Les années 80 seront surtout l'avènement d'une première dans le cinéma hongkongais : une actrice occidentale dont la carrière sera très majoritairement constituée de rôles positifs. A l'origine de cette révolution, on trouve le producteur Ng See Yuen qui la découvrit et Sammo Hung, un des fondateurs de la D&B qui lui donnera cette chance. La demoiselle en question c'est bien sûr Cynthia Rothrock. Le film c'est Yes, Madam (Le Sens du devoir 2) , dont on retiendra aussi la présence de Michelle Yeoh, d'origine malaisienne, un autre progrès même si l'intégration des acteurs d'autres origines asiatiques dans le cinéma de Hong Kong était déjà amorcée avant elle. Mais pour aussi novateur que soit le cas de Cynthia Rothrock il faut le voir avant tout comme une exception, aucun autre acteur occidental ne suivra son chemin, et limité à un registre spécifique, celui du cinéma d'action. L'orientation de la D&B dans sa production montre bien à quel point cette évolution est limitée. Très souvent la compagnie utilise des étrangers dans ses films mais au final ceux qui leur donnent la vedette sont assez peu nombreux ( Yes Madam : Cynthia Rothrock , Michelle Yeoh, Royal Warriors : Michelle Yeoh, Henry Sanada et dans une moindre mesure Michael Wong, Le Sens Du Devoir 3: Fujioka Hiroshi). D'ailleurs si on peut constater une augmentation du nombre d'occidentaux (et plus largement d'étrangers) dans les films de Hong Kong de cette période, c'est avant tout dans cette posture traditionnelle d'ennemie. Il est à noter aussi que Hong Kong utilisera des acteurs occidentaux plus largement dans le cadre de productions tournées à l'étranger. Les spécialistes de ces productions seront la firme IFD (spécialisé dans les années 80 dans les films de ninjas) et la Seasonal de Ng See Yuen (No Retreat No Surrender). Mais ces films étaient destinés avant tout au marché occidental et ne sont donc pas à proprement parler de vrais films hongkongais même si l'on retrouve certaines caractéristiques locales et même si IFD diffusait ses films à Hong Kong. Les années 80 sont donc une décennie transitoire en ce qui concerne l'intégration des étrangers dans son cinéma, plus ouverte en ce qui concerne les autres origines asiatiques, mais toujours limitée pour les occidentaux. |