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Critiques Express

Mirage    (1987)
Après des décennies d’interdiction, le début des années 80 marque le retour en grâce du film d’arts martiaux en Chine Continentale. Mais cette longue période sans films d’actions produits au profit d’un cinéma basé sur réalisme social a laissé des traces et la RPC a perdu son savoir faire en la matière. Les autres atouts dont elle dispose (réservoir à talents énorme, grosses infrastructures, choix de lieu de tournage quasiment illimité) permettent de livrer des spectacles de qualité auxquels il manque, hélas trop souvent, l’originalité et l’intensité chorégraphique des films de Hong Kong (héritage d’années d’évolution). Conscient de ce handicap, les pontes en charge du cinéma Chinois cherchèrent à corriger le problème en faisant directement appel à des réalisateurs/chorégraphes Hong Kongais ou en organisant des co-productions. L’offre est tentante, travailler dans la mère patrie permet d’avoir accès à de vastes ressources, idéales pour concrétiser les projets les plus ambitieux. Mais il y a aussi un gros risque de voir sa carrière compromise sur le long terme en raison des soubresauts politiques qui agitent les différentes Chines (travailler en Chine Continentale risque de fermer les portes du marché Taiwanais et on est jamais à l’abri d’un changement d’orientation de la politique culturelle de la RPC). On ne s’étonnera donc pas d’avoir vu si peu de tentatives allant dans ce sens durant les années 80. Ceux qui ont tenté l’expérience ne sont cependant pas les plus mauvais, bien au contraire même puisqu’il s’agit du grand Lau Kar Leung, de Brandy Yuen et du trop méconnu Tsui Siu Ming. Ce dernier s’est lancé dans l’aventure à partir de 1984 en signant une des meilleurs « copies » de Shaolin Temple , Holy Robe Of The Shaolin Temple (co-produite par Hong Kong). Son second long métrage tourné en Chine Continentale (mais également co-produit par Hong Kong) s’affranchit de cette influence pour s’orienter vers l’aventure à grand spectacle, domaine dans lequel Siu Ming prouve son excellence en signant une œuvre majeure du genre.

En 1987, avec le succès de films comme Police Story de Jackie Chan ou A Better Tomorrow de John Woo, les standards de l’action Hong Kongaise avaient atteints un très haut niveau d’exigence. Tsui Siu Ming démontre sans problème pouvoir l’égaler, voire le dépasser ! Car Mirage est un festival d’action hallucinant, le meilleur de ce que HK sait faire en la matière avec l’échelle d’un Blockbuster US !
Chorégraphe talentueux, Tsui Siu Ming apporte cette intensité, cette science du découpage et du rythme qui faisait tant défaut à nombre de films martiaux en provenance de la Chine Continentale. Ses chorégraphies sont fluides et spectaculaires, proches du style de Yuen Woo Ping (on ne s’en étonnera, ils ont souvent collaboré ensemble) avec en plus la science de l’impact qui fait la marque de fabrique d’un Samo Hung (les chutes sont extrêmement impressionnantes). Du très bon travail aucunement trahi par les interprètes. Yu Rong Guang n’est jamais apparu plus impressionnant qu’ici. Son physique puissant fait merveille surtout qu’il ne sacrifie pas à la vitesse et à la technicité. Déprimant de voir ce qu’un tel acteur martial a pu devenir par la suite… Tsui Siu Ming lui-même donne de sa personne avec une belle abnégation. A l’image d’un Samo Hung, son physique rondouillard cache une surprenante vitesse d’exécution et d’impressionnantes capacités martiales et acrobatiques largement mises à contribution. Le reste de la distribution martiale, mélange d’habitués Hong Kongais (les fidèles Cho Wing, Deon Lam) et de cascadeurs locaux, se donne également à fond. Tout au plus, les experts reprocheront à la Princesse de manquer de punch mais c’est là une critique bien mineure.
Davantage encore que les affrontements martiaux, ce sont les cascades et batailles à grande échelle qui impressionnent le plus dans Mirage. La surenchère était de mise à l’époque, chaque chorégraphe/réalisateur voulait faire mieux que ses rivaux. Disposant de techniciens compétents (les artificiers se déchaînent !), de décors amples et destructibles à loisir (vive la Chine !), Tsui Siu Ming a toutes les cartes en main pour mettre en scène des cascades renversantes. Il place la barre très haute avec Mirage : Multiples explosions qui soufflent les cascadeurs comme des fétus de paille, torche humaine poursuivie par des explosions, chutes en moto après des sauts ahurissants ou encore chute d’une falaise avec une simple corde pour se rattraper ! A chaque fois, on est fasciné par le courage (ou la folie ?) des cascadeurs ainsi prêts à risquer leur vie afin qu’un plan soit le plus spectaculaire possible. Le but est en tous cas atteint : Mirage propose des cascades parmi les plus hallucinantes que le cinéma ait montrer ! Rien que ça ! Comme si cela ne suffisait pas, Siu Ming délivre également une série de batailles d’envergure. Toute sa maîtrise de la réalisation est alors évidente. Il parvient à gérer l’énorme foule des figurants/cascadeurs pour en faire deux camps crédibles (le fait qu'il ait l'appui de 6 divisions de l'armée Chinoise doit aider), met en valeur par un choix d’angles judicieux (que son budget lui permet) la dimension de la bataille et donne de l’énergie à l’ensemble grâce à un montage serré qui n’oublie pas de suivre les principaux belligérants dans l’action (évitant ainsi le coté décousu que peuvent avoir certaines séquences du même genre). Du très bel ouvrage.

