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Interview Ronny Yu
Les débuts 1/1 - Page 1
Infos
Auteur(s) : David Vivier
Thomas Podvin
Date : 28/3/2004
Type(s) : Interview
 
 Liens du texte  
Personnes :
Stanley Kwan Kam Pang
Ronny Yu Yan Tai
Films :
Jiang Hu
The Servant
 
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Page 2 : Horreur et fantastique à Hollywood


Une introduction par Ronny Yu : Bien, j'espère qu'il n'y a pas de caméra… de toute manière même s'il y en a une, je n'ai pas le choix…(rires). Ça me rappelle la fois où l'un de mes amis voulait que je sois acteur dans son film. Je lui ai dit « tu dois plaisanter », il m'a répondu « non, non, non ! Tu devrais jouer un méchant ! », « et je ferais du kung fu aussi ? » lui ai-je demandé. « Ouais, ouais ! tu fera du kung fu aussi ! ». La scène débutait très simplement, je suis assis là comme ça, et le héros arrive et entame la conversation. J'avais à peu près cinq lignes à dire… ça a pris 6 heures… (grand rire) Le jour suivant, mon ami m'a dit « tu es mort ! Hum… ça ne fait rien. Tu n'auras pas à revenir » (grand rire). Donc, maintenant je me contente de rester derrière la caméra… Ok, maintenant passons aux questions !!!

les debuts

HKCinemagic : Revenons sur votre carrière hongkongaise. Nous avons vu que vous avez commencé les films en 1965…
Ronny Yu : Oui, c'est exact.
 
HKCinemagic : Nous aimerions avoir quelques renseignements concernant votre départ aux USA, votre transition de Hong Kong à Hollywood.
R Y :

Eh bien, tout ceci est comme… ma vie. Je veux dire, je ne planifie jamais rien. Je ne peux pas. Quand j'avais 9 ans, j'ai eu la polio [Ronny Yu boite d'une jambe]. Mon activité physique était limitée. Je n'ai donc pas pu connaître ce que les jeunes enfants font, le football, se battre… Donc j'ai commencé à créer mon propre monde, sombre, rempli de colère. Je détestais ça. Je ne voulais jamais sortir avec mes amis parce que je me sentais toujours brimé. Je devais beaucoup rester à la maison, avec mes deux sœurs, nous étions trois enfants dans la famille et j'étais le seul garçon. Quand arrivaient les vacances, ma mère emmenait mes deux sœurs faire les courses et moi, je devais rester à la maison. Mon père voyant cela avait de la peine pour moi, il disait « retournons voir un film !». Il aimait tellement les films. J'allais avec lui, je n'avais aucune demande particulière mais je suis allé voir toutes sortes de films. Donc pendant les vacances il m'emmenait au cinéma avant d'aller au travail, puis à midi il me reprenait et nous déjeunions ensemble. Ensuite, il retournait travailler, m'emmenait dans un autre cinéma et me reprenait après deux films aux alentours de 17 ou 18 heures t nous rentrions à la maison.

 

Donc en à peu près trois mois de vacances, j'ai du voir…mon dieu… tellement de films ! (grand rire). Au début, je me suis dit « ok, c'est du divertissement, westerns-comédie, bang bang bang… ». Et puis c'est devenu une thérapie. Quand il faisait noir dans la maison ou dans le cinéma je pouvais rêver. J'oubliais les problèmes, le fait que je ne pouvais pas marcher très bien. Je me sentais comme le héros là-haut, tellement puissant. Pour finir on peut dire qu'en fait mon père m'a inspiré. Je n'ai jamais pensé devenir réalisateur, je pensais seulement que faire des films c'était super. Quand j'ai grandi, prêt à aller à l'université, je suis allé en Angleterre dans un établissement pour garçons, et à cette époque j'ai réalisé que l'on pouvait étudier et apprendre la manière de faire des films. Je pensais qu'on venait juste dans un studio et que l'on apprenait au fur et à mesure… Alors j'ai demandé à mon père si je pouvais aller en Amérique et apprendre la réalisation de films, et il a dit « Non. Les films c'est du divertissement. Les films c'est pour ceux qui ne peuvent pas prendre la responsabilité de travailler dur ». J'ai dit « Mais j'aime ça ! », il a répondu « Non, si tu veux aller en Amérique, tu dois étudier ce que je considère comme étant du business ». Je voulais aller en Amérique car une fois là-bas je savais que j'aurais une chance d'en apprendre un peu sur la réalisation. Donc, je suis finalement allé là-bas pour étudier le marketing et la communication, quelque chose qui est proche car en communication on peut étudier la publicité, et la publicité vous mène aux films ! (rires)

