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Critiques Express

The Rebellious Reign    (1980)
En 1973, Bruce Lee est devenu une star majeure du cinéma d'action Hong Kongais. Son style de combat rapide et direct l’ancre dans dans un contexte contemporain. Or, en cette période du cinéma Hong Kongais, la mode du film d’action reste marquée par les films en costumes tels que définis par Chang Cheh quelques années plus tôt. Conscient de cette réalité, le petit Dragon avait donné son accord pour jouer dans un long métrage d’époque. Mais comme souvent avec tout ce qui touche à Bruce Lee, le mythe a embrouillé l’objectivité des intervenants et le temps a également fait son œuvre, si bien qu’il est difficile d’affirmer avec force telle ou telle information. Plusieurs certitudes se dégagent cependant :

- Bruce Lee avait bien participé à des essayages de costumes en vue d’un tel projet.
- Lee avait donné son accord à Run Run Shaw pour apparaître dans une de ses productions.

Pour le reste, les informations sont plus floues mais il semblerait que la star souhaitait travailler avec Chor Yuen alors que le studio préférait le voir entre les mains de Ching Gong ou Chang Cheh. C’est probablement ce dernier qui était en ligne de mire puisqu’il avait écrit un scénario dans ce sens appelé « Nien Kan Yao » (du nom du personnage principal). Après la mort de Bruce, le projet est logiquement mis sur les étagères. Mais on ne laisse pas impunément dormir longtemps un projet qui fut associé au Petit Dragon (synonyme d’or à l’exportation) et c’est le rusé Lo Wei qui, à la fin des années 70, récupère le projet. Sans Bruce et sans Jackie Chan, Lo donne le premier rôle à son nouveau poulain : Lung Fong.
Associé que de manière lointaine à Bruce Lee et loin des thèmes connus du petit Dragon, le film ne fera pas de grosses vagues sur le marché de l’exportation. Ce n’est qu’avec le temps, qu’il acquerra une petite réputation de Kung Fu Old School de qualité.
Pour être complet, précisons également que l’histoire de Rebellious Reign sera adaptée de nouveau seulement 3 ans après par une Shaw Brothers tombée dans une joyeuse décadence.

S’ouvrant sur une classique scène d’entraînement entre notre héros et ses professeurs, Rebellious Reign montre d’entrée de jeu sa force majeure : Ses superbes chorégraphies. Nous sommes en 1980, année bénie des amateurs de Kung Fu, et le discret Alan Chui a là une belle occasion de montrer ce qu’il sait faire en la matière. Old school par le rythme et la réalisation (des plans longs et peu coupés), les chorégraphies sont également d’une haute technicité, puissante dans les impacts et très jolies visuellement. La combinaison gagnante pour tout amateur de Kung Fu. Une qualité qui ne se dément pas tout au long du film que ce soit dans les combats de groupe ou dans les duels individuels.
Chacun des acteurs/artistes martiaux fait preuve d’un réel talent dans l’exécution de ces chorégraphies exigeantes. C’est plutôt attendu de la part des excellents Alan Chui (aussi agile qu’un Yuen Wah) ou Kwan Yung Moon (monstrueux de puissance dans le final). Ca l’est beaucoup moins pour Norman Chu ou Lung Fong. Le premier parvient à se mettre à niveau en déployant une belle énergie qui compense ses quelques faiblesses techniques. L’année 80 ne fut pas de tout repos pour lui avec les puissants combats de longs métrages comme The Loot ou Rebellious Reign. Mais c’est surtout Lung Fong qui impressionne le plus. Certes, le futur grand méchant des God Of Gamblers était à cette époque un habitué des films de Kung Fu, pour autant il ne faisait pas preuve d’incroyables capacités martiales. Il faut croire que les tournages intensifs lui permirent de se forger de belles capacités car il exhibe un Kung Fu de qualité, fluide et précis. Pas de doute, on est en face de sa toute meilleure prestation martiale.

Mais Rebellious Reign ne vaut pas uniquement pour ses combats. Basé sur quelques éléments historiques authentiques, le film se veut une réflexion sur le pouvoir. Chaque personnage gravitant autour de Nien Kan Yao est à sa recherche et prêt à tous les coups fourrés pour l’obtenir. Ironique au vu de certains agissements douteux du producteur…L’aspect le plus intéressant de cette ligne narrative tient dans la relation qu’entretiennent le 4ème Prince et Nien Ka Yao. Parler d’amitié entre les deux hommes serait exagéré. Il s’agit avant tout d’une alliance d’intérêts. Chacun voit dans l’autre un moyen d’atteindre son but. Seul ce dernier diffère et fonde le coté héroïque du personnage de Nien. Leurs interactions sont toujours sur un mode à double tranchant : Amicales et respectueuses en apparences, tendues et pleines de menaces voilées en réalité.
Bien évidemment, les nombreux conflits d’intérêts qui parsèment le récit se résolvent dans le sang. La marque de Chang Cheh à n’en pas douter. L’ombre de l’ogre plane en effet sur Rebellious Reign à travers la ligne scénaristique claire et les débordements sanglants (voir le final qui ne dépareillerait pas dans une de ses réalisations). Il vaut d’ailleurs peut être mieux que Chang ne l’ait pas réalisé lui-même. A la fin des années 70, l’ancien maître du box office n’est plus que l’ombre du talentueux réalisateur qu’il était au début de la décennie. Est-ce que les Venoms auraient pu concurrencer l’excellence d’un Norman Chu ou la puissance d’un Kwan Yung Moon ? On est en droit d’en douter.

Et qu’aurait pu donner Bruce Lee dans un film comme Rebellious Reign ? Difficile à dire tant le film est éloigné de l’univers du Petit Dragon. Nul doute que la star aurait parfaitement assuré martialement même si l’idée de le voir pratiquer un Kung Fu traditionnel a quelque chose… d’étrange. Pas sur que Lau Kar Leung ait laissé Lee prendre les commandes des chorégraphies comme Han Ying Chieh l’avait laissé faire sur Fist Of Fury. Le succès (ou l’échec) des combats auraient été tributaires de cette opposition sur le plateau. Lee n’était pas du genre à laisser les autres lui voler la vedette (on peut même parler d’égocentrisme) et il est quasi certain que le petit Dragon se serait opposé à toutes les fortes personnalités impliquées dans le film. Généralement, ce genre de situation, sur un plateau de tournage, ne donne pas de bons résultats…

Dernier point de réflexion que soulève la vision de Rebellious Reign : Quel est sa valeur face à sa réadaptation Shaw Brothersienne ? Pris dans son intégralité, la production de Lo Wei remporte le match. C’est essentiellement dans la gestion de l’intrigue que Rebellious Reign surpasse son alter ego, les deux œuvres proposant chacune d’excellentes chorégraphies. Mais, de toutes façons, une telle comparaison n’a pas lieu d’être. Même si les deux œuvres n’ont que 3 ans de différence, un océan stylistique les sépare. Là où Rebellious Reign propose une intrigue carrée et directe, Lady Assassin part dans toutes les directions à la fois. Là où Rebellious Reign propose des combats techniques et près du sol, Lady Assassin use et abuse de câbles et de figures spectaculaires. La production de Lo Wei fait partie des derniers représentants d’un genre en voie d’extinction. Le film de Tony Liu est lui annonciateur de la nouvelle voie que prendra le film de Kung Fu Hong Kongais.
Arnaud Lanuque 11/6/2005 - haut

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 11/6/2005 Arnaud Lan...

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