S K : Je ne sais pas comment vous répondre ! (rires)
Comparé aux années 1980, son « âge d'or », l'industrie du cinéma de Hong Kong est beaucoup moins florissante aujourd'hui. Il est très difficile pour un cinéaste de continuer à traiter les thèmes qui l'intéressent sans se préoccuper des résultats du box-office.
Prenez mon cas. A l'époque de Rouge, je n'étais qu'un réalisateur sous contrat avec la Golden Harvest. Mon rôle était de tourner les meilleurs films possibles. Je ne m'occupais pas du marketing, de la distribution. Je ne pensais pas au public étranger non plus. Les jeunes réalisateurs d'aujourd'hui gèrent sans doute beaucoup plus de choses dès leur premier film : ils doivent penser au potentiel international, au marketing, ils doivent s'investir plus dans la distribution… Les cinéastes de Hong Kong, de Taiwan ou de la Chine continentale ont de plus en plus conscience du marché étranger pour leurs œuvres. Ils essaient de faire des films moins ancrés localement, plus ouverts sur le monde. Tous les réalisateurs pourraient faire ce type de films, la question est de savoir qui sera le meilleur pour y parvenir.
Le fait que je sois reconnu, honoré, chez moi ou à l'étranger, m'ouvre bien sûr de nouvelles perspectives. Le marché potentiel de mes films s'en trouve élargi. J'aurai plus de liberté pour choisir les histoires qui me plaisent. Mes projets pourront se concrétiser avec moins de difficultés… Je suis très heureux et touché par cet hommage qui m'est rendu en France. |