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Retour aux sources : Kung Fu Hustle et ses origines cinématographiques au 29e HKIFF
L’initiation au Hung Gar 1/1 - Page 3
Infos
Auteur(s) : Gina Marchetti
Date : 5/5/2005
Type(s) : Analyse
Reflexion
 
 Liens du texte  
Personnes :
Kwan Tak Hing
Lau Kar Leung
Walter Tso Tat Wah
Films :
Les Exécuteurs de Shaolin
L'Histoire de Wong Fei Hung
Studios :
Shaw Brothers
Lexique :
Hung Gar
Wing Chun
Wong Fei-hong
 
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A la fin de la représentation, le lion s'incline trois fois avant que les danseurs n'enlèvent le costume et ne retournent à la société mondaine. Toutefois à la fin de la danse, les rugissements du lion sont interrompus par une bagarre dans le public, et Wong Fei-hong, apparaît et demande à rejoindre les élèves du Maitre Wong. Avec Leung Foon (Walter Cho Tat Wah), le film dépasse le masque du lion et atteint le monde de l'artiste martial. L'initiation au sein de Po Chi Lam, le gymnase d'arts martiaux, clinique médicale, et hall d'accueil de Wong, n'implique aucune cérémonie élaborée. Le film ne montre même pas la traditionnelle tasse de thé servie au maître par l'élève, tandis que celui-ci se soumet à l'autorité de son professeur. L'initiation de Foon consistera plutôt en une introduction à l'histoire et aux Taos du Hung Gar.

Affichée de façon ostentatoire sur le mur, une affiche représente le moine Shaolin Gee See/Chi Sim (Zin)/Gee Sim Sum See, qui fut le maître du fondateur du style Hung Gar, Hung Hei Goon (Gung)/Hung Hsi Kuan. Le moine tout comme ses élèves, venait du temple Shaolin du Sud dans la province Fujian – une ramification du temple principal à Hunan. Bien qu'elle ne soit pas décrite, la légende veut que ce soit l'épouse de Hung, Wing Chun (à ne pas confondre avec la fondatrice du style de kung fu «Wing Chun »), qui enseigna à son fils et à son mari le style de la grue, que Hung combina avec le style Shaolin du Sud du tigre, en ce qui évoluera vers le Hung Gar. [Dans la production Shaw Brothers' The Executioners From Shaolin (1977), le réalisateur et pratiquant du Hung Gar Lau Kar Leung (Liu Chia Liang), dont la lignée en matière de kung-fu mène à Wong Fei-Hung, raconte l'histoire de la destruction du temple Shaolin de Fujian, et la poursuite des survivants par Bak Mei – le moine renégat, qui donna son nom à un système de kung fu, « le sourcil blanc » -- en complicité avec les envahisseurs Qing afin de traquer les fidèles à la cause Ming parmi les disciples du moine rebelle. Le film montre également le mariage de Hung Hei-Goon avec Wing Chun, qui donnera naissance au Hung Gar. En fait, Lau Kar-Leung a mis plusieurs fois en scène le Hung Gar, y compris via des représentations de figures historiques telles que Wong Fei-Hung.]

Un autre pratiquant du style, Luk Ah Choy, l'enseigna à Wong Tai et à son fils Wong Kai-Ying, qui devint l'un des célèbres Dix Tigres de Guangdong. Son fils fut Wong Fei-Hung (1847-1925). Un disciple de Wong, Lam Sai-Wing (1861-1942), boucher de profession, a popularisé le style à Hong Kong, et Wong Fei-Hung devint une figure connue au sein des cercles d'arts martiaux tout comme auprès du grand public.

