Hong Kong Cinemagic
Version française English version
 Critiques   Forum   Facebook  
 Personnes
 Films
 Studios
 Lexique
 Vos réglages

Rech. HKCine
Utiliser la Recherche Google
>> Aide

 Réalisateurs
 Acteurs
 Techniciens
 Producteurs

 Arts martiaux
 Action / Polar
 Comédie
 Drame & Opéra
 Catégorie 3

 Shaw Brothers
 Comptes rendus
 Industrie du film
 Culture et société

 Tests DVD Z2 VF
 Tests DVD SB Z2
 Autres Tests DVD
 Bibliographie
 Guide d'achat

 La Catégorie 3
 Héros handicapés
 Le Japon et HK
 Index des Archives

 BOF & Musique
 PDF & E-books
 Livre d'or VIP

 Plan Du Site
 Archives des éditos
 Aide à la Navigation
 Rédaction
 Historique
 Liens Web
 Le ciné HK et nous
 Livre d'or
 Remerciements
 HKCinemagic 2

Statistiques :
11630 Films
19215 Personnes
1448 Studios
230 Articles
82 Interviews
155 Tests DVD
32452 Captures DVD
3722 Vidéos
Critiques Express

Life Gamble    (1979)
Tourné après quelques sympathiques réussites mineures et avant un retentissant échec (Ten Tigers Of Kwangtung), Life Gamble est un surprenant film dans la dernière partie de carrière de Chang Cheh à la Shaw Brothers. En cette fin des années 70, l’ogre de Hong Kong semble ne pas avoir trouvé son « nouveau » style, celui qu’il développera jusqu’au début des années 80 avec la troupe des Venoms. De films Shaolin (Shaolin Temple, New Shaolin Boxers) en œuvres sur la Seconde Guerre Mondiale (Seven Man Army, Naval Commandos), de films contemporains (Chinatown Kid) en authentiques œuvres « bis » (Crippled Avengers), de sages adaptations littéraires (la saga Brave Archer) en série B fantastico-féériques (Heaven And Hell, The Fantastic Magic Baby), Chang Cheh navigue entre tous ces genres sans jamais persister, comme si le renouveau du cinéma hongkongais – c’est l’arrivée de Jackie Chan, Sammo Hung, Yuen Woo Ping… - l’empêchait de s’affirmer.

Life Gamble, comme ces quelques prédécesseurs, est également pourvu d’un style bien particulier qui tranche avec la production habituelle du maître. A sa vision, le spectateur coutumier des œuvres de la Shaw Brothers ne peut que s’interroger : est-il devant un film de Chang Cheh ou de Chu Yuan ? Premier étonnement, la présence et l’importance des femmes. Pour une fois dans un film de l’ogre, leur rôle ne se limite pas, au mieux à celui d’instigatrices de la chute des braves (leur plus fameux représentant est Fang Gang / Jimmy Wang Yu dans le One-Armed Swordsman) et, au pire, à celui de potiches. On ne compte également plus le nombre de films desquels elles sont totalement absentes ! Chang Cheh aurait-il rangé au vestiaire sa légendaire misogynie ? Autre particularité de Life Gamble, le récit prend largement le pas sur l’action et perd sa fonction de prétexte à des joutes martiales. Ni Kuang et Chang Cheh ont visiblement travaillé en profondeur le scénario en multipliant sous-intrigues et personnages, causant ainsi chez certains spectateurs deux frustrations. La première est le sentiment de perdre pied dans le récit et de ne plus maîtriser motivations et sympathies des héros ; la seconde est de ne retrouver de grandes stars de la Shaw Brothers que pour de fugaces apparitions. Mais une fois de plus, la complexité n’est que d’apparence et il faut se laisser porter par les événements sans paniquer, prenant plaisir au passage à reconnaître des visages familiers et appréciés.

