HKCinemagic :
Mais vous êtes encore revenu sur HK. Pourquoi ? |
Vincent Sze : Je n'attendais rien à l'époque. Je n'avais pas d'agent, pas vraiment de réseaux, pas de papa star ou plein aux as pour me soutenir. Cela marche beaucoup comme ça à HK. Je n'ai pas vraiment abandonné parce que c'est toujours resté un objectif quelque part dans ma tête mais j'ai laissé les choses aller. Si ça arrivait tant mieux, sinon tant pis. Et, à Lan Kwai Fong, j'ai re-rencontré Abba Chan. C'est un monsieur très très gentil. On a pris un verre de Bordeaux et il m'a demandé ce que je faisais à HK. Je lui ai dit que j'aimerais faire du cinéma mais sans relation c'était dur.
Et comme par hasard, Abba Chan m'a dit : « Je vais financer un film appelé SPL ». Il m'a demandé ce que je savais faire. Moi : « Je suis ceinture noire de Karaté et Taekwondoe. » Lui : « Très bien, je veux quelqu'un comme ça ! » Mais en fait, il ne m'a rien proposé de suite. Parce que bon, avec un verre de pinard, on ne sait jamais, il peut avoir oublié le lendemain. Et deux semaines après, j'ai sa secrétaire qui m'appelle. Je vais au RDV le lendemain et Abba Chan me montre le synopsis. Enfin un rôle intéressant ! Un flic infiltré. En plus, après avoir vu Infernal Affairs, je me dis que c'est un rôle intéressant ! Et il m'a demandé si ça ne me gênait pas de jouer un petit rôle. Mais j'ai même pas eu le temps de lui dire non, qu'il me fait : « Non, tu veux pas dire que ça te dérange, je comprends, on en parlera plus ! ». Il est drôle Abba Chan, c'est sa façon de parler. Il m'a soutenu en tous les cas. Malheureusement, entre temps, il y a eu Wu Jing, qui lui est connu et je pense que ça a baissé l'importance de mon rôle. J'étais un peu déçu mais j'étais quand même content d'avoir pu jouer avec toutes ces stars surtout Simon Yam. C'est un monsieur que j'ai beaucoup aimé. Je me souviens, j'ai tourné 3 jours en Chine. Et pendant que je prenais mon déjeuner, il était en train de tourner sa scène. Quand il a terminé, il est venu me voir et m'a demandé ce que j'étais en train de manger. En Chine, ce n'est pas idéal comme nourriture, c'est très gras. Simon Yam a vu ça et il a fermé la boite, l'a jeté, m'a pris par la main et m'a fait : « Viens, on va manger ailleurs ». On est allé dans un restaurant 5 étoiles et il m'a invité. On a mangé tous les deux et il m'a dit : « Abba Chan n'a pas le temps de s'occuper de toi alors c'est moi qui vais le faire ». Il est vraiment très sympa. Ça m'a beaucoup marqué. |
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HKCinemagic : Dans SPL , vous avez tourné dans des scènes qui ont été coupées au final? |
V S : Oui, ma conversation au téléphone avec Simon Yam, juste avant qu'il arrête la bande de la baraque. C'est une scène d'une trentaine de secondes. |

Dans SPL, sous le regard du grand Samo Hung
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HKCinemagic :
Et Sammo Hung ? Comment était-ce de travailler avec lui ? |
V S : Très sympa aussi. Il fait rire tout le monde. Il m'a demandé d'où je venais et quand je lui ai dis la France , il a commencé à me faire : « Bonjour, bonjour ! » (rires). « Ouais, j'ai été à Paris avec Jackie Chan mais on savait pas parler Français, on s'emmerdait, Paris c'est beau ». Il raconte plein d'histoires ! |
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HKCinemagic : C'est par le biais de Samo que vous vous êtes retrouvé sur Legend of The Dragon ? |
V S :
J'ai juste fait une apparition spéciale dans le film. Je n'ai pas vu le scénario, je n'ai pas vu le film. On m'a raconté que lors du gala de première, le producteur était tellement déçu qu'il est sorti de la salle en furie et a commencé à déchirer toutes les affiches à l'extérieur (rires). Il était tellement déçu ! |

Un cuistot bien de chez nous !(Vincent Sze-1er gauche) |
HKCinemagic : Par contre, vous êtes apparu dans une production supérieure, Drink, Drank, Drunk de Derek Yee où vous jouez un Français aux côtés de Daniel Wu. |
V S : Daniel Wu a une bonne réputation à Hong Kong et en Chine, c'est pour ça qu'il a eu le rôle principal. Sur le plateau, je lui apprenais à parler le français. Mais Derek Yee n'a pas voulu me déranger pour lui donner des cours sur le plateau et, finalement, il y a une scène où il court après Miriam Yeung et il y a une phrase, on sait même pas ce qu'il raconte. J'ai fait des efforts de mon coté mais ce n'est pas facile d'apprendre le Français. La copine de Daniel [Lisa Selesner] parle français aussi d'ailleurs et elle pouvait l'aider. |
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HKCinemagic :
Etait-ce une bonne expérience de travailler avec Derek Yee ? |
V S : Oui, c'était sympa. J'ai juste regretté de ne pas avoir eu la chance de jouer le rôle principal car j'aurais pu mettre plus de dialogues en français pour vraiment montrer l'origine du personnage. Mais c'est le marché qui veut ça. |