J'ai pu apprendre la théorie, apprécier les films, les classiques, les plus grands. Après mon diplôme, ma famille a déménagé en Australie (mon père avait pris sa retraite). Je suis retourné chez moi et j'ai travaillé un moment dans la même société que mon père. J'ai traîné avec tous les réalisateurs de Hong Kong, je les ai observé, comment ils montaient les scènes les unes après les autres. C'est alors que j'ai rencontré ce type, un policier. Nous sommes devenus des amis proches et un été, l'été 1978, il m'a emmené pendant l'une de ses rondes, interroger les prostituées… les salauds de l'univers du jeu… c'était très intéressant. (rire). Nous en sommes arrivés à cette question “quand tu étais jeune, qu'est-ce que tu aimais faire ?” Tout le monde aimait traîner –et moi spécialement- avec les types qui ont des flingues. Légalement quand vous pouvez porter une arme, vous vous sentez réellement puissant ! Tout le monde vous respecte… (rires). Et ainsi nous avons écrit un scénario intitulé "The Servant",

quelque chose sur l'affrontement entre un bon et un mauvais flic. Nous avons trouvé un ami qui pouvait investir de l'argent afin de tourner le film et l'étape suivante était de trouver un réalisateur. Nous sommes partis à la recherche d'un réalisateur et nous avons demandé aux plus connus de lire notre scénario, ils ont dit « c'est idiot » (rire). Nous ne savions même pas comment mettre ça en forme, nous avions juste écrit « scène 1 : blah blah… » donc quand les réalisateurs le voyaient ils disaient « allez les gars… (ton moqueur) c'est une blague, c'est ça ? ». Donc, nous sommes revenus voir notre « investisseur » qui a dit « pourquoi TU ne le réalises pas ? » j'ai dit « eh bien, je n'y connais rien ! Je ne sais même pas tenir une caméra ! ». Il a dit « tu as écrit le scénario, donc, bien sûr que tu est CAPABLE de le réaliser ! ». Il ne s'inquiétait pas réellement du risque financier. Mon ami qui ne voulait plus être policier voulait être le héros [Philip Chan], donc il a rencontré le producteur et a dit « oui, oui bien sûr que Ronny peut le réaliser ! » (grand rire). Je disais et pensais sans cesse « mon dieu, comment est-ce que je vais faire ? », « très simple Ronny, très simple » a dit le producteur « nous avons engagé le meilleur cameraman, le meilleur monteur, c'est facile, facile ». J'ai demandé « mais si nous nous plantons ? », il a dit « non, ça n'arrivera pas, c'est du gâteau ». J'ai su plus tard, qu'il insistait et nous motivait parce que ce film était sa seule chance, sa dernière carte. Qui aurait sérieusement embauché un vrai policier pour incarner le personnage principal ? (rires)

