Autre caractéristique essentielle du polar à Hong Kong, elle s'exprime de deux manières, d'une part une noirceur visuelle et d'autre part une noirceur dans les propos abordés. En effet, ce qui caractérise le plus souvent les polars de Hong Kong c'est une atmosphère très noire qui correspond en fait à une photo volontairement sombre qui est amplifiée par le choix de situer l'action la nuit. Un exemple récent flagrant serait le PTU de Johnnie To et Wai Kar-fai qui se déroule exclusivement de nuit. Cette caractéristique est aussi très bien développé dans les polars de John Woo, de Ringo Lam ou encore de Kirk Wong. On pense en particuliers aux scènes d'affrontements finales de The Killer, de City On Fire et de Crime Story devenues mythiques et toutes en pleine nuit.
Le deuxième élément important est la noirceur des propos tenus par les réalisateurs dans leurs films, ils sont d'ailleurs presque tous rétifs au "Happy End". Celui qui représente le mieux cette vision désabusée de la société Hong Kongaise est sans aucun doute Ringo Lam qui en livrant le terrible School On Fire montre l'implication des triades dans les collèges. Cette vision ultra réaliste d'une société gangrainée par les triades jusque dans les collèges a provoqué la foudre des critiques et un refus du public qui essait de se convaincre que ce film n'est qu'une fable pour les enfants pas sages.
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