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Retour aux sources : Kung Fu Hustle et ses origines cinématographiques au 29e HKIFF
Bruce Lee : le retour 1/1 - Page 7
Infos
Auteur(s) : Gina Marchetti
Date : 5/5/2005
Type(s) : Analyse
Reflexion
 
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Personnes :
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Jin Yong
Kwan Tak Hing
Jeff Lau Chun Wai
Bruce Lee
Bruce Leung Siu Lung
Lo Wei
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Films :
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The Matrix
L'Histoire de Wong Fei Hung
La Fureur du dragon
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Après la défaite des musiciens, la propriétaire finit dans une voiture avec les triades des Haches. Imitant Bruce Lee, elle secoue le doigt à la figure du chef, fait un poing, et fait craquer les articulations des doigts pour le prévenir de son invincibilité sans dire un mot. Avec l'introduction de la Bête, le prochain adversaire majeur du film, les références à Bruce Lee croissent de manière exponentielle. Au début des années 1970, Bruce Leung Siu Lung (Hsiao Liang), qui joue la Bête, avec Bruce Lee et Jackie Chan, était une star populaire du cinéma d'arts martiaux de Hong Kong. Alors que le personnage de Bruce Lee avait des soucis avec les toilettes à occidental dans The Way of the Dragon/Return of the Dragon (1972), la Bête est présenté dans Kung Fu Hustle assis confortablement sur les toilettes de sa cellule de prison. Alors que le personnage de Bruce Lee dans Fist of Fury est tué par une volée de balles, la première action de kung fu de la Bête dans Kung Fu Hustle est d'attraper entre ses doigts une balle allant à grande vitesse (aussi, une référence oblique aux Boxers qui déclaraient que leur kung fu pouvait battre les fusils occidentaux lors de leur rébellion de 1900). Quand le propriétaire et la propriétaire se battent contre la Bête et le casino de la triade, les références aux années 1970 sont abondantes – allant des pantalons stretch en polyester et des pantalons à pattes d'éléphant rayés à la partie finale de ‘Twister' avec des passes à califourchon passablement tordues.

Cependant, alors que des statues de Guan Gong/Kwan Yu (le légendaire général et dieu des arts martiaux) et des lieux saints bouddhistes sont en compétition dans la mise en scène avec des affiches de films hollywoodiens et des publicités pour des spécialités pharmaceutiques, cette scène montre aussi le support traditionnel d'un ‘zhong' (cloche en bronze), dont se sert la propriétaire pour accentuer ses pouvoirs. Comme le son du mot ‘zhong' (‘horloge' ou ‘cloche') ressemble à celui du mot pour ‘terminus' ou ‘fin' en chinois, les horloges et grosses cloches sont associées à la mort. Lorsque la cloche apparaît au casino, ce n'est pas bon signe, et Sing, changeant de camp dans la bataille de manière inattendue, essuie le plus fort de l'attaque.

Comme House of Fury (qui fut en avant-première au HKIFF), Kung Fu Hustle met aussi en avant une description de la médecine chinoise traditionnelle comme faisant partie des connaissances des pratiquants d'arts martiaux. Le propriétaire et la propriétaire tentent de soigner Sing, bien mal en point, à l'aide de remèdes faits à partir de plantes. Wong Fei-hong n'avait pas le monopole sur les revendications médecine-arts martiaux, puisque la pratique des arts martiaux a des vertus sur la santé (par exemple, tai ji chuan, qigong, etc.) et les artistes martiaux devaient rafistoler tout ce qu'ils pouvaient casser sur leur corps ou sur celui des uns des autres avec des remèdes à base de plantes, etc. puisqu'ils étaient historiquement en-dehors du pouvoir légal. Cependant, la série des Wong Fei-Hung/Kwan Tak Hing aida réellement à faire du médecin d'arts martiaux un standard du genre.

C'est une autre façon qu'a Chow de transposer The House of 72 Tenants d'une comédie sur les taudis vers une fantaisie sur les arts martiaux. Dans la comédie, le médecin (apparemment un praticien de médecine occidentale formé dans le Nord) apparaît comme un nouveau résident de l'immeuble, anxieux à l'idée d'établir sa clientèle, et gêné par un pantalon usé. Cependant, cette figure ne fait pas partie des résidents de Pig Sty Alley. Le rôle du docteur fait plutôt partie intégrante du genre kung fu à travers le ré-imagination de cette fonction narrative par le biais du propriétaire et de la propriétaire comme guérisseurs des arts martiaux en cachette. Alors que Sing récupère, un plan sur un mannequin utilisé pour l'acuponcture et une coupe sur un papillon sortant de sa chrysalide tandis qu'une musique ressemblant à ‘Under the General's Orders' (thème musical attaché au personnage de Wong Fei-hong) passe en bande-son, rendent hommage à Kwan Tak-Hing/Wong Fei-Hung de manière explicite.


