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Introduction |
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Après deux ans de relative déception, cette neuvième édition du Festival Asiatique de Deauville renouait avec une programmation autrefois riche et hétéroclite. |
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mise en avant |
Les organisateurs semblaient clairement vouloir marquer le pas par une organisation plus assurée et professionnelle. En-dehors de la programmation plus avisée, le Festival a été précédé d'une excellente journée de conférences organisée par un grand quotidien français et tentant d'analyser l'actuel lien commercial entre l'Europe et les pays asiatiques. Sujet un brin aride sur le papier, les interventions de nombreux spécialistes ont été passionnantes. Une table ronde culturelle – incluant une intervention concise et engagée du directeur du festival, Bruno Barde – concluait la journée en portant un regard éclairé sur certaines spécificités de différents pays asiatiques.

Parallèlement au Festival, le " village asiatique ", initié l'année dernière, avait également gagné en importance. Très joliment mis en scène, des nombreux stands proposaient maintes activités et produits plus ou moins en rapport avec l'Asie. Dommage seulement, que l'emplacement trop chichement exposé ait privé l'espace d'une bonne partie d'une clientèle potentielle.
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Côté Festival, la relative disponibilité du nombre incroyablement élevé d'invités (une vingtaine !!) renforçait le lien privilégié entre public et professionnels.
La programmation n'incluait pas moins d'une bonne quarantaine de films en provenance de neuf pays (Corée du Sud et du Nord, Hong Kong, Taiwan, le Japon, l'Inde, la Thaïlande , la Malaisie et la Chine ). Le cinéma commercial (Shinobi, Dragon Tiger Gate) côtoyait l'art et essai (Syndromes and a century), l'expérimental (Ah Beng returns) et le documentaire (les films de Daniel Gordon) et l'équilibre entre les films à sortir en France dans les prochains mois (Amer Béton, City of Violence, Dog Bite Dog, Le Pensionnat, Dragon Tiger Gate, I don't want to sleep alone, I'm a cyborg, but that's OK, Old Garden, Restless, Shadowless Sword, Shinobi, Still Life, Syndromes and a century, Le mariage de Tuya …) ou non était assez bien reparti.

Dragon Tiger Gate
Curieusement, la rétrospective Park Chan-wok (Sympathy for Mr. vengeance) a fait grincer les dents de plus d'un fan du cinéma asiatique sous prétexte, que Deauville devrait davantage servir de "défricheur de terrain". Une réaction on ne peut plus "élitiste" et qui oublie la notion première de tout passionné: contribuer à la (re-)découverte et la propagation du cinéma asiatique en France. Le Festival de Deauville peut se targuer d'avoir découvert – ou du moins d'avoir contribué à la reconnaissance publique – du réalisateur coréen en programmant la quasi intégralité de ses films au cours des précédentes éditions. La rétrospective accompagnant la remise d'un " Lotus d'honneur " pour l'ensemble de sa carrière semble donc totalement justifiée – et au cinéaste d'avoir répondu personnellement de cette distinction en étant présent.
Si la quasi-intégralité de sa filmographie est certes disponible en France, combien de spectateurs venus en simples curieux connaissaient réellement l'œuvre du cinéaste ? Et combien de ses fans avaient déjà vu ses films sur grand écran ? Et où étaient donc passés tous ces mécontents au cours de l'autre rétrospective du cinéaste malaisien relativement méconnu, James Lee ? A faire les comptes, le "défriché" James Lee eut malheureusement dû faire les frais pour une petite quinzaine de spectateurs au cours de ses premières séances contre des salles au moins bien garnies, voire combles pour Park…
Saluons également la mise en place de la section inédite du documentaire. Jouissant depuis longtemps d'une place privilégiée au sein du cinéma asiatique, il connaît depuis quelques années une véritable explosion en raison de l'accès toujours plus facile de supports filmiques peu onéreux et par la volonté toujours plus affirmée d'une jeune génération à vouloir communiquer sur leur pays. Si la Chine donne lieu à maints documentaires passionnants, la Thaïlande commence même à l'exploiter sur le grand écran depuis deux ans.
Pour cette première, ont été sélectionnés trois métrages du britannique Daniel Gordon, tournés en Corée du Nord. Ses témoignages originaux et totalement inédits étaient d'une telle qualité, que le maintien de cette section au cours des futures éditions est vivement espéré.

