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Un Cauchemar Wuxia : Judgement of an Assassin
Personnages et emprunts 1/1 - Page 3
Infos
Auteur(s) : Yves Gendron
Date : 6/12/2005
Type(s) : Critique
Information
 
 Liens du texte  
Personnes :
Michael Chan Wai Man
Michael Chan Wai Man
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The Deadly Breaking Sword
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Judgement Of An Assassin
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Chorégraphe
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 Notes  
Remerciements à Zac Campel, Eric, Van-Thuan Ly, et Delighful Forrest du Forum Kung Fu Fandom


Le vagabond et l'Ogre


Et les acteurs dans tout ça ? Eh bien, même s'ils y mettent un indéniable enthousiasme, David Chiang n'en n'est pas moins inégal dans son rôle de justicier trublion, son personnage est en somme toute assez peu captivant. De plus, il est affublé d'une horrible perruque qui lui donne une allure un peu ridicule. Chiang apporte tout de même une touche d'humour qui est la bienvenue et il se démène de manière impressionnante dans ses scènes d'action. Le mercenaire impitoyable campé par Tsung Hua est un personnage plus intriguant mais il n'est utilisé que fort sommairement. Pour une fois, interprétant une fougueuse épéiste, Cheng Li n'a pas a joué son rôle coutumier de jolie fleur auquel elle était habituée dans le cinéma wuxia de Chor Yuen, mais son personnage s'avère quand même somme toute assez accessoire.

Michael Chan dans son rôle du maître renégat « Ogre sanguinaire » tient cependant toutes ses promesses. Bien que certains aspects de son maquillage « démoniaque » fassent parfois un peu trop postiche, le regard perçant et intense de Chan, souvent accompagné d'un rictus féroce, rend vraiment son personnage à la fois terrifiant et mystérieux. Chan étant un redoutable kickboxer et combattant de rue aguerrit dans la vie, Sun Chung a su superbement utiliser les aptitudes combatives de son acteur pour démontrer la supériorité martiale de son personnage. Malgré ce grand avantage pour Chan, Sun n'a pas renoncé pour autant à l'usage récurent d'effets spéciaux ou de doublures pour rendre l'action plus rebondissante, ce qu'il réussit à faire sans que cela nuise à l'âpreté physique des batailles.

Dans la plupart des films d'art martiaux, ce type de personnage n'est là que pour donner du fil à retordre au héros dans le dernier acte du film et apparait sans véritable mystère. Ce n'est pas le cas avec l'Ogre dont les motivations et certaines réactions qu'il a sont parfois quelque peu intriguantes. La manière dont les autres personnages réagissent à sa présence ainsi que ses propres réactions trahissent des mobiles qui sont plus étoffés que ce à quoi l'on pourrait s'attendre, et tout ceci contribue à rendre la personnage plus prenant. Bien plus en tout cas que le héros irrévérencieux incarné par David Chiang.
Les rôles joués par Ku Feng et Wang Lai sont aussi notables. Ils incarnent des vieux maîtres martiaux qui n'arrêtent pas de se chamailler comme un vieux couple. Il s'agit à nouveau de personnages assez inédits pour le genre wuxia, fort bien rendus par les deux acteurs et qui, là-aussi, ajoute une note d'humour rafraichissant à un film passablement sombre. À noter que les relations entre le personnage de David Chiang et de Cheng Li repose aussi sur de la petite chicanerie badine. La relation des méchants avec le sexe opposé prend par contre une tournure beaucoup plus corsée et ultimement mortelle.

Cheng Miu en maître ivrogne mais rusé, Goo Goon Chung en présumé assassin martyrisé, Wai Wangen conspirateur, Lau Wai Ling en intrigante, et Goo Man Chung en chef de clan dépassé par les événements sont eux aussi tous excellents.

 
Emprunts secrets

À première vue, Judgement of An Assassin semble partager quelques points communs avec les wuxia pian de Chor Yuan. En effet, non seulement une bonne partie des acteurs sont les mêmes mais ils partagent aussi le chorégraphe Tong Gaai et son équipe de cascadeurs. De plus Judgement comme les films de Chor repose sur un récit parsemé de conspirations entre clans de même que sur de multiples retournements soudains. Mais l'approche de la mise en scène et de la narration est tout à fait différente, le film de Sun n'ayant rien du caractère alambiqué et esthétisant des films de Chor Yuen. Il n'en demeure pas moins que c'est probablement le succès rencontré de Chor Yuen avec ses propre wuxia qui a du pousser Sun Chung à se lancer lui-même dans le cinéma martial mais bien sûr avec une approche qui lui était propre.