Film d’action phénoménal, Mirage n’est pourtant pas que cela. Il dénote d’une véritable personnalité, celle de son auteur, Tsui Siu Ming. D’autres longs métrages de l’auteur portent cette marque comme Holy Robe Of The Shaolin Temple ou Bury Me High mais c’est bien dans Mirage que l’on peut la sentir à son paroxysme. L’action top niveau, avec une préférence pour les cascades kamikazes, est une des caractéristiques de ce style Tsui Siu Ming. D’autres éléments le composent comme ce goût prononcé pour l’épique. Hong Kong, avec ses extérieurs sur exploités et son manque de place chronique, n’est guère propice pour assouvir ce genre d’ambitions. La Chine Continentale est, au contraire, l’endroit rêvé. Mais encore faut il savoir exploiter ce terrain de jeu si prometteur. Tsui Siu Ming, lui, en est capable. Passant de Shanghai à l’Ouest de la Chine, multipliant les plans majestueux de désert et autres mouvements amples de caméras pour mettre en valeur ses superbes décors, Siu Ming s’inscrit dans la lignée de réalisateurs comme David Lean (on pense à Lawrence d’Arabie). Un véritable souffle règne sur son film (soutenu par la bonne partition de Joseph Koo), mélange de beauté, d’excitation et de puissance.
L’autre élément propre au style Tsui Siu Ming, c’est un soin certain apporté à ses personnages. Mirage n’a pas une histoire complexe à suivre. Mais le film sait ménager quelques pauses afin de permettre aux personnages de vivre. Cela tient parfois à peu de choses : Un regard, un geste… Mais ce petit rien fait la différence et permet de saisir les sentiments animant les principaux intervenants. On retrouvera cette marque de fabrique dans Bury Me High (Cho Wing et Sibelle Hu par exemple).

Mirage porte malheureusement bien son nom. Tombé dans l’oubli, difficile à dénicher, on pourrait croire être en présence d’une illusion, un film fantôme issu de l’imagination délirante de cinéphiles assoiffés d’action. Mais non, ce Mirage n’en est pas un, c’est au contraire un véritable oasis de bonheur pour tout amateur de sensations fortes comme seul le cinéma peut nous en apporter !
Arnaud Lanuque 12/31/2004 - haut

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 12/31/2004 Arnaud La...

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