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Triangle (2007) |
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Triangle, la quadrature du cercle policier
Tsui Hark, Ringo Lam et Johnnie To signent un polar décalé et grand guignolesque, à la fois dans la grande tradition du genre hongkongais qui, jamais ne se prend au sérieux, mais aussi original dans son intrigue et son déroulement ; problème, l’ensemble est bancal avec une sensation d’inabouti tout le long du film ! Autant le dire de suite, l’accroche est savoureuse, certains morceaux sont délicieux mais l’ensemble est décevant.
Il suffit de connaître la genèse du film pour s’expliquer le curieux déroulement du film. Tsui Hark expliquait à Cannes, où le film a été froidement accueilli en marge de la compétition, que l’idée était de réaliser un cadavre exquis cinématographique. Les trois lascars se connaissent depuis 1977, ils ont même déjà envisagé plusieurs collaborations les uns avec les autres, en vain. Tsui Hark, l’initiateur, s’est donc attaqué à l’écriture et à la réalisation de la première demi-heure, Ringo Lam a repris les personnages et l’intrigue en déroutant à sa façon le cours des destins et Johnnie To s’est chargé de finaliser l’œuvre.
C’est une grande première, un pari artistique enthousiasmant, certes. Il est même très intéressant de calquer le concept de cadavre exquis à un polar déjanté plutôt qu’à une élaboration intellectuelle et masturbatoire (imaginez ce qu’aurait pu donner le même projet en Occident dans les mains de Lelouch, Rohmer et les frères Dardenne). Toutefois, une trame scénaristique commune aurait été la bienvenue pour ne pas dérouter le cinéphage lambda venu voir un bon film policier et non pas un délire entre potes.
Car Triangle, c’est avant tout ceci, une récréation pour ces trois maîtres du cinéma de Hong Kong, une élucubration un peu puérile qui commence plutôt bien mais trop vite avec le braquage du « legislative council » (LE bâtiment public et historique du centre de Hong Kong), puis un vaudeville policier plus mou et décousu avant de s’achever avec une légèreté maîtrisée sur une rencontre explosive de tous les protagonistes… On l’aura compris, le milieu est le maillon faible. Ringo Lam a sans doute trop fréquenté Jean-Claude Van Damme et a oublié que s’amuser avec une caméra est fort sympathique mais c’est encore bien mieux avec une histoire.
Au final, la caméra de chacun balaye efficacement sa petit demi-heure et joue avec des acteurs marionnettes très conciliants. Chacun y est également allé de sa scène d’action, bien ficelée et prenante. On s’amuse également beaucoup avec un comique de situation qui comble les vides. La surenchère de personnages est aussi symptomatique du manque de fond ; des gangsters, une grand-mère, un inspecteur puis un policier en uniforme, un garagiste sous ecstasy et une femme girouette, etc. Chacun se met donc la tête au carré et Triangle tourne en rond…
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François Drémeaux 11/4/2007 - haut |
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