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Un Seul bras les tua tous    (1967)
One-Armed Swordsman a révolutionné le cinéma d’arts martiaux, lancé la carrière de deux géants, Chang Cheh, le réalisateur, et Jimmy Wang Yu, le fougueux acteur, et renfloué la Shaw Brothers qui perdait du terrain face aux chambaras japonais, alors très en vogue dans toute l’Asie. Après ce chef-d’œuvre, plus rien ne sera comme avant… Bien sûr, l’année précédente, King Hu avait mis en scène Come Drink With Me, autre grand classique fondateur, mais Chang Cheh va beaucoup plus loin dans « l’iconisation » du héros, ainsi que l’analyse et la représentation de la violence à l’écran.

Le père de Fang Gang (Ku Feng) est tué devant les yeux de son fils (Jimmy Wang Yu) alors qu’il sauvait son maître des griffes d’un ennemi retors. Pour le remercier, le maître (Tien Feng) accepte de l’élever comme son propre enfant, près de sa fille (Violette Pan Yingzi), et de lui apprendre les arts martiaux au sein de son école.
Les années passent et Fang Gang, jeune homme entêté et fier, est méprisé pour sa basse origine par deux de ses camarades et méchamment chahuté par la fille du maître, secrètement amoureuse de lui.
Une nuit, au cour d’une querelle idiote et devant le désir de Fang Gang de quitter l’école, la jeune femme lui coupe accidentellement le bras. Gravement blessé, le manchot est recueilli par une paysanne (Lisa Chiao Chiao) qui le soigne et lui redonne goût à la vie…

L’influence du chambara est manifeste et énorme. On sait que les Japonais sont friands de ces héros qui sont physiquement abattus et qui arrivent à se reconstruire, petit à petit (cela peut prendre des années), physiquement et surtout mentalement. Le rythme de leurs films adopte alors celui de la renaissance du héros, transformé après avoir subit la perte d’une faculté indispensable à sa survie dans un monde de violence et surmontant un handicap qui le condamnait de prime abord. Si l’on peut comparer l’épéiste manchot campé par Jimmy Wang Yu à Zatoichi, le sabreur nippon aveugle (ils se rencontreront d’ailleurs dans un passionnant Zatoichi Meets The One-Armed Swordsman en 1971), on peut aussi le retrouver dans la superbe figure du pistolero Marlon Brando dans One-Eyed Jacks (1961). Ce western américain mis en scène par Brando lui-même, présentait un redoutable bandit auquel on cassait les doigts des deux mains afin de l’empêcher de nuire à jamais (et, accessoirement, de se venger d’un traître). Comme Jimmy Wang Yu, il surpassa son handicap, inventa une nouvelle technique de combat et put vaincre.
Le chambara est aussi présent dans la représentation de la violence à l’écran d’une manière très graphique. Runme Shaw voulait concurrencer les productions japonaises sur leur terrain et donner au public ce qu’il souhaitait : du sang ! Chang Cheh eut donc carte blanche pour se laisser aller dans des délires d’hémoglobine qui deviendront sa marque de fabrique.

L’influence des westerns spaghettis est elle-aussi indéniable (mais on sait qu’eux-mêmes ont été influencés par les chambaras, Pour une poignée de dollars de Sergio Leone (1964) n’étant qu’un remake du Yojimbo d’Akira Kurosawa (1961) !), notamment dans l’utilisation du thème principal, directement inspiré d’Ennio Morricone.

Les chorégraphies martiales, réalisées par le duo Tang Chia / Liu Chia Liang (qui apparaît d'ailleurs dans un rôle de méchant particulièrement haïssable), paraissent énormément datées, d’un autre âge. Elles sont lentes et peu dynamiques. Seuls les flots de sang, allégrement disséminés par Chang Cheh, et les poignards qui restent dans le ventre des pauvres chevaliers alors qu’ils poursuivent le combat, leur donnent une touche de modernité.
Mais l’important n’est pas dans les joutes martiales, il faut en être conscient : One-Armed Swordsman s’appuie sur un scénario très fort qui va donner naissance à la construction d’une figure emblématique du cinéma hongkongais, l’épéiste manchot.

