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Entretien Patrick Tam: un réalisateur en exil
After This Our Exile, Fu Zi 3/5 - Page 4
Infos
Auteur(s) : Gina Marchetti
David Vivier
Thomas Podvin
Date : 28/6/2007
Type(s) : Interview
 
 Liens du texte  
Personnes :
Hou Hsiao Hsien
Tony Leung Ka Fai
Tsai Ming Liang
Films :
After This, Our Exile
Tigre et dragon
Hero
I Don't Want To Sleep Alone
Lara Croft Tomb Raider : Le berceau de la vie
Vive l'amour
La Saveur de la pastèque
 
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HKCinemagic : D’où vient le scénario du film ? Pourquoi avoir décidé de situer l’action en Malaisie ?

Patrick Tam : Je suis allé à Kuala Lumpur en Malaisie en 1995 pour un échange car j’aime les tropiques, et je travaillais dans une société de production pour établir un département cinéma. Il n’y avait pratiquement pas d’industrie du film en langue chinoise en Malaisie. A cette époque, nous espérions développer une industrie du film là-bas -- même petite. La première chose était de former les Chinois malaisiens à l’écriture de scripts. J’ai dirigé une bibliothèque de film avec laserdiscs et vidéo cassettes de films classiques pour leur faire découvrir le cinéma mondial. Comme la Malaisie est un pays à influence islamique, un certain nombre de grands films du cinéma mondial aux thèmes osés y est difficile d’accès. Nous regardions un film chaque jour -- systématiquement, une rétrospective chronologique de Pier Paolo Pasolini ou d’Alfred Hitchcock -- et nous en faisions une critique. Cela a créé une très bonne émulation artistique en classe. Je discutais en tête-à-tête avec chacun de mes étudiants. Après plusieurs mois, nous nous arrangions pour terminer approximativement vingt scénarios qui pouvaient entrer en production le lendemain.

AFTER THIS OUR EXILE provient du premier groupe de scénarios de cette classe. L’idée originale vient de mon élève, Tian Kai-Leong, qui a collaboré avec moi sur ce film. Il eut cette idée après avoir lu un article de journal sur un père malaisien qui forçait son fils à cambrioler les maisons. Nous sommes donc partis de cette histoire et nous avons créé les personnages, développé les détails, les scènes, et la première version du script fut terminée en 1996.
Dans le moment qui suivait, nous n’avions pas d’emploi du temps pour la production, car nous avions besoin d’un financement. Après la crise économique asiatique de 1997, la société abandonna donc l’idée de développer plus en avant ce projet.

En 2001, je fus invité par la City University de Hong Kong pour revenir enseigner. J’y ai rencontré mon collègue Philip Lee, qui fut le producteur associé de CROUCHING TIGER HIDDEN DRAGON (Tigre et Dragon) (2000) le producteur de HERO (2002) et celui de LARA CROFT TOMB RAIDER: THE CRADLE OF LIFE (2003), qui avait l’expérience des productions étrangères. Il voulait développer quelques projets avec moi, je lui ai donc présenté le scénario d’AFTER THIS OUR EXILE, et c’est de cette façon que tout a démarré.

Andy Lau s’y est intéressé, nous avons démarré la pré-production courant 2003. Je suis retourné en Malaisie en vacances pour le repérage des lieux. Cependant, Andy Lau s’est retiré, donc nous n’avons pu continuer. En 2003, nous avons commencé à remanier le scénario. En 2005, quand nous avons débuté la production, nous étions déjà à la cinquième version du script.

Nous avions eu beaucoup de temps en classe en Malaisie pour faire évoluer le script. Ce n’était pas comme à l’université où les étudiants devaient assister à toutes sortes de cours. C’était uniquement un cours d’écriture de scénarios. Les scénaristes travaillaient du lundi au vendredi, comme s’ils allaient au travail, et la compagnie les rémunérait. Ils étaient sous contrat. Ils ont eu beaucoup de temps pour travailler sur le script. Ce fut vraiment positif. Chaque script comprenait 400-500 pages -- très détaillé et précis -- car la précision est quelque chose que je considère comme primordial dans n’importe quel travail artistique.

La cinquième version du script comporte 135 scènes, et la plupart sont de longues scènes. Pendant la production, je savais que si je filmais le scénario dans sa totalité, le film aurait duré quatre ou cinq heures. Mark Lee, le caméraman, a dit que c’était très probable que le film puisse durer six heures, alors je me suis débrouillé pour condenser quelques scènes et couper celles qui n’étaient pas d’une absolue nécessité. Durant le tournage, nous sommes parvenus à condenser pour avoir 90 scènes. Quand je suis retourné à Hong Kong pour le montage, il restait encore dix scènes à bord d’un bateau. Au tout début du film, le père emmène le fils en croisière tandis que la mère reste à la maison. En fait, il y avait une séquence entière sur le bateau. Le fils rencontre un vieux musicien de jazz. Le père est toujours au casino, le fils est alors seul à déambuler sur le pont. Il rencontre un vieux musicien, qui a un faible pour l’enfant et le prend en charge. Je voulais montrer une alternative au père du garçon. Si le garçon avait eu un père comme ce musicien, il se peut qu’il aurait suivi une voie différente et saine. Avant de tourner cette séquence à Hong Kong, j’avais déjà commencé le montage, et je savais que si je filmais cette séquence, le film aurait duré trois heures et demi, donc nous ne l’avons jamais fait.

