L'irrésistible (Spiritual kung Fu) effacera la mauvaise impression laissée par Le Protecteur au niveau des combats et s'impose comme un des meilleurs Jackie à la Lo Wei Motion Pictures sur le plan de l'action. Si le burlesque est toujours présent, il ne sacrifie pas pour autant l'efficacité chorégraphique. James Tien prend le rôle du méchant et nous montre sa connaissance du kung fu. Son duel final avec Jackie Chan est très bon. Celui-ci apprendra durant le film la technique des « cinq forces » représenté par le dragon, le tigre, le serpent, la cigogne et le léopard. La combinaison des cinq arts donne un résultat efficace.
La meilleure scène du film étant celle où Jackie Chan affronte les moines de shaolin dans une des cours du monastère. Longue et parfaitement orchestrée, elle constitue un des meilleurs morceaux de bravoure du kung fu d'exploitation made in Taiwan. Encore une fois l'acteur n'hésite pas à faire le pitre, notamment en luttant contre une demoiselle pour réussir à l'embrasser ou pour affronter les esprits des cinq forces. L'irrésistible se montre riche en action et permet à Jackie Chan d'affiner de plus en plus son style futur.
Pour le film suivant, Le poing de la vengeance, (Dragon Fist) Jackie Chan ne continue pas dans la même voie (dûe à Lo Wei), abandonne le burlesque et revient à du combat brut mais parfaitement orchestré. Dès le générique de départ, un tournoi d'arts martiaux, on y voit des affrontements techniques du plus bel effet. Toutes les scènes de kung fu du film sont excellentes, en particulier l'affrontement final Jackie Chan – Chui Fat.
Le poing de la vengeance se montre très riche au niveau de l'action mais laisse de côté le style personnel de Jackie Chan. L'acteur peut d'autant plus être fier de cette petite production car il y faisait preuve d'un certain talent dans un domaine qui n'était pas le sien : le Kung Fu Pian pur.
Inutile de dire que tous ces films sont d'un niveau inférieur comparés aux trois classiques que sont Le Chinois se déchaîne, Le maître Chinois et La hyène intrépide. Si le néophyte regarde sa filmographie dans l'ordre, la vision du Cri de la hyène peut s'avérer fatale au niveau de l'action. Entrepris après ces trois pépites, Le cri de la hyène accuse un net recul et ne propose que des affrontements simplistes, qui n'ont pour eux qu'une sauvagerie appuyée. Jackie Chan affrontant les mendiants au bâton constitue certainement le meilleur combat du film. Pourtant dommage de ne voir qu'un résultat banal avec Yen Shi Kwan et Kwan Yung Moon dans le rôle des bad guy. Le cri de la hyène est un film qui ne peut être qu'apprécié par les fans de l'acteur ou les amateurs de kung fu indulgents. Il faut tout de même préciser qu'étant occupé sur La danse du lion et ne voulant pas participer au projet à la base, il est évident que les combats n'ont pas dû être réglés par Jackie Chan (ou alors de façon très éloignée).
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