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Critiques Express

The Romance Of The Western Chamber    (1927)
La majeure partie des films datant du cinéma chinois muet ont disparu, victimes tout autant d'une négligence généralisée que des temps troubles qui auront marqué la Chine pendant la première moitié du 20ème siècle. Toutefois en 2007 Cinema Epoch a produit une édition DVD d'une œuvre datant de 1927 intitulée en anglais Romance Of The Western Chamber, ou Chronique de la romance du pavillon de L’Ouest. Autant le dire de suite, à l’exception d’un épisode du sérial Red Heroine (voir l'article de nos confrères de KungfuCinema.com), c’est le seul exemplaire de film à costumes de cette époque à avoir survécu. Sans être vraiment un Wu Xia Pian, Romance contient quelques séquences de batailles et de duels offrant une formidable opportunité de voir non seulement un film chinois d’une époque lointaine mais de constater à quoi pouvait ressembler une scène d’action « à la chinoise » dans les années 20.

Romance est l'adaptation d'une pièce renommé du théâtre classique chinois « Xīxiāngji » datant de la dynastie Yuan au XIII/XIV siècle. À la base, c’est une comédie romantique, racontant les amours contrariées entre un jeune lettré et une belle demoiselle de la noblesse, mais avec des éléments de burlesque, de mélodrame, d’action martiale et même de critique sociale. L’attrait de la pièce d’origine reposant sur la qualité fleurie et gracieuse de ses dialogues, sa transposition en film à l’époque du cinéma muet a mené les producteurs du film à jouer la carte du grand spectacle. Romance a donc été tourné dans certains décors extérieurs comme un véritable temple (on voit même ce qui ne pourrait être que des vrais moines à un moment donné) et une gigantesque grotte. On voit également de grands défilés de troupes et une grande bataille entre deux armées. À l’exception des moines, tous les personnages portent des costumes magnifiques, ce qui ajoute un cachet à la fois somptueux et pittoresque au film.

Autant la mise en scène que le montage et l’usage d’effets optiques (la surimpression surtout) témoigne d'une maitrise consommée de la part du cinéaste du langage filmique, en résulte un film des plus énergique tant dramatiquement, que visuellement. C'est surtout évident lors du grand affrontement entre une troupe des bandits et l'armée venue à la rescousse du temple où sont assiégés les protagonistes du film, que le rythme du montage, l'usage de surimpressions, de même que de gros plans sur des pointes de lance s'entrechoquant donnent un effet tourbillonnant à la bataille. Un autre moment à retenir est une étrange séquence onirique dans laquelle le lettré poursuit le chef des bandits monté sur un gigantesque pinceau volant dans le ciel comme une sorcière sur un balais pour ensuite l’affronter en se servant de son pinceau comme d’un bâton, une manière bien surréaliste de dire que la plume est plus forte que l'épée. Des petits interludes comiques viennent également ponctuer le récit à de nombreuses occasions tout le long du film.

Mis à part les affrontements mentionnés plus haut, Romance présente également un moine martial qui affronte les bandits au bâton. Il y a aussi un duel entre le chef des bandits et le général venu à la rescousse et qui se battent armés d’une hallebarde et d’une lance d’abord monté sur un cheval puis à terre. Les deux antagonistes sont vêtus d’accoutrement d’opéra et se battent dans le style propre au combat d’opéra chinois, c'est-à-dire en faisant des moulinets avec leurs armes respectives. Ni les scènes d’action ou l’emploi d’effets spéciaux ne diminuent en rien le travail des acteurs qui, que ce soit dans les passages dramatiques ou humoristiques, sont d’une merveilleuse expressivité théâtrale contribuant tant à l’éloquence du film qu'à son charme.

Romance of the Western Chamber a été produit par le studio Mingxing, l’un des trois grands studios de Shanghai durant le premier âge d’or du cinéma chinois dans les années 20 et 30. Les films d’action de Douglas Fairbanks tels Robin des bois, Zorro et Le Voleur de Bagdad s’étant avérés très populaires auprès du public chinois, cela a encouragé de nombreux studios à faire des films d’action à costumes. À cette époque, la plupart des films costumés chinois étaient réputés être de qualité médiocre, faits à la va vite pour répondre à la demande d’un public peu exigeant. Romance semble cependant avoir été une œuvre de calibre bien plus relevé que la moyenne tant dans l’ampleur de sa production que son emploi inventif d’effets spéciaux. Il n’y a pas d’informations disponibles pour savoir aujourd’hui comment le film fut reçu par le public à l’époque, mais vu l’enthousiasme reconnu du public de l’époque pour ce genre de film, on peut présumer qu’il a connu du succès.

En 1928, Romance fut l'un des trois films du studio à être vendu à un distributeur français et être montré d'abord à Paris sous le titre français de La Rose de Paiyan, un des premiers exemples de film chinois montré en Occident. C’est pourtant une œuvre coupée de moitié qui fut envoyée à l’étranger. Le studio Mingxing entretenant probablement des doutes sur l’intérêt des occidentaux envers le récit d’une amourette dans un temple bouddhiste fit réduire le film à cinq bobines sur les 10 originales, préservant la mise en situation de l’histoire et les séquences d’action et de rêve mais sacrifiant le récit des complications survenant après le raid des bandits. C’est cette version écourtée qui a survécu, bien à l’abri probablement dans un entrepôt français ou européen alors que toutes les copies en Chine ont disparu. Dans les années 2000, la compagnie Cinema Epoch a entrepris de distribuer en DVD certains classiques du vieux cinéma chinois et Romance est le plus vieux film de leur catalogue. Le compositeur Japonais Toshiyuki Hiraoka a été engagé pour créer des partitions originales pour certain films muets incluant Romance et sa contribution ajoute du charme au film en y magnifiant l'atmosphère délicate et sentimentale.

Malgré son caractère vétuste, bien normal vu son âge, Romance demeure une œuvre vibrante, pleine de charme et historiquement intéressante. En fait, non seulement il s'agit d'une des plus vieilles productions du cinéma chinois maintenant accessibles au grand public (sinon la plus vieille de tous) mais reflète l'influence de l'opéra de Pékin dans ces scènes martiales, comme ce sera le cas beaucoup plus tard dans le cinéma wuxia et kung-fu hongkongais, des décennies plus-tard.
Yves Gendron 12/27/2010 - haut

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 12/27/2010 Yves Gend...

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