Life Gamble débute par le vol d’une pièce de jade d’une inestimable valeur à un riche seigneur (Lee I Min). Le larcin a été mené de mains de maître par quatre fameux criminels (Lau Wai Ling, Bruce Tong, Suen Shu Pau et Dick Wei) qui, ne pouvant partager l’œuvre d’art, décident de faire appel au maître des jeux (Johnny Wang) pour organiser une partie de dés. Le vainqueur se verra alors attribuer le précieux trophée. Pendant ce temps, un célèbre forgeron (Philip Kwok), connu pour avoir créé de redoutables armes mais aujourd’hui retiré du Jiang Hu, est constamment contacté par des épéistes pour concevoir à nouveau des engins de mort. Il n’a de cesse de refuser jusqu’à ce que se présentent à lui le seigneur détroussé puis le chef de la police locale (Ku Feng) : il reprend alors du service et se met en quête de là pièce de jade.
Sorte de détective privé perdu dans le Jiang Hu, le forgeron croisera sur sa route toutes sortes d’épéistes. Une brute (Lo Meng) insistant violemment pour qu’il lui fabrique de nouveaux couteaux, un des voleurs (Bruce Tong) qui parvient à lui démontrer qu’il n’a jamais quitté le monde des armes et leur cortège de morts, l’homme qui l’a traîtreusement vaincu (Lu Feng), le chef de la police et sa courageuse fille (Kara Hui), un mystérieux et arrogant tueur à gages (Fu Sheng), une intrigante (Shirley Yu)… Comme dans l’univers de Chu Yuan, très proche du roman noir, il est difficile, voire impossible, de se faire une idée claire et définitive sur les personnages. Hormis du forgeron, d’une probité et d’une bonté exemplaires, le spectateur sera amené à se méfier de tous et se trouvera ainsi dans une position certes inconfortable mais ô combien ludique, culminant à l’occasion de retournements de situations multiples. Mais d’ailleurs, tous ces épéistes ne sont-ils pas finalement mauvais, chacun poursuivant son objectif au mépris des autres, étant prêt à tout pour satisfaire ses motivations ?

Chang Cheh se démarque cependant de l’œuvre de Chu Yuan en y rajoutant sa violence stylisée et graphique (bras coupés, flots de sang qui souillent d’immenses drapeaux, masses qui éclatent des têtes…) et poursuit l’accumulation de références directes aux comics américains, démarche déjà engagée avec Crippled Avengers et The Five Venoms. Chaque artiste martial est ainsi pourvu d’une arme caractéristique, conçue pour l’occasion, le faisant ressembler à un de ces super héros des bandes dessinées Marvel. On retrouve ainsi des lanceurs de bien étranges couteaux, capables de se dédoubler en plein vol, un méchant amputé d’une main qui s’en fait greffer une nouvelle faite d’acier et dotée de gadgets, des méchants truculents et vicieux, etc. Les accoutrements ne sont également pas sans rappeler les tenues fantaisistes des surhommes qui remplissent les pages des comics. Avec les Venoms, Chang Cheh exploitera cette veine jusqu’à finir par tourner en rond, ses films n’ayant dès lors pour prétextes que l’accumulation de combats et de costumes frisant souvent le ridicule.
Life Gamble bénéficie d’un casting d’une rare richesse. Presque tous les acteurs du clan Chang Cheh sont présents. Une place de choix est bien entendu faite aux Venoms. Ce groupe d’artistes martiaux, qui n’avait pas encore de nom (l’appellation « Venoms » n’est venue que bien plus tard), n’est pas cependant pas équitablement au centre de l’intrigue. Si l’on constate l’absence de Sun Chien, seuls Philip Kwok, le héros forgeron, et dans une moindre mesure Lo Meng, l’impulsif et fier lanceur de couteaux, ont la part belle. Lu Feng, l’abject traître, se voit attribuer un rôle assez court mais intéressant, tandis que Chiang Sheng, un des favoris du maître, disparaît précocement (sa pureté face à une belle intrigante lui sera fatale…). Sur l’affiche, la rencontre entre Fu Sheng et cette bande d’artistes martiaux / acrobates hors pairs avait tout pour enflammer le spectateur le plus blasé. Las, le jeune poulain de Chang Cheh, tout en retenue (pas un seul sourire pour cet acteur qui en fait souvent trop dans la comédie), se voit offrir de longues scènes intimistes face à Kara Hui et ne s’active que sur la fin, armé de ses armes blanches. Une déception. Bien heureusement, les seconds couteaux s’en tirent à la perfection, menés par un Johnny Wang Lung Wei impeccable et une bande de voleurs parfaits.
Les combats, chorégraphiés par le discret Leung Ting et Lu Feng, sont solides et originaux, même si certains auraient sûrement aimé en voir plus à l’écran. L’affrontement final, tourné en extérieur, est particulièrement réussi et nous prouve une fois de plus que les Venoms étaient, à cette époque, une valeur sûre pour les arts martiaux de la Shaw Brothers.
David-Olivier Vidouze 10/7/2007 - haut

Index de la page
 10/7/2007 David-Oliv...

 Publicité avec Google AdSense   Participer au site   Contact   FAQ   Utilisation contenu du site   Disclaimer   Rapport d'erreur  
copyright ©1998-2013 hkcinemagic.com