Dans la Chine Confucéenne, la lignée est extrêmement importante. Les élèves doivent respecter ceux qui sont venus avant eux dans la pratique de leur style de kung fu, et le maître jouit de son autorité à travers la réputation de ces ancêtres du kung fu. Foon lui a besoin de se sentir partie prenante d'une « famille » de kung fu établie, et vénérer les ancêtres du style est une partie importante de son initiation, afin qu'il puisse connaître sa propre « place » au sein de ce style. Il doit appeler Wong « si fu »--professeur-père et les autres élèves du maître deviennent ses frères de kung fu. Le spectateur assiste à la même authentification du style, avec cette exhibition des portraits des fondateurs et de cette documentation visuelle de la descendance de la lignée. De nouveau, Kwan Tak Hing établi son autorité en tant que Maître (« si-fu ») Wong Fei-Hung en apparaissant dans le même cadre que les ancêtres de Wong du Hung Gar. Cette scène fourni également un condensé de leçon de morale. Etant donné que les arts-martiaux peuvent être utilisés à des fins d'intimidation, et peuvent être relié à différentes activités illégales - depuis la rébellion politique jusqu'au comportement criminel - le film a besoin de réaffirmer les liens de Wong au bouddhisme et au confucianisme, afin que sa rigueur morale reste au dessus de tout soupçon.

L'étape suivante de l'initiation implique une introduction à l'art via une démonstration de l'un de ses plus caractéristiques Taos – le Tao du Tigre & Grue, qui célèbre l'incorporation des systèmes du Tigre et de la Grue en un ensemble plus important que la somme de ses parties respectives. Kwan Tak-Hing était un amateur du style de la Grue Blanche, et pas un pratiquant du Hung Gar, et donc ne fait pas la démonstration. C'est plutôt l'un des plus vieux membres de l'académie – également clairement un pratiquant expérimenté du Hung Gar lui même – qui fait la démonstration pour Foon et pour la caméra. Bien que l'incorporation de Taos dans les films de kung fu n'est pas rare, cette démonstration du Tigre-Grue se distingue pour plusieurs raisons. Non seulement elle est réalisée par un non-acteur qui ne joue aucun rôle significatif dans la narration, mais elle est présentée comme une partie de l'initiation introductive à l'académie pour l'étudiant. Plutôt que d'offrir une flamboyante démonstration des mouvements, le maître-enseignant s'en tient à un rythme adapté à des fins pédagogiques- et pas de compétition, démonstration formelle ou même d'entraînement avancé. Les mouvements sont mesurés, et la caméra s'attarde sur l'exécution des pas du Tigre, de la position des mains des « griffes du Tigre », les postures de la Grue, et l'utilisation des mouvements de main dits du « Bec de la Grue ».

Au delà de la beauté esthétique des mouvements, le Tao peut être d'un intérêt faible pour le non initié, puisque, comme pour toute démonstration d'art martial sans adversaire, les applications en combat restent ancrées dans ce qui apparaît comme étant une série d'exercices assimilés à de la danse. Cependant, pour les connaisseurs et ceux étant initiés à l'Ecole comme Foon (et peut être certains des spectateurs du film), la démonstration fourni de nombreuses informations sur les prises courtes, coups de pieds et poings de contre, blocages et coups d'esquive, contre attaques avec fourchettes, les étranglements, et autre clefs. En imaginant son adversaire, les mouvements de la boxe de l'ombre fournissent un ensemble de techniques de combat sans en établir directement les applications d'attaque. Les mouvements regroupent une histoire du style, qui se doit de rester occulte pour survivre, mais organisé en mouvements qui peuvent être mémorisés et exécutés efficacement. En s'attardant sur cette démonstration, le film implique par l'imaginaire le spectateur au sein du monde des arts martiaux. Le Maître présente les mouvements qui doivent être imités et intégrés, mais pas remis en question, et leur application n'est peut être pas immédiatement visible, mais émerge tandis que le pratiquant gagne en compétence de combat ou que le spectateur en reconnaît les mouvements lors des affrontements mis en scène.

Plus tard dans le film, une autre série de mouvements bénéficie d'une démonstration - et une fois encore non pas par Kwan Tak-Hing. Si le Tigre-Grue représente l'un des Taos à mains nues les plus connus et typiques au Hung Gar, alors le bâton du Ba Gua (connu sous le nom des « huit diagrammes ») est l'une des plus caractéristiques applications du style avec arme. Une fois de plus, la démonstration ne se fait pas au rythme attendu pour une séquence réalisée pour un divertissant film de kung fu. Au contraire, le rythme mesuré et les mouvements consciencieusement accentués du bâton en soulignent la signification pédagogique. Traditionnellement, le bâton est la première arme qu'un initié apprend à manier, et à travers sa maîtrise, celui-ci développe la force des bras et jambes, la vitesse, ainsi que sa capacité à utiliser une arme défensivement et offensivement contre un adversaire armé différemment. Le Tao prend en compte les adversaires venant d'un grand nombre de directions différentes et inclus des contres envers des armes venant de différents angles. Foon, et le spectateur, doivent faire preuve d'imagination pour voir l'adversaire et donner du sens aux mouvements du Tao.

