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The Kid With The Golden Arm    (1979)
L’année 1979 est une année record pour Chang Cheh qui tourne pas moins de 7 films et en sort 8 sur grand écran (Heaven And Hell a été commencé en 1975 et achevé en 1977). C’est une période au cours de laquelle l’ogre de Hong Kong est encore puissant à la Shaw Brothers - même si son déclin artistique est déjà bien prononcé -, à la tête d’une bande d’artistes martiaux qu’il a récemment constituée, les Venoms. Il leur donne l’occasion de briller de mille feux et l’on sait, rétrospectivement, que cette troupe sera son dernier grand coup d’éclat (rappelons que ce grand alchimiste en matière d’acteurs est également à l’origine des paires Jimmy Wang Yu / Lo Lieh pour les années 60 et David Chiang / Ti Lung pour les années 70, devant lesquelles, il faut l’avouer, les Venoms font bien pâle figure…). Mais si l’année 1979 est riche en terme de réalisations, elle l’est beaucoup moins en terme de réussites : Magnificent Ruffians et Ten Tigers Of Kwangtung sont, par exemple, de grandes déceptions frôlant parfois le ridicule.

Mais heureusement, Kid With The Golden Arm est une œuvre appartenant au haut du panier de la production du maître de cette fin de décennie. Elle est née de la volonté de Mona Fong et Run Run Shaw de réunir à nouveau l’équipe gagnante de Five Venoms pour offrir un autre succès à la Shaw Brothers. L’histoire est simple – et on sait combien Chang Cheh peut parfois nous livrer des intrigues compliquées à l’extrême -, de facture série B et très proche de l’esprit des comics américains. On pourrait également la rapprocher d’un grand succès américain récent, The Gauntlet (L’Epreuve de force) de Clint Eastwood, que le metteur en scène hongkongais, fan de cinéma hollywoodien, avait certainement dû voir. (Dans ce film tourné en 1977, Clint Eastwood joue le rôle d’un policier chargé d’escorter d’une ville à une autre un témoin à charge contre la mafia, son trajet étant ponctué d’attaques de tueurs voulant éliminer ce témoin gênant.) Ici, un militaire, Yang Yu Heng (Sun Chien), se voit chargé d’escorter une cargaison d’or et de l’amener à bon port, dans une région décimée par la famine. Outre une petite armée, il est accompagné d’un chevalier orgueilleux et taciturne, Li Chin Ming (Wai Pak), et de sa fiancée, la belle Miss Leng (Helen Poon Bing Seung), ainsi que d’un curieux duo composé de Yen, dit Short Axe (Chiang Sheng), et de Feng, dit Long Axe (Suen Shu Pau). Ils s’apercevront bien vite qu’un agent envoyé par le gouvernement pour les protéger à distance les suit, le célèbre Hai To (Philip Kwok), célèbre pour ses prouesses martiales et sa propension à abuser du vin. Une bande de voleurs connue sous le nom de Chi Sah, dirigée par Golden Arm (Lo Meng) et constituée de Silver Spear (Lu Feng), Iron Robe (Johnny Wang) et Brass Head (Yeung Hung), ne fait pas grand mystère de sa volonté de mettre la main sur la précieuse cargaison. Mais la rumeur enfle : le mystérieux Iron Feet, réputé grand artiste martial, serait également fort intéressé par l’or… La course poursuite peut donc commencer !