Judgement of Assassin n'en présente pas moins certains emprunts palpables de deux autres films martiaux fort influants à l'époque. En effet, le coup de grâce affligé au grand méchant à la toute fin de Judgement n'est qu'une variation sommaire de celui affligé au grand méchant pour le final de Executioners From Shaolin de Lau Kar Leung. Même les ultimes soubresauts de l'ennemi frappé à mort sont les mêmes (il tournoie, tombe, se relève puis se lance dans les airs une dernière fois). [Pas d'extraits visuels pour ne pas compromettre davantage la fin des deux films pour le lecteur]

En fait l'Ogre semble être un peu la fusion de deux grands méchants : celui d'Executioner de même que celui de Secret Rivals une production kung-fu de Ng See Yuen sortie en 1976. En effet, alors que le méchant de Executioner of Shaolin est un prêtre taoïste martial, l'Ogre lui est un ermite ayant des capacités martiales quasi surhumaines. De plus, tout comme le bandit Renard argenté dans Secret Rivals interprété par le champion de tækwondo Hwang Jang Lee, l'Ogre a aussi une apparence farouche et il est joué par un authentique artiste martial reconnu pour la férocité de ses prestations. Bien que cela ne soit pas une certitude absolue, il est un tant soit peu crédible de penser que ce soit l'utilisation de Hwang Jang Lee dans Secret Rival qui aura inspiré Sun Chung à utiliser un autre vrai grand bagarreur Michael Chan pour donner plus d'apprêté au combat.

Autre détail intéressant : alors que le taoïste maléfique de Executioner se distinguait par l'absence d'organes génitaux (ça fait même partie de sa botte secrète pour vaincre un adversaire), dans Judgement of Assassin l'Ogre envahit la demeure d'un de ses ennemis armé d'un énorme bâton (en fait le mât arraché d'un étendard), une représentation symbolique passablement évidente du phallus. L’ogre se sert d'une manière dévastatrice contre ses adversaires. Or l'un d'eux est une femme et cet affrontement se dénoue d'une manière brutalement horrifique de même qu'hautement symbolique vue l'arme utilisée et qui ajoute au sous texte du conflit entre les sexes sous-jacent à la trame du récit. A noter d'ailleurs que l'arme de David Chiang est un long tonfa, autre rappel de l'image du phallus.

conclusion

En bout de ligne, il y a fort peu de chose que l'on pourrait vraiment reprocher au film, un héros pas très captivant joué par David Chiang, un scénario qui n'est pas tout a fait abouti est plutôt confus par moment (mais c'est la norme dans un wuxia pian, même dans les meilleurs), et un affrontement final que certains pourraient ne pas trouver aussi intense et inventif que d'autres combats dans le film (c'est le reproche qui revient le plus fréquemment dans le forum Kung-fu Fandom). Mais il s'agit de griefs bien minces par rapport à l'ensemble et Judgement Of An Assassin reste un wu xia pian palpitant avec son coté macabre et viscéral des plus juteux, le tout régi par une mise en scène extrêmement adroite et expressive.

C'est aussi le premier jalon d'une œuvre filmique wuxia singulière mais passablement méconnue. C'est que l'arrivée de Sun Chung dans le genre wuxia aura coïncidé avec l'émergence de la kung-fu comédie, qui devint le genre dominent dans le cinéma martial de Hong-Kong. Les films de Sun n'auront donc pas fait autant de vagues que ceux de Chang Cheh, Lau Kar Leung et Chor Yuen et jusqu'à récemment n'étaient vraiment appréciés que par une poignée de connaisseurs. Avenging Eagle, Deadly Breaking Sword et Human Lanterns sont les titres de Sun Chung les plus connus, mais Judgement s'avère être aussi une œuvre puissante et inspirée à sa manière et puisqu'il s'agit de l'œuvre wuxia pian initiatrice, elle devrait être doublement intéressante pour les fans appréciant le genre.

 
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