Un premier rôle d'envergure dans un film qui l'est un peu moins |
HKCinemagic : Effectivement, on rentre dans les choses sérieuses avec Dark War ! |
Vincent Sze : Ah oui, Dark War ! Houlala (rires). Ça a été un cauchemar pour moi. On m'a proposé le rôle d'un tueur adapté d'un manga. Mais on n'avait pas les droits donc on n'a jamais pu utiliser les noms officiels. Je crois que le nom du manga était « Heat » ou en tous cas c'était un manga du même auteur. C'est un dessin assez proche de « City Hunter ». |
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HKCinemagic : Est-ce que l'accoutrement de « Maniac Cop » était votre idée ? |
V S : Le tatouage venait de moi parce que pour la production, je n'étais rien. Et il fallait que je sorte du lot. Et même si je n'aimais pas vraiment faire ce film, je me disais qu'il fallait vraiment que je fasse de mon mieux en tant qu'acteur. Donc je considérais Dark War comme un galop d'essai. Et donc, j'ai été voir des tatoueurs la veille avant de partir, un peu à l'arrache. J'ai fait un tatouage tribal du bras jusqu'au cou. |
Le « maniac cop » dans ses oeuvres
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HKCinemagic :
Dès l'origine du rôle, vous n'aviez pas une ligne de dialogues ? |
V S : Il n'y avait pas de scénario. |
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HKCinemagic : Et l'idée des petits cris à la Bruce Lee du personnage ? |
V S :
C'était à la post production et je n'ai jamais participé à la post production. Ce n'était pas du son direct sur le plateau, donc tout a été redoublé en post production. |
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HKCinemagic :
Mais au moins, cela vous a permis de rencontrer Yasuaki Kurata ! |
V S : En effet, c'est vraiment une des rares choses positives que je retire de ce film. Lui aussi est un pratiquant de Karaté Shitoryu donc quand je le voyais sur le plateau, je me présentais à lui comme dans un dojo, je l'appelais Sensei. J'ai beaucoup de respect pour ce monsieur. C'est à la fois un maître dans son art martial mais aussi dans l'univers des films. |
Petit affrontement avec le « sensei » Yasuaki Kurata |
HKCinemagic :
D'ailleurs, vous avez une amorce de combat contre Kurata dans le film mais c'est très court. C'était prévu à l'origine ou lié à des contraintes de temps ? |
V S : On a improvisé moi et Kurata et le chorégraphe [James Ha] nous a aidé. Il m'a demandé ce que je savais faire. Moi, j'étais : « je te fais un retourné, un mawashi… Je te fais tout ça ! Est-ce que ça te va ? ». Lui : « ok, parfait, fais le » (rires). C'est tout. Et après, il y a eu le producteur, Leung Kar Yan aussi qui a participé à la chorégraphie. Les mouvements de bras venaient de lui, les techniques de jambes de moi. |
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HKCinemagic : Et Jamie Luk dans tout ça ? |
V S : Jamie Luk ! Oh, le pauvre ! Il n'a rien pu faire ! Il voulait faire quelque chose de bien mais il avait une sacrée pression du producteur à gérer. Le pauvre ! On a pris quelques verres ensemble après chaque jour de tournage et il était mal. Il a fait pas mal de travail mais il avait une sacrée pression venant d'en haut. |
Un final explosif…et sale !
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HKCinemagic : Et les conditions de tournage aux Philippines ? |
V S : Ce n'était pas agréable. Il pleuvait, y avait des cyclones… Surtout pour la dernière scène, le gunfight dans l'usine. C'était désagréable parce que c'était sale. La scène quand je rentre dans l'usine, je donne un coup de pied dans une boite en fer par terre. C'était super pourri, il y avais de l'huile, de la graisse, de la terre. Et en plus il pleuvait quand on tournait. La scène la plus difficile, c'était quand je recevais un coup de pied à la tête et que je devais me rouler par terre. Après, je puais ! Quand on rentrait en voiture, les autres acteurs s'écartaient de moi (rires). |
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HKCinemagic :
Après Dark War, il y a une nouvelle pause dans votre carrière. Ça vous avait dégoûté ? |
V S : Un peu. Je suis rentré en France, pour prendre l'air. On n'a même pas eu de première pour la sortie du film. Il est juste sorti dans un cinéma pourri de Wan Chai. Il existe plus maintenant mais, même à l'époque, il n'était pas loin d'être démoli. C'était Jaimie Luk lui-même qui m'a invité à voir le film (rires). J'étais tellement déçu que je suis rentré en France. Le meilleur du film pour moi, c'est Kurata. Le reste franchement…. C'était pas une grande époque pour le cinéma à HK faut dire. J'ai quand même fait un autre film juste après Dark War . J'avais signé avec Impact, l'agence d'Andy Lau. Et cette boite m'a trouvé un film chrétien, The Final Turn, d'une boite de production qui s'appelle Media Evangelism. C'est un film qui n'a jamais été vendu. Il a été financé par le gouvernement hongkongais en fait, par le département anti drogue. Le gouvernement ne fait pas d'affaires et donc c'est juste visible dans les écoles et les bibliothèques. |