Le festival aura présenté plus de 120 films cette année. Naturellement je n'ai pas pu tout voir. Il y a de nombreux films intéressants qu'à mon grand regret il a fallu que je rate : soit parce que je n'étais pas disponible, soit que les films étaient présentés en même temps que d'autres, ou que je n'ai réalisé leur intérêt qu'une fois qu'ils étaient passés. J'ai eu aussi à subir une demi-douzaine de désappointements : des films qui paraissaient intéressants ou prometteurs mais qui en fin de compte pour une raison ou une autre se sont avérés décevants.
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Ces déceptions incluent entre autres : Puritain, 893239, Part vite et revient tard. A vrai dire il ne s'agit pour la plupart, non pas de films bâclés techniquement, c'est juste que par leur recours aux formules scénaristiques convenues ou à des emprunts trop évidents à d'autres films, on « devine » trop vite les tenants et aboutissements de l'histoire ce qui gâche le récit. C'est particulièrement vrai avec les films d'horreur asiatiques Retribution, The Victim et The Diary où l'on reprend les formules habituelles et où la seule nouveauté est souvent un retournement final voulu surprenant mais qui en fin de compte s'avère fait plutôt facile et bidon. (The Diary par exemple reprend la trame du Repulsion de Polanski avec un final dont les emprunts proviennent à la fois du gothique coréen A Tale of Two Sisters et du Psychose de Hitchkock
Histoires de fantômes décevant : The Diary Retribution et The Victim
Un autre film qui m'aura déçu est Les 14 Amazones. J'ai acquis l 'édition DVD wildeside du film en février dernier mais sachant qu'il allait être présenté prochainement à Fantasia, j'ai préféré attendre plusieurs mois pour voir le grand péplum martial de la Shaw Brothers dans une salle de cinéma avec une foule de spectateurs. C'est un choix qui s'est en fin de compte révélé un peu regrettable, d'une part parce que l'attente au film s'est avéré relativement ténue et d'autre part l'impression que j'ai eu du film est qu'il s'agissait d'une production visuellement spectaculaire certes mais plutôt superficielle et pompeuse. Pour toutes ses vedettes, ses décors et ses scènes d'action tourbillonnantes, le film semble manquer à mes yeux d'une véritable étincelle rendant le spectacle vraiment excitant. Une étincelle que justement possédait Le Boxeur manchot l'autre film martial old-school présenté au festival cette année. En fait, le seul moment véritablement enlevant du film c'est la séquence mémorable du pont humain. Par en juger les ricanements et les moqueries entendus pendant le visionnement et tout de suite après, les 14 Amazones aura constitué pour les spectateurs plus un nanar kitch risible plutôt qu'une épopée martiale grandiose et je peux comprendre un peu leur réaction. Ceci dit, j'ai souvent eu une réaction initiale assez tiède envers de nombreux films martiaux, une première impression rehaussée parfois considérablement par la suite à la faveur d'un second visionnage. Comme je possède Les 14 Amazones en DVD, je compte bien le revoir un de ces jours et en faire peut-être une autre réévaluation plus favorable.
Quelques unes des 14 Amazones
Le pont humain
Parmi les films, j'aurais raté entre autres Isabella, Midnight Ballad For Ghost Theater, The Show Must Go On et Mirageman. J'ai d'amers regrets surtout pour les deux premiers que j'aurais pu voir si j'avais été plus avisé, mais hélas trop tard.
Isabella, Midnight Ballad For Ghost Theater et The Show Must Go On
Le festival aura promu une demi-douzaine de sélections spéciales. Si j'ai pu tenir compte de Hell is a City, From The Tsars to the Stars et à un moindre degré Made in Québec, il y en a d'autres toutefois que j'ai hélas complètement raté. Une des sélections les plus intéressantes par exemple aura été «Documentary on the Edge» une série de documentaires traitant de sujets aussi audacieux qu'inusités tels Ghosts of Cité Soleil sur un ghetto haïtien à Port au Prince, Beijing Bubbles Punk and Rock in China's Capital sur la musique rock et punk de Chine, Your Mommy Kills Animals sur les soits disants terroristes écologiques américains, et Zoo portant sur le thème de la zoophilie. Fantasia a aussi présenté une petite poignée de moyens métrages documentaires portant soit sur le cinéma asiatique soit sur les cinéastes orientaux (Ghibli et le mystère Miyasaki, Electric Yakuza go to Hell), que j'ai hélas tous raté.
Beijing Bubbles + Ghibli et le mystère Miyasaki
Ghosts of Cité Soleil + Zoo
Communiqué de presse sur Your Mommy Kills Animals
CapsuleVideo Your Mommy Kills Animals
De Miyasaki à Takashi Miike film documentaire
Fantasia aura aussi porté deux hommages spéciaux l'un à Akio Jissoji metteur en scène renommé de la série culte Ultraman et qui est récemment décédé, l'autre à Jean Rollin un cinéaste français dont je n'avais jamais attendu parlé et qui s'est spécialisé depuis la fin des années 60 dans des films cultes combinant les mythes gothiques avec de l'érotisme. Étant trop occupé, je n'ai d'ailleurs pu que photographier M. Rollin lorsqu'il est passé brièvement devant moi. Plusieurs de ses films étant disponibles au DVD au vidéo club local je me promets bien d'en voir un ou deux un de ces jours.
Affiche du Frisson des vampires l'un des deux films présentés dans l'hommage porté à Rollin
+ Jean Rollin lui-même.
Akio_Jissoji
Jean_Rollin wiki
Capsule video Jean Rollin première partie
Capsule video Jean Rollin deuxième partie
En tant que critique attitré, j'ai obtenu quelques screeners DVD de films que j'ai raté durant le festival, notamment la comédie macabre Murder Party, l'étrange Wool 100% la comédie noire coréenne A Bloody Aria que je me promets aussi de voir prochainement et de critiquer s'ils en valent la peine.
Trois films pas vus : A Bloody Aria, Wool 100%, et Murder Party |