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Critiques Express

Bons Baisers de Hong-Kong    (1975)
Les Charlots à Hong Kong ! Aussi incongru que cela puisse paraître, les quatre humoristes français, véritables stars dans l’hexagone des années 1970, ont tourné un film dans la colonie britannique. Nanar ou navet selon les goûts, le résultat est un ovni cinématographique où Hong Kong est à la fête !

La reine d’Angleterre est enlevée. Emoi dans les plus hautes sphères du pouvoir britannique; il faut la retrouver avant que l’affaire ne s’ébruite! Le chef des services secrets de Sa Majesté ne peut plus compter sur personne depuis la mort de son meilleur agent; il appelle donc son homologue français. Celui-ci, vexé de devoir aider la perfide Albion met les Charlots sur l’affaire. C’est le début d’une rocambolesque et lourdingue parodie de James bond, avec notamment un générique dans le plus pur style années 70. Les retournements de situations absurdes s’éloignent ensuite de l’intention de départ pour laisser le champ libre aux pitreries des Charlots.

Le film est produit par Christian Fechner, un habitué des collaborations avec les Charlots et des comédies franchouillardes. On lui doit notamment, pour ce qui est de ses productions humoristiques, «La soupe aux choux» et «les Bidasses s’en vont en guerre», «La course à l’échalote» et «Marche à l’ombre», mais aussi «L’aile ou la cuisse» ou «Papy fait de la résistance» : autant dire des monuments cinématographiques de la culture populaire française des années 70-80! Il signe le scénario avec Yvan Chiffre, jusqu’alors acteur de second rôle et cascadeur, qui se voit également confié sa première réalisation. Le metteur en scène et le producteur ne lésinent pas sur les moyens : carambolages de voitures (avec les cascades de l’incontournable Rémy Julienne), explosions, effondrement de maison, prise de vue à Londres, Paris, Madrid et Hong Kong, tout y passe pour donner de l’envergure à ce pastiche.

«Bon baisers de Hong Kong» s’offre même Mickey Rooney, véritable star de l’humour potache outre-atlantique (et aujourd’hui l’un des rares survivants du cinéma muet, fort de ses 322 films…). L’acteur y joue le rôle du forcené amoureux qui enlève la reine. Le reste de la distribution comporte également quelques surprises : Léon Zitrone en agent pas très secret, André Pousse, Jacques Marin, Philippe Castelli côté français. Jeanne Manson ou encore le très «british» David Tomlinson («Mary Poppins», «The fiendish plot of Dr Fu Manchu»…) sont également de la partie, sans oublier l’incroyable Victor Israel. Enfin, Bernard Lee et Lois Maxwell reprennent leurs rôles de M (le patron de James Bond) et de Miss Monneypenny, le temps de s’en moquer…

Paul Clerc-Renaud, installé depuis longtemps à Hong Kong et aujourd’hui directeur du groupe Fargo, était de passage dans la colonie britannique pendant le tournage du film, en 1975. «A cette époque, je ne travaillais pas encore en lien avec Pathé-Overseas et Georges Le Bigot, se souvient l’homme d’affaire, mais je venais à Hong Kong pour ma société». Le tournage sur place n’a pas été de tout repos et, «il y a eu quelques coups de théâtre dont je n’ai jamais eu le fin mot». D’autres sources racontent que l’un des associés chinois aurait été poignardé dans le hall du Hilton ou encore que la jeune actrice chinoise aurait été enlevée pendant un temps par la mafia… De sombres histoires où plane l’ombre de Triades, mais l’équipe française a toujours été scrupuleusement tenue à l’écart.

Le tournage se poursuit tant bien que mal à Hong Kong, et la délirante histoire continue. Les Charlots trouvent en une femme de ménage française, un sosie de la reine idéal pour la remplacer lors de sa visite officielle à Hong Kong. Ils l’accompagnent et c’est l’occasion de balader la caméra dans les rues de Kowloon ou encore vers Aberdeen, à une époque où il n’a pas un seul immeuble moderne et où les sampans règnent encore en maître. «Pour les images de la visite officielle, il y a une anecdote savoureuse!, se réjouit encore Paul Clerc-Renaud. La société Pathé-Overseas s’était faite passer pour la société Pathé-News et avait filmé la véritable visite de la vraie reine, très peu de temps auparavant… Ils ont réutilisé les images pour les intégrer au film!». Huguette Funfrock, le sosie lyonnais de la reine, s’occupe du reste…

Pour les scènes à Hong Kong, la société Salon Film officiait comme équipementier, sous le patronage du francophile Charles Wang. Son frère, Fred, ajoute: «la rumeur veut que le film aurait été montré à la reine Elizabeth. En tout cas, l’administration de Buckingham avait demandé à en avoir une copie, mais il n’y a jamais eu de retour!» Un film de toutes les surprises, jusqu’à la fin… la toute fin même, lorsqu’on apprend dans le générique que Bézu (celui de «la queue leu leu»…) était l’attaché de presse!

Rinaldi, Fechner (le frère du producteur), Filipelli et Sarrus semblent avoir pris du bon temps sur place: «Ils étaient à l’hôtel Mandarin…, reprend Paul Clerc-Renaud. Avec les ennuis sur le tournage, il y a eu une période de relâchement. Ils faisaient la fête le soir, et il était difficile de les lever le matin!». Jean Sarrus, dans ses mémoires, révèle que le voyage a surtout été l’occasion d’expérimenter les mythiques fumeries d’opium… Fred Wang se souvient: «Le film n’a pas été un gros succès à Hong Kong, mais il a été bien reçu». C’est aujourd’hui un incontournable nanar du cinéma français des années 70, et l’un des rares, peut-être le seul, à avoir été tourné loin hors de France. Et pour les amoureux de Hong Kong, c’est une visite inattendue par de drôles de guides.

Sources : www.imdb.com; http://www.nanarland.com; www.lescharlots.com; remerciements à M. Paul Clerc-Renaud et M. Fred Wang, pour le temps qu’ils nous ont consacré et leurs précieux renseignements.
François Drémeaux 3/29/2009 - haut

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