Au lieu de cela, il m’a demandé de monter ELECTION. A ce moment-là, il savait qu’ELECTION irait à Cannes, alors je me suis débrouillé pour travailler dessus. La version que j’ai faite était longue de 126 minutes. Maintenant, elle dure seulement 100 minutes. Il a coupé une vingtaine de minutes. Je pense qu’une version plus complète serait meilleure. |
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