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Ninja Final Duel (1986) |
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Ninja final duel, l'un des plus beau fleuron du kung fu bis taiwanais est aussi le film préféré de son réalisateur Robert Tai. Ancien cascadeur / chorégraphe de la Shaw Brothers, notamment pour les films des Venoms réalisés par Chang Cheh, Robert Tai revient à Taiwan en 1981 préssentant la chute du grand studio. Il y tourne des kung fus bis à répétition, et notamment plus de 11h de kung fu shaolin entre 1984 et 1986, une soif inarrêtable de chorégraphies qu'il condensera en 8 heures pour sa version originale. Il parvient finalement à sortir son "oeuvre" en 1986 sous la forme de trois long métrages de plus d'1h40 chacun. Ninja Final Duel est le plus réputé de ces trois films et le second opus de cette trilogie shaolin des profondeurs. Le premier volet est aujourd'hui introuvable si ce n'est en vieille VHS taiwanaise. Quant au dernier volet, il sortira finalement avec beaucoup de difficultés en 1999 sous le nom de Shaolin Dolemite, libéré grâce à la participation express de Rudy Ray Moore aka le "Dolemite", ancien acteur de bloixploitation 70's US. Réalisé entièrement en extérieur, l'action de Final duel a pour cadre l'un des plus utilisé parmi les magnifiques temples shaolin taiwanais, que l'on retrouvera dans nombre de kung fus de seconde zone, ainsi que dans le chef d'oeuvre de King Hu Raining in the mountain.
Muni d'un scénario absolument anecdotique, la confrontation entre les ninjas japonais qui veulent mettre fin aux moines shaolin, Final duel réunit une large brochette de combattants habitués du réalisateur. Alexander Lo, acteur fétiche et ami de Robert, y incarne un shaolin japonais qui part pour la Chine au temple shaolin originel afin de prévenir l'attaque des ninjas, accompagné de son bouffon de service, Charliema Nsu. Du côté shaolin, Lee I Min joue un valeureux moine tandis que les 3 gweilos préférés de Robert incarnent des shaolins californiens en visite au temple (Ahmed Najja et le longiligne Sylvio Azzolini en experts du tambourin et le terrible Eugene T. Trammel, ancien DJ reconverti en redoutable guerrier black grâce à son faciès et son très bon niveau en Taekwondo). Notons aussi la plus mémorable participation de l'une des grandes adeptes des combattantes entièrement nues, la très impudique Alice Tseng. Opposé à cette fine équipe loin d'être exhaustive, Alan Lee se déchaîne dans un rôle de nain teigneux et ricaneur, leader déluré des maléfiques ninjas, et spécialiste de la téléportation et de l'hypnose grâce à sa flûte magique qui s'utilise comme pourrait le faire un charmeur de serpent. A ses ordres, une troupe de ninjas baptisée "seven element ninja" qui usent de techniques méconnues et ajoutent au charme indéniable de cette douce folie. Parmi ces sept techniques mortelles présentées au début du film tel un véritable clip promotionnel, citons principalement la technique des ninjas souterrains qui se déplacent sous terre à vitesse grand V en creusant avec des pelles de l'armée américaine, et la plus culte des techniques jamais inventées, l'escadron de ninjas chevauchant des araignées volantes en polystyrène. Ses sept techniques ne sont pas toutes utilisées ici simplement parce que les manquantes sont dans les autres volets.
Au delà de sa profusion de délires bis et de son rythme de combat proche du non stop, Final duel a l'énorme avantage de proposer une palette de très bons techniciens dont Alexander Lo Rei, Lee I Min, Eugène Trammel et Alan lee, et une mise en scène unique et épileptique menée par un très grand amoureux des chorégraphies speedées, violentes et câblées. Malgré son expérience acquise au côté de Chang Cheh qui laisse indéniablement des traces sur son style (du sang et des morts !), Robert a malheureusement des moyens extrêmement limités pour donner vie à ses folles idées. Mais qu'importe le rendu final, et ç'est là où sa force réside, Robert a la foi tout comme ses acteurs / disciples qui le suivent aveuglément dans son envie extrême et son goût pour la rage caricaturale. Il ne s'embarrasse pas des considérations financières et tourne sans la moindre hésitation quitte à obtenir un résultat très Z, pour le plus grand plaisir des amateurs. Il mélange sans vergogne les techniques improbables, les câbles par dizaine parfaitement visibles, les mannequins en mousse qui traverse le cadre, les giclées de peinture rouge, les gros plans de faciès enragés et une poignée d'effets gores très cheap et offre au final un véritable petit bijou déluré réalisé au lance-pierre mais qui n'a que très peu de concurrents.
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Yannick Langevin 11/14/2004 - haut |
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