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Entretien Patrick Tam: un réalisateur en exil
After This Our Exile, Fu Zi 1/5 - Page 2
Infos
Auteur(s) : Gina Marchetti
David Vivier
Thomas Podvin
Date : 28/6/2007
Type(s) : Interview
 
 Liens du texte  
Personnes :
Allen Fong Yuk Ping
Aaron Kwok Fu Sing
Films :
After This, Our Exile
Father And Son
 
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HKCinemagic : Pourriez-nous expliquer le choix du titre du film? Commençons par le titre chinois du film FU ZI? Est-ce que le titre chinois est un hommage au FATHER AND SON d’Allen Fong (FUZI QING, 1981)?
Patrick Tam : Roger Garcia [critique et producteur, ndr] a évoqué la ressemblance et soulevé la possible interaction entre AFTER THIS OUR EXILE et FATHER AND SON. En fait, je n’avais pas ça en tête. Je ne faisais pas de référence au film précédent d’Allen. Ces deux projets sont totalement indépendants. Peut-être la seule référence est dans l’utilisation du titre chinois. Les titres anglais pour ces deux films sont très différents. Dans mon cas, j’ai ajouté une phrase d’une prière, le “Ave Maria”, pour le titre AFTER THIS OUR EXILE, plutôt qu’une traduction directe du titre chinois.

Ce n’est pas l’élément clé ici. Bien que mon film se focalise sur le conflit sans fin entre le père et le fils, je ne pense pas que mon film a quelque chose à voir avec le discours d'Allen Fong.

HKCinemagic : Pourquoi avez-vous choisi cette phrase d’une prière pour le titre anglais du film ?
Patrick Tam : Eh bien, “After this our exile” parle de cette vie qui nous est propre sur terre --souffrance de cet état de péché, de tout cela. Donc, dans le film, tous les personnages principaux effectuent ce parcours de la vie. Mais ils mènent une existence médiocre. Ils n’ont pas de but dans leur vie, alors ils la laissent filer. Ceci est représenté par le procès du père dans le film. Je vois ce parcours, cette errance sans but comme une sorte d’exil. Ensuite, toute la progression de la narration est une expression visuelle de ce sentiment d’exil. Pour moi, notre vie sur terre est une sorte d’expatriation. Vous ne pouvez pas être chez vous jusqu’à ce que vous quittiez votre endroit. Que vous soyez religieux ou non, il y a une destination pour laquelle vous vous dirigez. C’est la signification de mon film. Mais, la préposition « after », après, est importante. Elle agit rétrospectivement comme un souvenir.

Bien que le film ne traite pas du « souvenir », la dernière scène est importante. Après tout cela, que s’est-il passé ? Comment le fils réagit face à son passé avec son père ? A la fin, quel est son état mental et émotionnel ? C’est important pour moi. Quand il rencontre son père de l’autre côté de la rivière, il se pourrait que ce ne soit pas son père car je n’utilise pas de gros plan. Même si sur grand écran vous pouvez être capable de distinguer Aaron Kwok, il n’y a aucun moyen pour savoir si c’est vraiment lui. Le souvenir et l’émotion qui jaillissent avec cette association sont importants. On ne peut jamais tendre vers une fin facile. Le public dans les festivals demande pourquoi il n’y a pas de fin, et se demande si le père et le fils se réconcilieront. Ce n’est pas à moi de répondre. Je n’ai pas le droit de répondre à cette question. Je laisse cela aux personnages. Ce que l’on peut être sûr, c’est que le fils éprouve une sensation de perte. Il réalise que tout est passé. Qu’il éprouve de l’amour ou un profond sentiment pour son père, on ne le saura jamais. Il connaît des conflits émotionnels, et on ne peut qu’en rester là. Je pense que c’est la seule vraie réponse que je peux donner au film.

Même si AFTER THIS OUR EXILE est une phrase extraite d’une prière, je n’avais pas l’intention d’en faire un film religieux ou quelque chose sur la rédemption dans un sens religieux. Peu importe ce que vous éprouvez, certaines personnes sont comme ça et elles resteront toujours debout à la fin. C’est le visage de l’espoir --peut-être. Je crois que les choses peuvent changer et que les gens peuvent se transformer. Pour le meilleur ou pour le pire, ça dépend de l’individu. C’est comme cela que je vois la fin.


Ian Ng et Aaron Kwok dans After This Our Exile
HKCinemagic : Comment situeriez-vous votre film dans la tradition du réalisme au cinéma ?

Patrick Tam : Parce que c’est une histoire sur un père et un fils, j’ai lu quelques critiques qui comparent ce film au VOLEUR DE BICYCLETTE (Vittorio de Sica, 1948). Cependant, comme pour le cas du FATHER AND SON d’Allen Fong, je ne pense pas qu’il y ait une référence directe au néo-réalisme italien. Ce film est poétique. Cela dépend de votre définition du réalisme. Il n’est pas nécessairement dans la tradition du cinéma italien des années 1940 et 1950. Il ne s’agit pas de pauvreté. Mon film traite de l’émotion vraie --ce genre de conflit. Bien que son père soit un bon à rien, un joueur qui perd dans ses paris toute sa famille, et qu’il soit le seul responsable de l’agitation et de la désintégration de la famille, le film ne traite pas de la pauvreté ou d’un manque matérialiste. C’est réellement sur la faiblesse des personnages, leur échec en tant qu’êtres humains, le manque de recul sur eux-mêmes qui provoque le drame.

J’aime les films de Robert Bresson. C’est difficile de définir ou de classer sa pensée -- pas dans le sens religieux. Ses films parlent de libération, de transcendance de l’âme à partir du corps. Le thème principal des films de Bresson est la libération de l’âme prisonnière du corps. C’est la chose la plus fascinante sur ce réalisateur. Si la plupart des maîtres travaillent vers cette expression, compréhension, ou exploration de la condition humaine, Bresson est différent. Son cinéma peut seulement être appelé un « cinéma de théologie ». En ce sens que ce qui nous concerne n’est pas la condition humaine, mais la condition de l’âme humaine. C’est ce qui rend Bresson unique et le distingue des autres cinéastes dans l’histoire du cinéma.

Beaucoup de critiques locales ont attaqué mon film car il n’est pas à la hauteur du VOLEUR DE BICYCLETTE, ils sont passés à côté de l’essentiel car il leur manquait une profonde compréhension de la réalité. Les critiques ne doivent pas aimer mon film ou être d’accord avec moi, mais ils devraient avoir une profonde compréhension du film. C’est l’âge de la médiocrité. En général, les valeurs des critiques de film et du cinéma se dégradent. Peut-être est-ce un fait que nous devons accepter ?

 
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