Avec Chen Kuen Tai dans Dragon Tiger Gate |
HKCinemagic :
L'année d'après, vous avez de nouveau travaillé avec Wilson Yip pour les besoins de Dragon Tiger Gate . |
V S : C'est un monsieur intense Wilson Yip. Mais il n'était pas à l'aise sur le plateau. Un peu comme Jamie Luk sur Dark War mais avec une pression encore pire. Quand on regarde Bullets Over Summer, Juliet in Love ou SPL et après on regarde Dragon Tiger Gate, on voit bien qu'il y a quelque chose qui ne va pas. J'ai vu des expressions de visage de Wilson Yip sur le plateau qui voulaient tout dire. Mais je pense qu'il devait réaliser avec des verrous. Le film a tout de même super bien marché en Chine et pas mal à HK. Pas aussi bien qu'espéré mais ça allait. A titre personnel, je ne trouve pas le Wilson Yip que je connaissais dans le film. C'est dommage qu'il n'ait pas eu plus de liberté pour faire le film. |
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HKCinemagic :
Et Donnie Yen ? |
V S :
C'est un super chorégraphe. Il a toujours des nouvelles choses à nous montrer. Dans SPL par exemple, il a mis du ju jitsu dans les combats. C'est vraiment tout à son honneur. Sur Dragon Tiger Gate , il a fait du bon boulot comme d'habitude. |

Petite apparition stylée pour Dragon Squad |
HKCinemagic :
Vous avez fait également Dragon Squad . |
V S : Pour Dragon Squad, il y a un rapport avec le film que je tourne en ce moment, Invisible Target de Benny Chan. L'assistant réalisateur, qui s'appelle Calvin [Tong], m'a proposé 7 jours de tournage pour un rôle sur Dragon Squad. Et finalement, c'est devenu 3 jours de figuration. Après SPL, désolé, mais je ne veux plus faire ça. Une apparition spéciale à la limite mais pas de la figuration. Après, il s'est excusé. J'étais déçu mais bon, je n'ai pas non plus fait la gueule sur le plateau, j'ai fait mon travail en professionnel. Et donc Calvin s'est excusé mais je ne lui en voulais pas, ce n'était pas de son ressort, il n'était qu'assistant réalisateur, pas producteur. Entre temps, j'ai tourné Dragon Tiger Gate et fait quelques festivals, Hong Kong Filmart, Cannes. J'ai fait une petite pause aussi et fin novembre 2006, Calvin m'a appelé. Il s'est à nouveau excusé et m'a proposé un rôle pour Invisible Target, 30 jours de tournage ! « Ok, je commence quand ? ». Lundi qu'il me dit, on était vendredi 23 h ! Et on n'avait pas de contrat ni rien. Je suis donc passé à la production le lendemain, on a signé le tout et entamé dans la foulée les essayages etc. |

Sur le tournage d'Invisible Target
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HKCinemagic :
Le film « Invisible Target » se présente bien ? |
V S : Ouais, super ! Beaucoup de gunfights ! Pas trop de combats martiaux par contre. J'ai essayé une AK 47, un Colt Magnum et des flingues de policier hongkongais. Je donne quelques coups également. La première scène, mon coup de poing a vraiment tapé à travers la vitre d'une voiture. Parce que l'explosion [censée briser la vitre en même temps que l'impact, NDLR] n'a pas été bien coordonnée. Mais ça rend bien à l'écran. Je suis dans la bande de Jacky Wu Jing et Andy On, on est 3 frères contre Nicholas Tse, Shawn Yu et Jaycee Chan. J'avais refusé le rôle de Jacky Wu Jing dans Twins Mission d'ailleurs. |
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HKCinemagic :
Décidemment, vous êtes toujours en concurrence avec lui ! |
V S :
Je ne vois pas ça comme ça. C'est déjà un vétéran même si on a le même âge. Il a commencé dans le cinéma dans les premiers rôles beaucoup plus tôt. Il a déjà beaucoup d'expérience et m'a donné pas mal de conseils sur le plateau d'Invisible Target . |
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HKCinemagic :
Des projets du coté de la France ? |
V S : J'aimerais rencontrer Luc Besson lors de son prochain passage à HK. J'ai également eu une proposition pour tourner dans un film Français, en France, en novembre. J'aimerais beaucoup travailler avec Vincent Cassel. |