Tony Leung Ka Fai avait été choisi. Même sans jouer le rôle principal, il était prêt à jouer le musicien de jazz. Je lui dois une faveur, et des excuses, pour l’abandon de cette séquence complète. Ce que vous avez actuellement dans la version longue (160 minutes) n’a que 76 scènes ; presque la moitié est partie, mais c’est toujours presque trois heures. Pour moi, chaque scène que vous voyez dans la version complète et finale est nécessaire et essentielle.


Patrick Tam sur le plateau de After This Our Exile
HKCinemagic : Depuis que le cinéma chinois se relève à nouveau en Malaisie, est-ce qu’un de vos élèves continue de travailler dans l’industrie ?
Patrick Tam : Un de mes étudiants, Too Set-fing, a participé à l’écriture du scénario pour TAI YANG YUE/RAIN DOGS (2006) de Ho Yuhang, et d’autres ont travaillé sur des séries télévisées. Je vois cela comme une perte, un gâchis. La plupart d’entre eux sont éparpillés, c’est malheureux. Les scripts terminés sont toujours là-bas. Dans le futur, si j’ai un soutien financier, il se peut que j’en pioche quelques-uns pour travailler.
 
HKCinemagic : Pourquoi la narration épisodique dans AFTER THIS OUR EXILE est plus proche d’un film que d’une série télévisée ?
Patrick Tam : J’ai passé les dix premières années de ma carrière à la TVB, mais je n’ai jamais tourné un programme télévisé au studio. A cette époque, je tournais au 16mm avec un enregistreur Nagra pour les prises en extérieur. C’était vraiment un genre de film. Les sentiments instantanés que vous pouvez associer au monde extérieur est l’aspect le plus intéressant de la télévision

A part ça, je n’ai aucun réel intérêt pour la télévision commerciale. Pour les films, j’ai toujours conçu toutes mes histoires en terme d’images et de son. La grande différence entre le cinéma et la télévision est l’utilisation du langage filmique. C’est entièrement différent. Si vous utilisez trois caméras dans une production télévisuelle en studio, vous n’obtiendrez pas une qualité cinématographique.

 
HKCinemagic : Il semble avoir une perte de repaires dans la communauté chinoise que vous décrivez dans AFTER THIS OUR EXILE. Est-ce que cette « perte » est spécifiquement une caractéristique de la communauté chinoise malaisienne ou est-ce un commentaire indirect sur les Chinois de Hong Kong ?
Patrick Tam : Aujourd’hui, que vous vivez dans une société riche ou dans un pays plus arriéré, cette perte de sens est phénoménale. De nos jours, les gens deviennent plus matérialistes, et plus agressifs. Sans le savoir, ils sont pratiquement gouvernés par le désir et ont tendance à manquer de quelque chose qui peut ne pas être approprié pour eux. Cette perte de sens, de direction, ne se limite pas à certains endroits, pays, ou lieux. C’est une pauvreté spirituelle générale. Je ne compare pas délibérément la Malaisie à Hong Kong, mais le point de vue ou l’espace du film rappelle les gens dans le Hong Kong des années 1960. Il peut y avoir une touche nostalgique ou une couche de signification là-dessous, mais ce n’est pas fait consciemment ou délibérément.
HKCinemagic : Voyez-vous une similitude dans la représentation de la vie en Malaisie dans votre film et dans celui de I DON’T WANT TO SLEEP ALONE (2006), de Tsai Ming-liang, qui se passe aussi dans la communauté chinoise de Malaisie ?
Patrick Tam : Je n’ai pas eu la chance de voir le film de Tsai, et je ne suis pas fan du travail de Tsai Ming Liang. Aussi, je ne suis pas intéressé par le sujet de ses films. Je ne préfère pas commenter avec désinvolture ce que je ressens devant ces films. J’ai seulement VIVE L’AMOUR (1994) et THE WAYWARD CLOUD (2005), et ces deux films ne m’avaient pas laissé une bonne impression sur lui. Beaucoup de critiques ont applaudi la dernière longue séquence de la femme qui pleure sur VIVE L’AMOUR. Mais, qu’est-ce qui conduit à ça ? Y a t’il une nécessité intérieure qui amène à cette apogée émotionnelle ? J’en doute. Je ne suis pas convaincu. C’est une action prédéterminée imposée sur le fond du film plutôt qu’un développement à l’intérieur du film. En parlant d’aliénation, les gens sont enfermés dans un espace vide, il n’y a rien de nouveau ou de passionnant pour moi là-dedans. Des personnes peuvent trouver un angle original ou quelque chose de neuf, mais je suis désolé, peut-être suis-je trop sensible à ce sujet ? Je pense que WAYWARD CLOUD (La saveur de la pastèque) est catastrophique. Je comprends le travail Hou Hsiao Hsien. Je pense qu’il est rempli d’émotion, de sensibilité, mais pas le travail de Tsai. Il y a une espèce de vide. C’est trop timide, trop réfléchi.
 
HKCinemagic : Considérez-vous AFTER THIS OUR EXILE plus comme un film hongkongais, un film chinois ou un film malaisien?
Patrick Tam : Le film est une collaboration, vous pouvez donc l’appeler un « film asiatique ». C’est plus approprié. Des gens d’Hong Kong, de Chine Continentale, Taiwan, et Malaisie, tous ces Chinois de différents lieux ont vraiment collaboré sur ce projet. C’est réellement un cinéma « asiatique ».
 
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