Still Life
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la nature de l'humanite |
Dommage seulement, que n'a pas été présenté l'excellent Dong, un documentaire complément indissociable du long-métrage de fiction - lui sélectionné – de Jia Zhang-ke, Still Life .
A l'origine, l'artiste contemporain Liu Xia-dong a demandé au cinéaste de le filmer dans sa réalisation d'un "quintych" (œuvre d'art constituée de cinq grandes toiles) au barrage des "Trois Gorges". En arrivant sur les lieux, le cinéaste s'est vu inspiré pour le sujet d'un nouveau long-métrage. Fidèle à son habitude, il a passé plusieurs nuits blanches pour imaginer les saynètes constituant les différentes épisodes de son long-métrage Still Life. D'où l'interaction incroyable entre ces deux œuvres, le tournage de la fiction débutant seulement dix jours après les prises de vue du documentaire et entremêlant témoins, acteurs, prises de vues réelles et fictives en un joyeux entrelaças. Bien évidemment, l'un et l'autre se regardent indépendamment, mais perdent en intérêt artistique. Quelques mots également quant au barrage des "Trois Gorges" pour une parfaite appréhension du film: il s'agit du plus incroyable chantiers actuel de la Chine. Commencé en 1994, ce plus grand barrage hydroélectrique au monde s'est terminé en 2006, soit neuf mois avant la date de finalisation prévue. Reste encore la mise en place des générateurs avant son lancement effectif en 2009. Long de 2309 mètres et haut de 185 mètres, sa construction a nécessité 27 millions de mètres cube de béton et aurait coûté 25 milliards de dollars (de source officieuse, on se rapprocherait plutôt des 50 milliards). Le projet a entraîné le déplacement forcé de 1,9 million d'habitants à ce jour, relogés soit dans de nouveaux quartiers en ville construits à la va vite, soit sur des nouvelles terres totalement différentes de ce que les paysans avaient pour habitude de cultiver. 160 sites historiques et archéologiques vont disparaître à jamais et en cas de rupture du barrage, 75 millions de personnes sont menacés d'inondations…Un phénomène, qui préoccupe nombre de réalisateurs chinois actuels, dont notamment Ying Liang, dont le premier essai en DV, Taking Father Home avait fait forte impression au Festival de Hong Kong l'année dernière.
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Entrecroisant les destins de plusieurs individus, Jia Zhang-Ke s'inspire des tableaux du peintre Liu Xia-dong pour créer de véritables tableaux vivants (ou plutôt "natures mortes"). Difficile d'accès pour certains en raison de son rythme lent, il faut se laisser happer par la beauté des images et le sous texte acerbe.
Zhang Yang, lui aussi aborde ce difficile thème dans sa superbe comédie douce-amère Getting Home. Longuement acclamée par une salle totalement conquise, l'histoire raconte les déboires d'un ouvrier de condition modeste, qui s'est promis de ramener le corps de son défunt collègue auprès des siens. N'ayant plus un sous en poche, il doit démultiplier ruses et malices pour acheminer le cadavre à bon port sans se faire avoir par la police. En route, il rencontre quantité de personnages truculents, souvent typiques de la Chine actuelle (dont les nouveaux riches égoïstes et opportunistes). Un vrai coup de cœur, qui mériterait de connaître une plus large diffusion et – surtout – d'habiliter une fois pour toutes le talent exceptionnel de son réalisateur, déjà à l'origine des magnifiques Shower (disponible en France) et de l'autobiographique Sunflower .
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Proche par son humour noir et de son regard aiguisé du "petit peuple", Le mariage de Tuya de Wang Quan'An fait également mouche. Au fin fond de la Mongolie , suite à un accident de travail de son premier mari, l'entreprenante Tuya décide de se trouver un nouvel homme pour subvenir à ses besoins. Pas question pour autant de délaisser le père de ses deux enfants: elle pose donc pour condition de prendre sous un nouveau toit enfants ET mari invalide. Impossible de ne pas penser au classique Qiu Ju, histoire d'une femme chinoise, tant en raison de la beauté que de la combativité de son interprète principale Yu Nan. Femme libérée, sa hargne donne lieu à maintes situations cocasses face à ses amoureux (plus ou moins) transis. Dommage seulement, que le film ressente par trop le formatage festivalier. Wang manque également d'un certain talent: sa mise en scène est convenue et il tire nul profit de l'immensité et de la beauté naturelle du désert mongol, passant du coup totalement à côté de la scène intense du chameau dans la neige. |
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