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Le choix des armes: les sept épées de Tsui Hark
Le Choix des Armes 1/1 - Page 1
Infos
Auteur(s) : Thomas Podvin
Date : 26/10/2005
Type(s) : Interview
Reflexion
 
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Personnes :
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Ang Lee
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Interview avec Nansun Shi, productrice de première classe
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 Notes  
Tous nos remerciements à Film Workshop / Mandarin Films / Mme Nansun Shi / M. Gu Ming
Article publié dans that’s Shanghai magazine, Octobre 2005.
Traduit de l’anglais par Annabelle Coquant.
Photos Film Workshop /Mandarin Films /Beijing Ciwen Film /Boram Entertainment.


Il y a quelque chose de magique qui émane de Seven Swords (Qi Jian), et ce ne sont pas seulement les 7 millions de dollars US que le film a engrangé durant les deux premières semaines de son exploitation en Chine – malgré une terrible tempête qui aurait du inciter les gens à rester chez eux et à regarder les rediffusions de La Horde sauvage . Seven Swords prend sa source dans la tradition du wuxia (« chevalerie chinoise »), « la littérature wuxia est à la fois un art et une culture » explique Tsui Hark « ce sont des histoires imaginaires développées à partir de nos vies de tous les jours, elles expriment l'esprit de justice, l'héroïsme et l'humanité ». Les romans de wuxia sont le fruit d'un héritage culturel profond et sont pour la plupart des histoires, se déroulant dans la Chine Ancienne, où les chevaliers évoluent dans le monde des arts martiaux, ou Jiang Hu.

 
le choix des armes

Le wu xia pian est le genre filmique dérivé de cette littérature fabuleuse (les films de kungfu appartiennent à cette catégorie), dans ces histoires regorgeant d'action, les personnages pratiquent le kungfu et possèdent toutes sortes de pouvoirs magiques –comme se déplacer en volant sur la cime des arbres et réaliser des acrobaties qui feraient pâlir d'envie Schwarzenegger et Stallone. Une infinité de personnages, des intrigues croisées et complexes s'offrent au spectateur lorsque tout ce petit monde repose les pieds sur terre. La dernière production de celui que l'on appelle « le Spielberg hongkongais » tente de séduire le public chinois en lui offrant l'essence ultime du wuxia sur grand écran.

Né au Vietnam, Tsui Hark est dans le métier depuis plus de 25 ans. Il nous a livré quelques uns des meilleurs films de wuxia jamais réalisés en Chine continentale ou à Hong Kong. Formé aux méthodes hollywoodiennes de réalisation, il est toujours à la recherche de nouvelles idées qu'il expérimente afin d'explorer l'héritage culturel chinois et de l'exposer aux nouvelles générations de spectateurs.

Tsui Hark a débuté sa carrière à la fin des années 70 en réalisant la célèbre série télévisée de wuxia The Gold Dagger Romance. Bien qu'il ait commencé à l'âge de 13 ans à faire des films expérimentaux en 8 mm, ce fut son premier vrai travail. En 1981, il decouvre la reconnaissance internationale avec Zu, Les Guerriers de la montagne magique, un récit d'arts martiaux défiant les lois de l'apesanteur. Malgré la première utilisation des techniques hollywoodiennes d'effets spéciaux (blue screen) dans un film hongkongais, Zu est un flop au box office local.

Depuis, avec plus de 60 films produits et 40 réalisés, Tsui a essayé de trouver le juste milieu entre expérimentation, ambition et succès commercial au sein de sa propre compagnie, la Film Workshop. Il a co-fondé la Film Workshop en 1984 avec sa femme Nansun Shi, une des productrices les plus connues de Hong Kong. Dans ce laboratoire d'expérimentation cinématographique, ils se sont attachés à faire revivre toutes sortes de genres. « Nous pensons que l'héritage chinois a beaucoup à offrir » affirme Nansun « nous essayons de trouver les histoires qui pourraient avoir du succès à la fois sur le marché international et sur le marché local. »

Tsui a rendu hommage au folklore et à l'art chinois, non seulement en faisant revivre le film en costumes et le wuxia dans les années 80 et 90, mais aussi en franchissant de nouvelles limites. Les trilogies, A Chinese Ghost Story et Swordsman, le film The Lovers font partie de ses travaux les plus exceptionnels. Ce qui montre qu'aussi iconoclaste, original et expérimental qu'il soit, ce réalisateur de 55 ans n'en a pas moins réussi à produire une série de succès commerciaux.

Ce n'est pas une exagération de dire que Tsui Hark a nourri l'industrie locale du film de 1986 à 1996 avec des idées novatrices, de nouvelles formules et directions filmiques. Les producteurs de Hong Kong ne s'y sont pas trompés, ils ont copié ses films et son style maintes fois. Ils ont inondé le marché avec près de 200 films par an et fait de l'argent facile – d'un point de vue positif, ils ont ainsi permis à de nouveaux réalisateurs et acteurs d'émerger et de transformer le modèle en un genre. Tous ces films étaient destinés au marché hongkongais ; Taiwan et la Corée faisant office de marchés secondaires. Aujourd'hui, il est devenu impossible pour la production hongkongaise à gros budget de faire recette en ne visant que le marché local.

