Sur les traces d'Herman Yau |
Herman Yau,
à qui le HKIFF dédiait son Focus , à juste raison d'ailleurs , a fait preuve d'une étonnante productivité (37 films en 10 ans dont 2 actuellement à l'affiche Whispers and Moans et Gong Tau, un catégorie III). Alors que dorénavant il n'est pas facile de démarrer un nouveau projet de film, Herman Yau ne semble pas rencontrer de problèmes . Son secret ? il ne laisse rien passer, peu importe qui a besoin de lui derrière une caméra, même si c'est du 35mm, 16mm, vidéo or HD, il répond présent. Il reste une personnalité dotée d'un grand professionnalisme ( réputé pour sa ponctualité ). Il ne désire aucunement être attaché à un genre précis, un réalisateur peu conventionnel dont on peut constater l'éclectisme en citant 10 films (incluant Whispers and Moans et A Mob Story) sans omettre les deux films qui l'ont fait connaître Untold Story et Ebola Syndrome (son préféré). Tout ceci atteste qu'il demeure une force vive de l'industrie. On the Edge, From the Queen to the Chief Executive, New Forces of China Rock témoignent non seulement de sa prise de risque (face à la censure, en menant campagne pour les minorités) et prouvent qu'il se montre souvent à la hauteur des sujets qu'il aborde.
Notons qu' il remercie le site HKCinemagic.com et ses membres de regarder ses films. 
Herman Yau
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Li Han-hsiang, le maître de cinéma |
En parallèle et en partenariat avec la Cinémathèque de HK, une rétrospective en l'honneur de Li Han-hsiang était présentée, de nombreuses séances ont affiché complet, imposant une prolongation de la programmation. Il est utile de re-préciser que Li est une des figures les plus importantes du cinéma HK. Un innovateur qui a insufflé de nouvelles tendances, un créatif très méticuleux qui laisse un bel héritage cinématographique en Chine, HK et Taiwan. Excellant dans de nombreux genres, secondés par Ku Feng, Ti Lung, Lin Ching-hsia, Sylvia Chang, il fut l'étincelle dans la carrière cinématographique de Michael Hui ou de Tony Leung Kar-fai.
Tsui Hark n'a jamais caché son respect pour Li. The Love Eterne, The Empress Dowager, The Warlord, The Dream of the Red Chamber, The Last Emperor….près d'une trentaine de ses oeuvres étaient visibles. Un hommage appuyé et récompensé par la venue d'un public nombreux et enthousiaste.
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Documentaires |
Deux (ou trois) documentaires intéressants sont à noter, à retenir et à voir. Celui du français Yves Montmayeur : In the Mood for Doyle, commande de la chaîne ARTE, où Christopher Doyle, pas toujours facile à suivre (le bougre est un infatigable fêtard) lâche quelques secrets de fabrication. Puis Development Hell de Fukazawa Hiroshi ou la douleur du réalisateur Teddy Chen sur le projet de film entamé « Dark October ». Précisons qu'au panorama, il aurait peut-êtr efallu ajouter le très drôle et satirique « The Heavenly Kings » de Daniel Wu (récompensé aux HK Film Awards 2006 comme meilleur premier film), où la constitution d'un boy's band « Alive » débouche sur un constat effrayant du show-biz et la mort de la culture populaire hongkongaise (et, pourrait-on ajouter, par extension du reste du monde). |
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conclusion |
Mais ce n'est pas pour autant qu'il faille déclarer que le cinéma HK se trouve dans une impasse en terme de production, il se situe dans une moyenne de cinquante films produits pour l'année 2006, chiffre paraissant « normal ». Certains analystes soulignant le fait que la production locale a temporairement cessé de décliner. En terme de créativité, des coproductions (« Protégé » avec au x commande s Peter Chan, toujours actif), des thèmes adultes (« Dog Bite Dog », « Whispers and Moans ») sont tentés. Bien évidemment c'est peu, la réconciliation entre film et public ne s'opère pas toujours mais les essais sont là.
Les problèmes, cependant, restent inchangés : concurrence étrangère, piraterie, manque de diversité, indifférence du public local pour son cinéma (pour preuve l'arrêt de la publication l'an passé de la revue ciné « City Entertainment » au détriment de magazines plus people). C'est à cela que le HKIFF doit faire face. L' annonce de nouveaux projets pendant son festival, l'attente de certains (The Warlords, Flashpoint,…) amène toujours à prouver qu'il joue une place importante en tant que « plate-forme asiatique » et passeport culturel.
En ce qui concerne l'apport récent du gouvernement, de US$ 38.5 million, pour aider l'industrie du cinéma, Li Cheuk-to, le directeur artistique du festival, constatait que c' était plutôt une bonne chose, une certaine reconnaissance de la part des politiques, mais reste encore à savoir comment cette somme sera gérée. Est-ce que cet argent permettra de ralentir le déclin de l'industrie ? Mais l'argent ne fait pas tout…
Le HKIFF, lui, n'attend pas et prépare déjà sa future 32 ème année, car le cinéma n' attend pas non plus. |
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