Devenu une figure légendaire, le folklore et la littérature martiale vont en faire une sorte de trublion truculent et irrévérencieux, expert de la Boxe de l'homme ivre et même parfois le roi des mendiants. Naturellement, il devient un figure récurrente du cinéma kung-fu cantonais qui se développe à la fin des années 40.
Il a notamment été le héros d'un triptyque produit coup sur coup en 1953 : A Beggar named Su, The Swordsman and the Lady et Revenge of Beggar named Su. So le mendiant était également un personnage récurent de la fameuse série des Wong Fei-hong mettant en vedette Kwan Tak Hing.
A cette époque le personnage était habituellement incarné par l'acteur Liu Chi-wai et à certaines occasions par Simon Yuen Siu Tien.
Quand le cinéma kung-fu évolua, coupé de ses racines folkloriques cantonaises, le personnage du mendiant martial n'apparut plus pendant de longues années. Finalement, quand le folklore cantonais redevint prédominent, So fit un retour triomphal dans Drunken Master le second film de Yuen Woo Ping (après Snake In The Eagle's Shadow)
mettant en scène son père Simon Yuen et Jackie Chan dans leur rôle respectif de maître truculent et de disciple espiègle. Jouant avec toute la verve burlesque dont il est capable, Simon Yuen interpréta So le mendiant comme un joyeux luron martial à la fois débraillé et éthylique prenant autant de plaisir à boire sa gourde de vin qu'à tourmenter son disciple, d'abord en le rossant constamment puis en lui infligeant un entraînement martial éreintant. Il finit cependant par s'attendrir quelque peu, lui enseigne les techniques de la boxe de l'ivrogne avant de lui servir de coach dans un combat mortel contre un redoutable assassin. |