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Devil's Mirror    (1972)
Devil’s Mirror est le premier film de Sun Chung après deux expériences d’assistant réalisateur. A peine arrivé à la Shaw Brothers, le studio lui confie les rênes d’une œuvre mêlant fantastique et wu-xia pian qui, même si elle ne peut s’enorgueillir de la présence de vedettes, dispose d’un budget loin d’être ridicule.

Le film s’ouvre sur une réunion de clans tourmentés par les méfaits de la sorcière de Jiuxuan (Lee Ga Sai). Cette redoutable créature, que personne ne semble pouvoir vaincre, décime une à une les grandes familles martiales. La seule arme qui pourrait l’occire serait la combinaison de deux miroirs magiques, le miroir du tonnerre et le miroir du vent. Mais le chef du clan du Dragon Doré, Wei (Cheng Miu), qui possède une de ces pièces, ne souhaite pas en venir à cette extrémité. Il y est pourtant encouragé par le chef Bai Tianxiong (Wong Hap), qui détient le second miroir, et son second (Tung Lam).
Peu de temps après, profitant de son absence, le château de Bai Tianxiong est attaqué par des hommes vêtus de noir qui parviennent à dérober un miroir. L’homme de main, qui s’avère être un traître, fait peser les soupçons sur le clan du Dragon Doré et tente de capturer le fils du chef Wei, Jianfeng (Lau Dan). Mais celui-ci, aidé de la fille de Bai Tianxiong, Xiaofeng (Shu Pei Pei), s’échappe et décide de mener son enquête. Quelques jours plus tard, c’est au tour de Wei de se faire attaquer et voler le second miroir par une horde d’hommes en noir… et la sorcière de Jiuxuan. Celle-ci compte utiliser les deux armes pour ouvrir la tombe de l’Empereur Wu dans lequel se trouve l’invincible épée d’intestin de poisson. Tous vont se liguer contre elle afin qu’elle ne puisse réaliser ses cruels desseins…

Les ingrédients de base de The Devil’s Mirror sont des plus alléchants : une sorcière, un traître, des clans qui se soupçonnent, de mystérieux hommes en noir, un héros injustement accusé soutenue par la propre fille de son ennemi… Mais Sun Chung, pour sa première réalisation, n’en utilise que très peu l’énorme potentiel. Dix minutes après la fin du générique, la quasi-totalité des sous intrigues sont éventées, au mieux dévoilées. Le metteur en scène nous présente le renégat (Tung Lam) et la sorcière dans la même couche (une touche d’érotisme que Sun Chung saura toujours utiliser pour flatter les instincts voyeurs des spectateurs), nous dévoile qui sont les créatures qui se cachent sous les habits noirs (de pauvres épéistes transformés en zombis)… en un mot, l’intrigue principale se résume très vite à l’affrontement de deux camps aux membres clairement identifiés : les bons et les méchants ! Les personnages n’évoluent pas et leur psychologie, très sommaire, est tout sauf ambiguë.
Sun Chung aurait pu tirer son film vers une formidable course aux miroirs, avec rebondissements, utilisation de charmes maléfiques et joutes martiales mêlant épées et effets spéciaux. On imagine avec envie – et regret – ce qu’un Chu Yuan aurait pu faire d’un tel scénario. Mais le réalisateur demeure bien sage et ne reste des miroirs qu’un McGuffin des plus hitchcockiens. Délaissant ses personnages, il se concentre sur les combats et fait montre d’une sauvagerie toute « chang chehienne » à mesure que le sang gicle pendant les joutes martiales ou que les possédés s’arrachent la peau du visage en hurlant…
Concernant la sorcellerie, The Devil’s Mirror ne satisfera pas le spectateur en quête de fantastique. La sorcière de Jiuxuan, remarquablement bien interprétée par Lee Ga Sai, se bat comme les autres chevaliers, une épée à la main, et ne semble connaître que deux sorts : des pilules à base de cadavres de vers qu’elle fait ingurgiter de force à ses ennemis pour les contrôler et qui les transforment en zombi putrescents, et des mouchoirs empoisonnés. A part ces deux sortilèges, seule sa caverne et son trône en forme de tête de mort, voire ses (ridicules) serviteurs coiffés de perruques rouges et blanches, nous rappellent qu’elle est une sorcière. Sun Chung, pas dupe, semble même nous dire que son pouvoir réside plus dans son sexe que dans ses grimoires : elle tient le traître en sa possession plus par sa couche que par la peur qu’elle fait naître en lui ! La mode des films d’horreur n’était pas encore lancée (Black Magic ne sortira que 3 ans plus tard) et, magnanimes, nous pourrons voir en Sun Chung un précurseur timide plutôt qu’un réalisateur maladroit. Dernier reproche sur cette parenthèse magique : le personnage de la sorcière, qui devrait être un des plus forts du film, n’apparaît que trop peu à l’écran. Sun Chung se prive ainsi d’un élément original très différenciant – et attendu par le spectateur –, qui aurait permis à son film de se faire remarquer au sein de la production pléthorique de la Shaw Brothers.

Si la psychologie des personnages n’est pas très fouillée, loin s’en faut, elle est encore plus desservie par une interprétation médiocre dans son ensemble. Le héros, Jianfeng, est incarné par l’acteur de second plan Lau Dan, incapable de donner vie à son épéiste et de traduire quelque sentiment que ce soit sur son impassible visage. Il ne restera dans les annales hongkongaises que pour son rôle de méchant dans la série télé populaire The Bund.
Shu Pei Pei, quant à elle, déçoit également car Sun Chung ne met pas assez en avant ses talents physiques (la jeune femme est une danseuse émérite) et dramatiques (elle est diplômée du Southern Experimental Theatre).
Comme bien souvent, cela se passe mieux du côté des méchants : Tung Lam, avec sa tête de Machiavel oriental est parfait, et Lee Ga Sai, comme je l’ai dit plus haut, est excellente. Elle passe avec maestria de la folie à la séduction.

Mais Devil’s Mirror est tout de même doté de beaux moments cinématographiques lorsqu’il s’agit d’action. Ces scènes, nombreuses, sont spectaculaires et entraînent le spectateur dans de somptueux décors (déjà vus, certes, mais fort bien mis en valeur par la caméra de Sun Chung). On pourra reconnaître le pont de The New One-Armed Swordsman, une nouvelle fois l’occasion d’un petit carnage, ou la pagode de The Lady Hermit, elle aussi prise d’assaut par des chevaliers acrobates. Plus classiques mais tout aussi réussis, les affrontements dans des lieux clos ne font pas défaut à Devil’s Mirror.

Avec ce premier film, Sun Chung s’affirme comme un très bon réalisateur d’action, maîtrisant le rythme et la mise en scène. Il ne lui reste plus qu’à se pencher sur ses personnages.
David-Olivier Vidouze 9/4/2006 - haut

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