Cette figure, directement inspirée d’un roman de Jin Yong The Eagle Lovers, est plus complexe qu’il n’y paraît. On pourrait n’y voir qu’une histoire de vengeance et de maîtrise d’une nouvelle technique de combat (ce qui n’est déjà pas si mal !). Mais One-Armed Swordsman aborde des thèmes bien plus riches :
- La célébrité et la reconnaissance de ses pairs contre la vie rangée et paisible d’un paysan : Fang Gang perd tout lorsqu’il perd son bras. Ses vingt premières années ont été passées à se forger une maîtrise des arts martiaux et d’un coup sa vie bascule et est remise en question… Il n’a plus d’avenir, en tout cas il n’a plus l’avenir qu’il s’était destiné. Il va devoir repenser sa vie et va finalement choisir, quelque peu contraint, une vie paisible de paysan.
- La lutte des classes : Fang Gang est sans cesse molesté par ses camarades de l’école d’arts martiaux du fait de ses origines modestes (il est le fils d’un serviteur). Ces railleries lui font prendre la décision de quitter l’enceinte scolaire. Sur son chemin, il rencontrera les enfants de notables qu’il voulait fuir… Il les calmera par ses aptitudes martiales mais la jeune fille, par accident, lui coupera le bras. Les riches n’ont que faire de la vie des pauvres et se permettent de les amputer par mégarde…
- Le danger que peut revêtir la connaissance : avant son accident, Fang Gang, du fait de sa connaissance des arts martiaux, était voué à s’exposer tout au long de son existence à un monde de violence. Tandis que sa compagne paysanne, elle-aussi fille de grand artiste martial, a été écartée par sa mère de la pratique d’un tel art et se refuse à se servir d’un manuel martial légué par son père. De cette façon, elle a été épargnée et a survécu en cultivant son champ. Elle reprochera ainsi constamment à Fang Gang de se mettre en avant chaque fois qu’il se passera une altercation (comme à la foire du village). La connaissance est une arme à double tranchant.
- Le poids de l’héritage : Fang Gang et sa compagne paysanne ont tout deux hérité de leur père un objet susceptible de les mener à la mort, objets en partie détruits (le sabre de l’un est cassé en deux, le manuel d’arts martiaux de l’autre est à moitié brûlé : eux-aussi n’ont plus leur intégrité physique d’origine…). L’homme utilisera son héritage pour assouvir son destin et celui de sa compagne – qu’elle a refusé de mettre en pratique – pour se reconstruire martialement.
Les thèmes sont encore nombreux et passionnants à analyser : d’une étonnante richesse pour un film d’arts martiaux de cette époque !

Jimmy Wang Yu, d’ordinaire monolithique, arrive à être très charismatique dans son rôle de chevalier dont la vocation a été mise à mal par les événements (et par une femme amoureuse de lui de surcroît !). Son ton impassible duquel ne transparaît quasiment aucun sentiment (on ne sait pas s’il aime vraiment Lisa Chiao Chiao ou s’il lui est seulement reconnaissant…) est tout à fait approprié au personnage.
Martialement, il n’a jamais été formidablement doué (c’est avant tout un athlète en natation), mais la réalisation et la lenteur des chorégraphies l’avantagent.
David-Olivier Vidouze 8/15/2004 - haut

Un Seul bras les tua tous    (1967)
Parler du One Armed Swordsman de Chang Cheh, cela revient à mettre en route un long livre sur l’histoire du wu xia pian mandarin, certes il est loin d’être le premier film du genre, mais il est le déclencheur d’un nouveau style, plus violent, plus radical. Jimmy Wang Yu représente alors le héros élégant, son jeu, assez limité il faut bien l’avouer, trouve une nouvelle aura devant la caméra sauvage de l’ogre. Beaucoup plus nerveux et démonstratif, le wu xia pian prend avec ce film une nouvelle dimension. Les premiers fragments de l’héroïsme homosexualité apparaissent dans ce film d’une brutalité et d’une sauvagerie visuelle qui tranche radicalement avec tout ce qui avait été fait auparavant. C’est également la déféminisation du wu xia pian à la King Hu qui sacralise le héros masculin au profit de la jolie épéiste. Fortement inspiré du chambara, One Armed Swordsman offre une nouvelle vision, esthétisante et barbare du film de sabres chinois.
Philippe Quevillart 1/30/2002 - haut

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