Pour Kung Fu Hustle,
cependant, la légitimité ne provient pas des arts eux-mêmes, mais de l'évocation de films anciens sur les arts martiaux chinois, citant des images plus anciennes inventées par Kwan Tak Hing et Bruce Lee,
engageant des ‘has-been' des arts martiaux, et savourant autant le ‘hustle' que le ‘kung fu' impliqués. Bien que la Bête s'agenouille aux pieds de Sing et que le héros obtienne la fille, le film se termine par le ‘hustle' qui avait mêlé Sing au “jiang hu” au départ. Le même mendiant débraillé qui avait vendu à Sing un manuel de kung fu sur la Paume de Bouddha à un prix trop élevé a une vue sur un autre enfant, destiné à ‘sauver le monde' grâce aux arts martiaux en achetant sa collection de manuels. Etant donné le soin pris par Stephen Chow et Yuen Woo Ping dans la recherche d'artistes martiaux et de pratiquants d'opéra chinois afin de recréer de manière convaincante la chorégraphie kung fu d'une génération plus ancienne, il semble que le ‘hustle' des images générées par ordinateur ne donne pas complètement une fausse idée du ‘kung fu' à la source de Kung Fu Hustle. Le mendiant s'avéra être dans le vrai dans le cas de Sing, alors qui peut dire que Chow et Yuen ne peuvent pas retracer leur lignée cinématographique jusqu'à Wong Fei-hong/Kwan Tak-Hing? Le 29 e Hong Kong International Film Festival a fourni une merveilleuse opportunité de réfléchir à cette question en projetant Kung Fu Hustle dans le contexte des films chinois passés et présents.
|