The Story Of Wong Fei-hung : Part I offre un contraste entre ces “authentiques” racines du kung fu dans un style pratiqué à Hong Kong et en Chine du Sud, et les spectaculaires démonstrations offertes par les combats chorégraphiés. La démonstration délibérée du « Tigre-Grue » et du Ba Gua tranche avec les éclectiques scènes de combat qui font le corps de la chorégraphie martiale du film. Les origines de la première chorégraphie peuvent être bien sur trouvées dans les styles de combat de Shaolin du Sud et dans les armes traditionnelles associées à ces systèmes. Les combats à main nue mettent l'accent sur les clefs, les parades, les coups de poing à courte distance, associés à ces systèmes (dont le Hung Gar). L'angle des attaques, les blocages, esquives et contre attaques viennent du « mannequin de bois », un appareil d'entraînement associé à ces styles d'arts martiaux. Le « coup de pied sans ombre » accompagné par un faux coup pour distraire l'adversaire devient aussi une base de la chorégraphie de la série. Plusieurs de ces armes apparaissant dans le film – y compris le bâton, Kwan (Guan) dao, les double sabres, les double couteaux papillons, les dagues, dards et fouet d'acier - sont communes au Hung Gar et aux autres styles d'arts mariaux du Sud.

Cependant, la représentation cinématographique du combat vient directement de l'Opéra Chinois – précisément des acrobates de l'Opéra de Pékin. Particulièrement dans les scènes ou figurent des combats de groupe ou de Wong Fei-Hung opposé à plusieurs adversaires, les éléments architecturaux du décor fonctionnent avec la chorégraphie de l'Opéra de Pékin afin de créer une démonstration dynamique de techniques aériennes – précisément, la roue de charrette d'une plateforme surélevée adaptée d'une célèbre technique acrobatique de l'Opéra de Pékin. Au sein de cette tradition acrobatique, la hauteur est un élément important, et les niveaux verticaux qui caractérisent les décors dans The Story of Wong Fei-hung : Part I, des balcons aux trappes cachées menant aux sous-sols, fournissent l'espace physique du combat. Le mélange du Nord et du Sud est frappant, et, étant donné le développement du cinéma de Hong Kong vers un divertissement populaire mêlant les talents des réalisateurs de la région de la Rivière des Perles avec ceux de Pékin, Shanghai, et d'autres parties de la Chine, en une industrie du cinéma utilisant le cantonnais comme le mandarin, les racines de ce film sur une figure cantonaise légendaire en un spectacle physique qui mêle Nord et Sud implique une certaine aptitude à absorber des éléments venant hors des traditions authentiques, pourtant si soigneusement filmées dans les scènes d'initiation.

De plus, Wong Fei-Hung / Kwan Tak-Hing emprunte des éléments du « folklore » hollywoodien : comme par exemple les affrontements à l'épée dans des cages d'escaliers rappelant les films d'Errol Flynn et Douglas Fairbanks. Kwan Tai-Hing a passé un temps considérable à visiter les Etats-Unis avec sa troupe d'opéra, et il est devenu un fan des stars d'Hollywood tel que Douglas Fairbanks. Tandis que la fouet d'acier trouve son origine dans les arts martiaux du Sud, Kawn Tai-Hing, qui adorait les Westerns américains et s'habillait fréquemment en cow-boy, ajoute une dimension à son utilisation de l'arme, qui va au-delà de la tradition. Par ailleurs, Kwan Tak-Hing est devenu un maître de l' « objet trouvé », utilisant des mallettes, cannes et autres accessoires en tant qu'armes, inspirant de futurs chorégraphes Hongkongais d'arts martiaux à en faire autant.

 
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