HKCinemagic : Vous avez été en étroite collaboration avec Ng See Yuen. Comment décririez-vous la relation que vous entreteniez avec lui ? |
Bruce Leung : C'est lui qui m'a vu combattre dans la rue et a fait de moi un acteur. |
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HKCinemagic :
D'accord, mais comment décririez-vous votre relation ? |
Bruce Leung : (souriant) Pourquoi insistez-vous avec cette question ? Y a-t-il quelque chose de spécial que vous voudriez savoir ? |
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HKCinemagic :
C'est juste que vous avez collaboré de nombreuses fois, je suppose qu'une relation spéciale s‘est établie entre vous deux. |
Bruce Leung :
On aurait pu penser que nous avions une relation acteur/réalisateur normale mais en fait, je pense que nous travaillions beaucoup ensemble car Ng See Yuen courait après ma femme. Ce n'était un secret pour personne dans le milieu à cette époque. |
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HKCinemagic : Ng See Yuen a essayé de vous vendre comme une sorte de nouveau Bruce Lee. Etiez-vous d'accord avec cette orientation pour votre carrière ? |
Bruce Leung : Je n'aimais pas ça. Mais c'était une technique commerciale qui fonctionnait à cette époque. Malgré tout je n'aimais pas être quelqu'un d'autre. C'est à ce moment qu'il a changé mon nom anglais en Bruce, avant c'était toujours David. |
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HKCinemagic :
Est-ce que ça a été pareil pour votre nom chinois : Siu Lung [en cantonais Bruce Lee se nomme Lee Siu Lung] ?
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Bruce Leung : Je connaissais Bruce Lee depuis longtemps, même avant qu'il ne revienne à Hong Kong, mais mon nom Siu Lung vient de celui de mon maître. Nous étions tous des Leung Siu quelque chose, je devais suivre la tradition. |
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HKCinemagic : Parmi vos travaux pour Ng See Yuen, certains ont été réalisés en Italie. Etait-ce difficile de tourner là-bas ? |
Bruce Leung : C'était assez drôle. Sur le plateau les acteurs étaient de 4 ou 5 nationalités différentes, comme nous ne pouvions pas communiquer nous avions recours au langage du corps. |
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HKCinemagic : Est-ce que ça posait problème pour les scènes de combat ? |
Bruce Leung : À cause de cette situation tous les combats étaient réels. Les personnes de là-bas avec qui je travaillais étaient très grandes et elles me toisaient car j'étais plus petit. Donc je n'y allais pas de main morte pendant les combats. Et cela aussi bien devant que derrière la caméra. Une fois, à Venise, dans une discothèque, il y avait un Anglais qui jouait du sabre. Il m'a dit “Tu es si petit, vous les Chinois est-ce que vous pouvez réellement combattre ?” Donc je lui ai demandé “Tu veux essayer ?” Alors le patron de la discothèque a allumé toutes les lumières et nous avons combattu sur la piste de danse, j'en ai gardé ça (montrant une cicatrice sur son corps) |
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HKCinemagic :
Et bien sûr vous avez gagné ? |
Bruce Leung : Pas la peine de demander (rires). |
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HKCinemagic : Pendant cette période l'un de vos meilleurs films a été Call Me Dragon.
Comment s'est passée la collaboration avec Yasuaki Kurata?
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Bruce Leung :
Tout d'abord c'était un type charmant. Ensuite, il pratiquait le Hapkido japonais, en fait il n'utilisait pas du tout les coups de pied, je lui ai appris tous ses coups de pied c'est pourquoi nous sommes bons amis. |
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HKCinemagic : Et comment s'est déroulé le tournage, spécialement les scènes de combat ? |
Bruce Leung : Le réalisateur ne connaissait pas du tout le kung fu donc il m'a juste pressé pour extraire ce que j'avais, comme une éponge. Il nous a seulement demandé de donner le meilleur de nous-même et nous l'avons fait pour lui. |
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