Tsui Hark va apprendre cette dure réalité. Au milieu des années 90, l'industrie du cinéma asiatique va mal, elle doit faire face à la crise financière qui sévit en Asie, à la montée du piratage, à la compétition des films hollywoodiens et de Chine continentale, et à l'exode de ses cerveaux vers l'occident. L'industrie cinématographique va alors décliner pendant presque 10 ans. Il en est de même pour la production de la Film Workshop qui, de 5 films produit par an entre 1986 et 1994, passe à un film par an à partir de 1998.

Après un court séjour au USA vers 1997 (séjour pendant lequel il va constater que la politique de studios hollywoodiens est trop restrictive à son goût), et plusieurs tentatives à Hong Kong avec des fonds étrangers, Tsui Hark finit par produire en Chine quelques films discrets qui ne rencontrent pas de succès. Mais on peut les voir comme une tentative d'évaluation du marché local et des méthodes de production chinoises. A l'évidence cette expérience a certainement préparé le terrain pour son futur projet. « On ne devrait pas se limiter seulement à un certain lieu quand on fait des films, ce serait mieux d'aller dans différents endroits pour travailler, » a expliqué Tsui Hark pendant la conférence de presse de Seven Swords en juillet 2005 à Shanghai. « Travailler de cette manière est mon rêve et comme la majorité des spectateurs se trouve en Chine je devrais essayer de donner le meilleur de moi-même».

Et c'est ce qu'il a fait. Le wuxia pian Seven Swords , a été la parfaite opportunité pour lui de revenir sous les projecteurs, et de renforcer sa renommée ainsi que sa production sur le marché chinois. Avec une intrigue simple – sept guerriers se réunissent afin de protéger un village contre un général démoniaque - mais beaucoup d'attention portée aux personnages et à la production, le film a concrétisé les projets de Tsui. Trois équipes, trois chorégraphes et trois directeurs de la photographie ont filmé onze personnages principaux nuit et jour afin d'achever cette co-production Chine/HongKong/Corée/Singapour de 18 millions de dollars US.

A l'origine, une importante compagnie de télévision chinoise avait approché Tsui Hark en vue d'un apport créatif pour une série télévisée basée sur ce classique de la littérature qu'est le roman de Liang Yu-sheng, Seven Swordsmen from Mountain Tian. Connaissant l'ouvrage et conscient de son potentiel créatif, Tsui réussit à étendre le projet à une série de longs métrages et séries télévisées, qui seront tournées avec des équipes hongkongaises et un casting chinois. En effet, Tsui et Nansun, sa femme et partenaire, pense qu'une coopération bilatérale est le meilleur moyen de revivifier le cinéma hongkongais. Nansun, productrice de Seven Sword évolue dans l'industrie du cinéma depuis trois décennies, elle explique : «Nous sommes ceux qui pouvent sauver le cinéma de Hong Kong, si nous n'essayons pas qui le fera ? ». Extrêmement motivé et enthousiasmé par le projet, Tsui abandonna la production d'Initial D, alors qu'il avait déjà commencé le travail de pré-production au Japon. Le film fut finalement réalisé par Andrew Lau et Alan Mak, qui livrèrent un produit assez fade, calibré pour l'idole de la pop Jay Chou.

Seven Swords est aussi la tentative de Tsui de réconcilier le public chinois avec le « monde des arts martiaux ». Depuis Ang Lee et son Tigre et dragon (Crouching Tiger, Hidden Dragon), qui explosa sur tous les écrans en 2000, un grand nombre de wuxia esthétiques a été réalisé afin de satisfaire aux goûts des spectateurs. Le public chinois, un peu plus discret, a alors pensé que le vrai esprit du wuxia avait été trahi dans le but de plaire aux spectateurs étrangers. Tsui dit « Aujourd'hui les film de kungfu deviennent de plus en plus abstraits, si abstraits que j'ai senti qu'il était temps de ramener le genre à la réalité ».

Avec Seven Swords , Tsui Hark a trouvé un moyen d'expérimenter et de faire de l ‘argent. Ironie du sort, il le fait à la manière hollywoodienne, à la Matrix avec ses produits dérivés, Seven Swords deviendra une série de long métrages, une série télévisée, des jeux vidéo et des BD. Les figurines Seven Swords ne sont pas loin… Bien que de nombreux personnages et de nombreuses sous-intrigues soient une chose commune dans le monde du wuxia , la complexité de l'histoire est ici autant à imputer au récit qu'à des raisons financières. Ceci peut aider à comprendre pourquoi beaucoup de critiques et de spectateurs sont sortis perplexes de la projection du film. Tsui explique : « les indices laissés dans ce premier film sont nécessaires et directement liés à la suite ».

Pour lever la confusion, Tsui, comme Georges Lucas avec Star Wars , a écrit la bible de Seven Swords , détaillant le développement des personnages et le monde dans lequel ils évoluent. « La société est composée de nombreux êtres humains, il en est de même pour le Jiang Hu, » dit-il « Je veux juste rendre Seven Swords proche de la vie réelle et provoquer l‘émotion». Seven Swords n'est pas parfait, mais c'est un succès pour son créateur dans le sens où il lui a permis de retrouver une crédibilité financière. Face à ce succès, Tsui cumule les nouveaux projets. Dans un futur proche, un film produit par la France, The White phoenix , et une Kung Fu Comedy avec Stephen Chow en vedette. Il semble bien que Tsui Hark va continuer à jouer son rôle d'ambassadeur cinématographique de la culture chinoise pour les années qui viennent. Que la force soit avec lui.


 
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