 |
Statistiques :
11630 Films
19215 Personnes
1448 Studios
230 Articles
82 Interviews
155 Tests DVD
32452 Captures DVD
3722 Vidéos
|
|
|
 |
Heavenly Kings (2006) |
 |
|
A la fin des années 60, Chang Cheh réalisait Singing Thief et Singing Killer, deux films d’action musicaux. Car plus que dans n’importe quelle production, le cinéma de Hong Kong est intimement lié à la musique. Au moins la moitié des acteurs les plus célèbres sont chanteurs.
Ekin Cheng, Aaron Kwok, Tony Leung Chiu Wai, Karen Mok mais surtout Andy Lau et les Twins sont de super stars de la chanson. Même Jackie Chan et Yuen Biao ont enregistré des albums.
Daniel Wu, pour sa première réalisation, a fait le choix de se pencher sur ce système surprenant. Filmé au jour le jour comme un documentaire, Heavenly Kings ressemble à un pari fou.
S'il faut reconnaître une qualité à Daniel Wu, c'est de, semble-t-il, ne jamais laisser tomber ses amis, et ce film fait entre potes respire la bonne humeur.
Il y a quelque chose de très rafraichissant à voir un mockumentaire (ou documenteur), et celui-ci démarre vraiment bien, utilisant bien sûr les procédés des documentaires classiques, mais employant également une technique plus poussée, notamment avec l'introduction de scènes d'animation hilarantes. L'idée d'explorer l'industrie du disque est plutôt cynique, malheureusement, difficile de dire quelles scènes sont vraies et quelles scènes sont répétées, ce qui amoindrit nettement l'impact que pourrait avoir le film.
De même, les trop nombreuses interventions de stars de la chanson, si elles sont sympathiques au début, plombent un peu le rythme d'un film qui n'a finalement pas tant que ça à montrer. Ces interviews sont intéressantes, car de véritables stars comme Jacky Cheung ou Karen Mok expliquent les rouages d’un système douteux.
C'est bien dommage, car on sent que l'équipe y croit et s'est beaucoup amusée. Certaines scènes sont réellement amusantes et le résultat final est attachant, mais manque de consistance. Pas assez de situations différentes pour assurer un rythme élevé sur l’ensemble du film.
Quelques scènes sont par contre tout simplement incroyables, comme celle se déroulant dans une maison de disques.
Il faut dire que nos quatre héros sont très convaincants. Je ne suis pas fan de Daniel Wu, capable du meilleur comme du pire, mais il campe un leader très crédible, décrit comme un petit tyran qu’on imagine bien avec un nez un peu plus fort, ce qui est plutôt courageux quand on connaît le producteur du film…
Les autres membres du groupe ne sont pas en reste et tous ont clairement pris grand plaisir à se lancer dans l’aventure. Cet enthousiasme communicatif est pour beaucoup dans le plaisir qu’on a à regarder le film.
Certaines scènes paraissent tellement outrancières qu’on les imagine écrites de toutes pièces (comme la recherche de costumes, épique) mais ce surréalisme, propre au milieu du show business permet au film de revendiquer fièrement son statut de mockumentaire. Le tout est fait avec sérieux, et même si le format ne permet pas d’explorer l’ensemble des idées artistiques de Daniel Wu, il s’agit d’un début convaincant derrière la caméra, même si un peu plus de consistance serait bienvenu dans un prochain film.
Pas la claque que ça aurait pu être, il manque notamment des conférences de presse croustillantes, mais un divertissement original et fait avec le cœur.
|
|
 |
Léonard Aigoin 1/13/2010 - haut |
 |
|
|
|
|
|