Dans Kid With The Golden Arm, et c’est une exception notable au sein de la riche filmographie de Chang Cheh, le thème principal n’est pas l’amitié virile. Hormis le duo constitué de Yen et Feng, les deux adeptes de la hache, on ne retrouve la solidarité masculine que dans les personnages des méchants (et là encore, il s’agit plus d’efforts communs pour atteindre un objectif que de réelle amitié). Les héros sont individualistes, solitaires ou de jaloux amoureux. Non, cette fois-ci, c’est plutôt la damnation des pécheurs qui semble avoir intéressé l’ogre de Hong Kong. Car dans Kid With The Golden Arm, ce sont les hommes avides de pouvoir ou d’argent, les orgueilleux qui meurent au cours de scènes flirtant sans complexe avec le gore. Ainsi, deux soldats ayant décidé de dérober une part du butin avant de fuir sont mortellement empoisonnés par l’or lui-même. Encore, Li Chi Ming, épéiste tout de blanc vêtu, souffre d’un complexe d’infériorité vis-à-vis de Hai To qui l’a sauvé de la mort : son attitude l’éloignera de sa fiancée et son orgueil le conduira à défier inconsidérément Golden Arm, malgré les exhortations de l’agent ivre. Pour lui, un vrai héros ne doit pas dépendre des autres, quitte à y laisser la vie. Seuls les purs survivront, et il n’y en aura pas beaucoup… La partie humoristique du film est entre les mains de Philip Kwok dans son rôle d’artiste martial qui ne combat que lorsqu’il est ivre, figure bien entendu « empruntée » à Yuen Woo Ping et Jackie Chan dans Drunken Master. L’acteur des Venoms, sans doute le plus doué dramatiquement parlant de la troupe, se tire fort bien de son personnage et l’incarne comme s’il était une sorte de bon génie, apparaissant chaque fois que les bons sont en difficulté. Dans le rôle de Golden Arm, Lo Meng est également remarquable. L’acteur parvient ainsi à faire évoluer son personnage dans les yeux des spectateurs, le faisant passer d’un combattant bestial dont les bras ne peuvent être blessés par une arme, à un artiste martial doté d’une certaine éthique. On remarquera au passage que le titre du long métrage reprend le nom du méchant principal, chose assez rare dans le cinéma hongkongais.
Comme souvent chez Chang Cheh à cette époque, le film est tourné pour sa quasi intégralité en studio, les extérieurs étant réservés aux quelques chevauchées. Le spectateur retrouvera donc les classiques scènes de rue, d’auberges et de forêt. Mais si les intérieurs sont fidèles à la qualité Shaw Brothers, on ne peut malheureusement pas en dire autant des reconstitutions de forêts chinoises à l’aspect vraiment fauché… Pour rester dans la direction artistique, il serait malhonnête de ne pas mentionner les ahurissants costumes de certains des protagonistes, nouvelle similitude avec l’univers des comics américains : comme beaucoup de super héros (et leurs ennemis), les épéistes sont ainsi affublés d’étoffes aux couleurs criardes, de couvre-chefs en métal précieux, de grandes bottes, de bijoux précieux…. Chacun a de plus une spécialité dans le combat, qui l’épée, qui la hache, qui la lance, qui la masse, qui l’éventail… La palme revient sans conteste à Sun Chien dans la dernière scène !
Kid With The Golden Arm bénéficie d’un casting de tout premier ordre. Il est tout d’abord l’occasion de retrouver la troupe des Venoms au grand complet (et on notera la présence de Wai Pak, le « sixième membre »), mais également les seconds couteaux de luxe que sont Johnny Wang (même s’il n’apparaît que trop brièvement drapé dans sa robe en métal), Chui Tai Ping ou Yeung Hung. Autant dire que le spectateur est à la fête et que la présence de tels artistes martiaux sauve la faiblesse apparente du budget.

Les chorégraphies de Kid With The Golden Arm ont été réglées par Lu Feng et Chiang Sheng, et c’est d’ailleurs à eux que l’on doit le plus beau combat du film, le premier muni d’une lance et le second d’une hache, chacun usant de ressources inédites pour défaire son ennemi. La fréquence des jouxtes est un autre atout à mettre au crédit du long métrage. Car si Five Venoms est un film culte pour son ambiance et la qualité de ses chorégraphies, il souffre d’une certaine pauvreté en nombre de combats. Ce n’est heureusement pas le cas de Kid With The Golden Arm.
Avec Kid With The Golden Arm, Chang Cheh a dépassé les objectifs fixés par Mona Fong et Run Run Shaw : il n’a pas fait une banale « fausse suite » à Five Venoms… il a tout simplement dépassé l’original !
David-Olivier Vidouze 11/7/2007 - haut

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