Hong Kong Cinemagic
Version française English version
 Critiques   Forum   Facebook  
 Personnes
 Films
 Studios
 Lexique
 Vos réglages

Rech. HKCine
Utiliser la Recherche Google
>> Aide

 Réalisateurs
 Acteurs
 Techniciens
 Producteurs

 Arts martiaux
 Action / Polar
 Comédie
 Drame & Opéra
 Catégorie 3

 Shaw Brothers
 Comptes rendus
 Industrie du film
 Culture et société

 Tests DVD Z2 VF
 Tests DVD SB Z2
 Autres Tests DVD
 Bibliographie
 Guide d'achat

 La Catégorie 3
 Héros handicapés
 Le Japon et HK
 Index des Archives

 BOF & Musique
 PDF & E-books
 Livre d'or VIP

 Plan Du Site
 Archives des éditos
 Aide à la Navigation
 Rédaction
 Historique
 Liens Web
 Le ciné HK et nous
 Livre d'or
 Remerciements
 HKCinemagic 2

Statistiques :
11630 Films
19215 Personnes
1448 Studios
230 Articles
82 Interviews
155 Tests DVD
32452 Captures DVD
3722 Vidéos
Critiques Express

Isabella    (2006)
Depuis une dizaine d’années, Edmond Pang s’est taillé une confortable réputation dans le cinéma de Hong Kong. L’originalité de ses scénarios dans une production très codifiée n’est plus à louer, de même que la variété des sujets qu’il aborde sur le fond comme sur la forme. Récemment, son maniement amusé des relations humaines (Love in a Puff) a été vivement contrasté par sa capacité à verser dans une violence sans tabou (Dream Home). Tourné en 2006, Isabella paraît déjà bien loin dans la carrière du jeune réalisateur. Le film y mérite pourtant une place de choix car Edmond Pang y montre l’étendu de ses talents.

Ching (Chapman To) arrondit son salaire de policier dans des combines minables, violente ses suspects et termine systématiquement ses journées dans la débauche. Yan (Isabella Leung) vivote en vendant son corps après les cours et porte avec elle le lourd héritage d’une mère récemment décédée. Il se trouve que Ching est le père de Yan… et c’est à ce titre que la jeune fille initie la rencontre par des détours étranges. La raison ne guidant que les esprits clairs, la relation qui s’amorce est évidemment complexe, confuse et troublante. Rapports incestueux, tendresse sincère, mélanges d’amour filial et de pulsions charnelles… Les corps se frôlent ou s’évitent avec maladresse.

Dans cette relation à double sens, tendue et toujours sur le fil du rasoir, Edmond Pang propose un très beau jeu de miroirs. Au cours du film, certaines scènes se répètent mais à mesure que l’histoire évolue, leur signification change sensiblement. Il en résulte une intensité rare par l’économie des mots. Certes, la narration est parfois encombrée par les ellipses et les retours nombreux, mais le réalisateur parvient heureusement à ne pas sombrer dans une démonstration de son savoir-faire et sait rester discret. C’est pourtant une œuvre réfléchie et aboutie, à la maîtrise technique presque parfaite. Les cadrages sont superbes mais jamais prétentieux, la couleur intelligemment mesurée et la direction d’acteurs est toute en subtilité. Chapman To et Isabella Leung interprètent cette belle partition sans exagération et malgré des situations qui n’inspirent pas la joie de vivre, leurs jeux ne versent jamais dans le pathos. Enracinés à leur passé, les personnages essayent d’aller de l’avant.

La ville de Macao est le sel de l’histoire, le piment de la mise en scène. C’est un personnage incontournable dans Isabella. Comme à des milliers d’années lumière de Hong Kong, la colonie portugaise apaise et tranquillise. Ses ruelles sont libératrices, parfois terrain de jeu, le plus souvent le lieu d’une quête. Le jour, ses vieilles pierres et ses murs lézardés sont un écrin rassurant ; la nuit, ses éclairages doux et chaud réconfortent. Le vieux Macao est un baume dont Edmond Pang use avec pertinence, exploitant sa taille rassurante, ses lumières orangées, voire ses aspects bucoliques… et pour ainsi dire hors du temps. L’action se déroule en 1999, dans les semaines qui précèdent la rétrocession de la colonie portugaise à la Chine. L’événement apporte incontestablement une bouffée de nostalgie au film : dans un monde qui change, les personnages en manque de repère ne sont que plus déstabilisés. On peut donc aisément regarder Isabella comme une chronique tendre et triste des derniers jours d’un autre monde. Pas de regrets, juste la peur de voir se fissurer davantage le cadre déjà fragile de la vie.

L’affaire policière qui sert de toile de fond est furtivement rappelée au spectateur par quelques lignes de texte de temps à autre, volontairement sorties de l’image et de l’histoire. Isabella n’est pas un polar, ce n’est pas non plus un drame familial pesant. C’est un beau film, nuancé et porteur de sens, loin du cynisme contemporain sur les personnages à la dérive. Une histoire finalement très simple qui cautionne les errements de ceux qui cherchent de nouveaux chemins.
François Drémeaux 1/2/2011 - haut

Index de la page
 1/2/2011 François Dr...

 Publicité avec Google AdSense   Participer au site   Contact   FAQ   Utilisation contenu du site   Disclaimer   Rapport d'erreur  
copyright ©1998-2013 hkcinemagic.com