Buddha's Palm

Bien sûr, lorsqu'il émerge, Sing se bat comme le héros de Chow, Bruce Lee, commençant, comme Lee faisait, avec des positions, des coups de poings à courte portée et des coups de pied bas Wing Chun. Il continue avec le mélange, éclectique et caractéristique de Lee, des arts martiaux globaux avec coups de pied à longue portée et manœuvres aériennes améliorées numériquement. Puis il bouge et vole à la ‘qing gong', rendu populaire par Yuen Wo-Ping dans des films tels que Tigre et Dragons (Crouching Tiger, Hidden Dragon) (2000) et The Matrix (1999) – volant autour de la cour d'immeuble et finalement dans le ciel où il rencontre une image de Bouddha – et se souvient de la Paume de Bouddha qu'il avait rejetée alors enfant. De nombreux films de kung fu classiques font référence à la Paume de Bouddha comme étant une combinaison mystique de la puissance spirituelle et de la force physique. Stephen Chow aimait une série de films basés sur la Paume de Bouddha produite à Hong Kong dans les années 1960 et dont l'idée fut reprise par la Shaw Brothers dans Buddha's Palm (1982). La technique elle-même forme une partie importante des systèmes du Sud de Choy Li Fut et Hong Fut – le ‘fut', dans chaque cas, réfère à Bouddha – qui fait appel à des exercices ‘internes' pour maîtriser le ‘qi'. Tandis que les paumes géantes qui détruisent les bâtiments et forment des cratères dans Pig Sty Alley ont plus à voir avec les fantaisies d'arts martiaux hongkongais que les traditions des arts martiaux chinois, l'utilisation de la technique a toujours ses origines dans des systèmes de kung fu vivants encore pratiqués de nos jours.

Tandis que la technique du crapaud de l'Ecole Kwan Lun/Kunlun Mountains peut sembler être, à propos, un style fantasque et bizarre, pour l'apogée de Kung Fu Hustle, elle, aussi, tire ses origines dans la fantaisie et la réalité des arts martiaux. Le crapaud inspire plusieurs techniques ‘animales' communes au kung fu chinois, et la position du crapaud devient célèbre dans le roman d'arts martiaux de Louis Cha/Jin Yong, The Eagle Shooting Heroes, qui fut la base pour le film éponyme de Jeff Lau (1993) et pour Ashes of Time de Wong Kar Wai (1994). La chaîne de Montagnes Kunlun en Chine occidentale, de plus, est le foyer de nombreux styles de kung fu traditionnels. Combiner la position du ‘crapaud' aux Montagnes Kunlun sonne vraiment juste dans l'univers fantastique des films d'arts martiaux et ne sonne pas trop faux dans le monde du pratiquant de kung fu. La plus grande reconnaissance pour un ‘génie du kung fu' est d'avoir un autre maître d'arts martiaux s'agenouiller à ses pieds et lui demander d'être son élève, surtout quand le ‘maître' fut l'un des concurrents de Bruce Lee et le ‘génie' rend hommage à Lee en reprenant son personnage à l'écran. Le plus grand hommage qui puisse être fait à un film de kung fu est un sceau d'authenticité basé sur la tradition des arts martiaux.


Eagle Shooting Heroes

Après la défaite de la Bête, Chow a été visuellement transformé en Bruce Lee – pantalon de kung fu chinois noir, large ceinture noire, et torse nu. Comparer l'apogée de Kung Fu Hustle à la pénultième scène de Fist of Fury/Chinese Connection (Lo Wei,1972) souligne la dette que Chow doit à Lee, mais aussi les différences fondamentales entre les deux. A la fin de Fist of Fury, un arrêt sur image capture Lee faisant un coup de pied aérien comme son dernier geste de défi avant d'être abattu par les Japonais. Bien que le personnage de Lee ait pu venger la mort de son maître et que son dernier saut l'immortalise comme héros, cela ne lui permet pas de continuer la lignée de son maître. Sing, d'un autre côté, incarnant un nouveau Bruce Lee, accepte un maître comme élève. Cependant, Sing représente aucune tradition terrestre, aucune lignée confucéenne, aucun ‘kung fu' acquis avec dure labeur démontré dans The Story Of Wong Fei-hung : Part I. Plutôt, grâce aux images de synthèse, Sing/Chow monte au ciel, accède à l'illumination, et redescend sur terre comme ‘maître' de la Paume de Bouddha – un art spirituel séparé de son réel héritage des arts martiaux. Il réalise la prophétie du mendiant qui l'avait arnaqué en lui faisant acheter le manuel de la Paume de Bouddha quand il était enfant. A cette période, le kung fu n'apportait qu'insulte, blessure et humiliation et Sing repris le ‘hustle' pour devenir un voleur plutôt que le ‘kung fu' pour devenir un maître. Contrairement à Bruce Lee qui prônait l'entraînement physique et la discipline mentale qui transcendaient les styles traditionnels, Stephen Chow glorifie la magie du cinéma et la révolution numérique – un ‘maître' non lié par les limites du corps humain.

Si Fist of Fury évoque la nostalgie pour l'héroïsme du Shanghai d'avant 1937 et un temps où les maîtres de kung fu étaient importants, alors Kung Fu Hustle fait allusion à une différente sorte de nostalgie pour les films de kung fu des années 1970 qui prennent comme sujet le Shanghai colonial. The Story Of Wong Fei-hung : Part I devait se fier à de réels pratiquants de Hung Gar pour légitimer sa connexion à Wong Fei-Hung et fournir une fantaisie adéquate aux Chinois de la diaspora avides de souvenirs nostalgiques des ‘bons vieux jours' à Canton. Fist of Fury évoquait l'ancien Shanghai pour placer le nouveau héros rebelle des années 1970 parmi la tradition appropriée de l'art martial chinois. En fait, Bruce Lee personnifiait la contradiction entre l'establishment kung fu et la jeune génération plus rebelle de l'artiste martial qui trouvait les vieux systèmes et formes restrictifs. En tant qu'artiste martial, Bruce Lee fit sa réputation comme maître du style sans style, Jeet Kune Do, la ‘voie du poing qui intercepte', qui tirait sa source d'un mélange éclectique de Wing Chun, boxe et escrime occidentales, arnis/kali/escrima philippin, et d'autres arts pour former une nouvelle essence martiale. Pour le Lee à l'écran, la lignée importait, mais était vouée à la mort. Pour le Lee hors écran, le kung fu avait besoin d'évoluer au-delà de la prison de la tradition.

 
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