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Critiques Express

Les Seigneurs de la guerre    (2007)
Du sang et des larmes dans l’Empire du Milieu

Peter Chan réalise ici une brillante fresque héroïque aux dimensions shakespeariennes. Très librement inspiré d’un fait réel, The Warlords n’est pas exactement une nouvelle version de Blood Brothers de Chang Cheh. Les thèmes brassés tout au long du périple des trois hommes sont communs à tous les grands mythes de l’histoire guerrière depuis les tragédies grecques... L’honneur, la vengeance, la fidélité, le courage, toutes ces valeurs qui sculptent les héros et déciment leurs armées, sont rendues à la vie avec consistance.
Loin de l’esthétisme propre et onirique d’un Hero ou autres classieux films à costumes de Zhang Yimou et consorts, The Warlords est une fresque crasseuse et réaliste. Les décors, les costumes, les villages et jusqu’aux visages des villageois, tout est abîmé par le temps et la misère. Si cette volonté se rapproche par exemple d’un culte The Blade (Tsui Hark), ce n’est pas, pour autant, le même registre. Le tragique et la fatalité pèsent lourdement sur le traitement d’une image ombrageuse et souvent crue où le clair obscur souligne les tourments intérieurs.

Les performances des acteurs sont donc précieusement encadrées par la photographie. Jet Li abandonne les prouesses acrobatiques et les artifices techniques au profit d’un jeu intériorisé et sobre, et d’un embonpoint certain (voilà ce qu’il en coûte de s’afficher dans les rues de Hong Kong pour faire la publicité d’une marque de bière...). Kaneshiro Takeshi tremble d’admiration, de peur, de haine, de révolte et d’incertitude ; son jeu frêle et subtil laisse apparaître toute la fragilité psychologique du lieutenant dévoué à des chefs admirables mais opposés. La palme de l’intensité revient à Andy Lau et son personnage de lion blessé, de chef soumis puis révolté, d’homme de parole bafoué. Il fallait un personnage féminin... alors Xu Jing Lei se colle au rôle de femme du chef, versatile et légère, amoureuse mais incertaine. Il n’est pas dit que cette présence soit nécessaire à la tension dramatique de l’histoire.

Que les amateurs de sabres et de lances se rassurent, The Warlords n’est pas un film où le drame se joue uniquement dans les paroles. La fatalité prend les hommes à revers dans leurs actes... Les trois héros mènent leurs hommes contre la rébellion qui secoue la Chine depuis 14 ans et tentent de griller la politesse aux armées rivales qui cherchent également à s’attirer la bienveillance de l’impératrice. Caméra à l'épaule, le réalisateur plonge au cœur de la mêlée, au milieu des bains de sang et des amoncellements de corps. Le parti pris du réalisme cède alors la place au mythe et à la légende : les héros combattent avec la dextérité et l’aisance chorégraphiée que les amateurs du genre viennent chercher...
Étonnamment, la musique pêche quelque peu. Conventionnelle et sans originalité dans les moments calmes ou de tensions dramatiques, la partition supervisée par Michael Lloyd frôle la faute de goût lorsque la guitare électrique se mêle aux scènes de combat. Dans cette bande sonore assez banale dans le répertoire pittoresque et traditionnel de la fresque historique, s’invite brutalement une musique digne de Hans Zimmer ou Harry Gregson-Williams... Autant dire un concert de Marylin Manson à la salle Pleyel.

La cité interdite (2006, Zhang Yimou) était l’opus de trop dans le genre historique, l’indigestion d’un filon surexploité et pourtant si brillant à l’origine (de Tigre et Dragon à Hero). Il était temps que le ton change sur ce registre de film. Peter Chan revisite la très agitée histoire de Chine et ses mythes avec beaucoup plus d’humilité dans le propos ; il soigne l’image sans la rendre prétentieuse, canalise ses acteurs sans les guinder et mêle au spectacle visuel, une réflexion pertinente sur les tourments des héros au prise d’un pacte de sang.

7,5/10
François Drémeaux 12/13/2007 - haut

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 12/13/2007 François ...

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