C'était un vrai cauchemar pour moi. Le premier jour de tournage je ne savais même pas comment préparer un planning ; je me disais « ok, réunissons juste toute l'équipe ici ». Le cameraman voulait m'aider, il a mis tous les acteurs en ligne devant moi et a dit « ok M. le Réalisateur, maintenant o ù voulez vous mettre la caméra ? » (rires). Mais j'ai eu beaucoup de chance, tous ces acteurs ont réalisé que « ce gamin (moi) n'y connaissait rien ! » et plutôt que de m'embarrasser, m'ont aidé en me disant des trucs du genre « ok Ronny, pourquoi ne pas inverser les rôles ? Pourquoi ne pas nous laisser jouer la scène pour toi et juste regarder et alors tu décideras comment la tourner ? ». Je me sentais libéré (sourire). Donc c'est comme si tout ça pour moi était une expérience d'apprentissage. Bien que cela fut dur et difficile, le jour je tournais, et ensuite la nuit, les monteurs m'aidaient vraiment en me disant « ok c'est mauvais… ça n'a pas de sens… tu dois revenir demain et me donner deux autres plans » toutes ces remarques visaient à faire fonctionner le film. J'ai commencé à sentir quelque chose au fond de moi qui me poussait à vouloir raconter l'histoire. Et donc j'ai fini le film, et ce film est devenu numéro un ! [L'assistant de Ronny Yu' sur The Servant était Stanley Kwan]

J'étais très surpris, à cette époque la boîte qui distribuait le film m'a appelé et je leur ai demandé « comment est-ce possible ? » ils ont dit « parce que tu n'y connais rien ! C'est aussi un nouveau langage, c'est différent, tellement nouveau, et le public s'est dit « –wow- ! ». C'était exaltant parce que vous savez à cette époque, je pensais que les films ne devaient pas être lents, les films devaient bouger, bouger… donc à chaque fois je me disais que je devais limiter tous ces plans de réaction, pour défier le public en lui disant quelque chose comme « vous devez suivre le film, ne vous endormez pas ». Et les spectateurs ont réalisé que c'était pour ça qu'ils aimaient le film. C'est alors que quelqu'un m'a dit « Ronny, tu es fait pour être réalisateur », et à partir de là, j'ai commencé à réaliser, j'ai eu de plus en plus de propositions jusqu'en 1993 où j'ai eu la chance de travailler sur The Bride With White Hair (a.k.a. Jiang Hu). J'ai gagné, en quelque sorte à cause de mon insuffisance de connaissance en ce qui concernait la réalisation des films. Chaque film que je fais, même encore maintenant, est un nouvel apprentissage, et je suis toujours nerveux quand j'en commence un nouveau, comme un enfant intégrant une nouvelle classe.

J'essaie toujours des choses différentes, regardez mes films : vous avez du thriller, de la comédie, de l'horreur… J'ai besoin de faire des choses différentes. A propos d'Hollywood, je n'y avais jamais pensé, je pense toujours que j'ai des insuffisances, même quand je fais des films à Hong Kong j'apprends toujours ! Hollywood est si loin et d'un niveau si élevé. D'une certaine manière, avec The Bride With White Hair qui a été projeté dans de nombreux festivals, et a été reconnu, j'ai reçu des appels d'Hollywood : producteurs et agents ont dit «pourquoi ne venez-vous pas nous avons des propositions… ». C'est comme ça que ça a commencé… et comme je suis toujours dans cette optique d'apprentissage, mon ajustement au système des studios a été long et difficile. J'ai l'esprit ouvert, je n'essaie pas de mener mon combat à chaque fois, j'apprends comment attendre le bon moment pour mener les combats. S'il y a une chose en laquelle je crois fermement, j'essaie encore plus, si c'est quelque chose qui pourra aider le film et que ce n'est pas mon idée, alors pourquoi pas ? Je vois toujours ça comme du divertissement, divertir les gens après une dure journée ou des problèmes familiaux. Pendant deux heures c'est une évasion. « Amusons-les ou effrayons-les pendant deux heures ! » et ils repartiront affronter la dure réalité de la vie. Je me désigne moi-même tout le temps comme étant un « faiseur de films » parce que je pense que je fais des films pour divertir les gens.

 
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