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Critiques Express

Executioners    (1993)
Tung (Anita Mui) s’est mariée avec son fiancé policier (Damian Lau) et, à la naissance de leur fille, lui a promis d’abandonner la vie de justicière masquée. Elle incarne l’embourgeoisement d’une partie des citoyens. Numéro 3 (Michelle Yeoh), s’est engagée dans l’humanitaire et convoie des camions, cibles des pillards, transportant des poches d’eau potable à destination de la population. Elle incarne l’activisme, le don et l’abnégation de soi. La dernière, l’égoïste Numéro 7 (Maggie Cheung), a repris son trafic de prisonniers et de produits qu’elle vole ici et là. Elle représente l’individualisme forcené de la jeune génération. Trois ex super héroïnes, trois caractères, trois types de femmes, trois comportements face à une société en péril.

Si The Heroic Trio était un film distrayant et léger (malgré des moments d’une fulgurante noirceur), Executioners se présente clairement comme un film politique, genre extrêmement peu prisé par le cinéma hongkongais pour qui cet art doit rester divertissant et non pousser à la réflexion. (Et dont le spectre de la Rétrocession à la Chine de 1997 avait encore plus tendance à calmer les éventuelles ardeurs !)
Qu’a-t-il donc bien pu passer par la tête de Johnnie To ? Est-ce pour cause de budget plus serré que pour le premier opus que le réalisateur a décidé de développer le scénario (on constatera que les scènes d’action et les combats sont en effet bien moins nombreux) ? Mystère…

Si l’on replace Executioners dans son contexte historique, comme nous le propose l’article de The Hong Kong Filmography 1977-1997 (de John Charles, McFarland & Company, Inc., Publishers), deux événements majeurs ont été une source d’inspiration pour le scénario.
Tout d’abord, le soulèvement de la place Tiananmen, à Pékin, en 1989, au cours duquel les autorités chinoises ont réprimé avec une extrême violence la contestation estudiantine à partir du 4 juin. 2 600 morts selon la Croix Rouge Chinoise, près de 10 000 blessés, des milliers de personnes envoyées en prison, dont beaucoup disparues depuis… Un traumatisme pour le monde mais encore plus pour les habitants de Hong Kong qui voyaient l’échéance de 1997 arriver à grands pas.
Peu de temps après, les autorités chinoises inaugurèrent une centrale nucléaire dans la baie de Dai Ah, à quelques 130 kilomètres de la baie de Hong Kong. Questionnées sur les plans de crises et les moyens de secours, elles ne daignèrent pas donner de réponse satisfaisante, ce qui provoqua un nouveau tollé dans l’ex colonie.
Executioners s’appuie donc sur ces deux événements pour développer une histoire très pessimiste et nous dépeindre une société gangrenée par la corruption et la violence. Les analogies avec la Chine populaire ne s’arrêtent d’ailleurs pas là : les manifestants sont poursuivis, considérés comme des hors-la-loi ; le pouvoir – l’armée – n’hésite pas à les gazer ou leur tirer dessus. Pire, il fomente de faux actes de rébellion pour s’accorder le droit d’user de la force, pousse la police à assassiner de sang froid les leaders de l’opposition… Le président n’est qu’une marionnette aux mains de l’armée, elle-même aux mains des puissances financières.

Pour appuyer cette vision désenchantée, Johnnie To utilise à nouveau des scènes chocs que le spectateur ne sera pas prêt d’oublier : Anita Mui se nourrissant du sang d’un rat qu’elle attrape dans son cachot ou l’une des héroïnes subissant une mort atroce, à l’issue d’un combat non moins violent…

Si ces trois super héroïnes reprennent du service malgré elles, leurs retrouvailles ne se font pas sans mal. Chacune d’elles avait en effet réorganisé sa vie selon ses aspirations : bien-être matériel, activisme ou individualisme. Mais la société et le Mal seront le ciment de leur retour aux affaires !

On retrouve Tony Ching Siu Tung au mêmes postes que dans le premier opus : co-production, co-réalisation (pour les scènes d’action uniquement) et chorégraphie des combats. Si la quantité de travail est plus faible (moins de scènes spectaculaires), la qualité est toujours optimale.
Mêmes critiques pour les autres postes artistiques : lumières, photographie, décors, costumes…

En conclusion, Executioners est une fausse suite de The Heroic Trio : si l’on y retrouve les trois protagonistes principales, le récit se place à un autre niveau. Nous quittons l’univers de Bob Kane, mâtiné de bande dessinée, pour une description futuriste et politique d’un monde dans lequel il ne ferait pas bon vivre, assez proche d’une création orwellienne.
David-Olivier Vidouze 12/6/2004 - haut

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