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Espion amateur (2001) |
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Autant le dire tout de suite, Jackie Chan, "vieille formule", est bien mort et enterré. De quand remonte cet enterrement, chacun a sa propre réponse, selon ce qu'il aimait chez un des plus grands acteurs de films d'action de tous les temps. On a vu un accident dans la pseudo comédie romantique Gorgeous, une allégeance aux normes hollywoodiennes pour Rush Hour et Shanghai Noon... mais on s'est peut-être trompé ! Jackie Chan se cherche, à la manière de ces acteurs "musclés" (Schwarzenegger et autres Stallone) qui, passé un certain âge, doivent penser à réorienter leur carrière pour garder une place au sein de l'industrie cinématographique et des box offices. Et Jackie se cherche... Devons-nous subir cette quête pour autant ? Les arts martiaux se font rares dans The Accidental Spy. Ils sont censés être remplacés par des cascades à "l'américaine" (poursuites en voiture, pyrothechnie en veux-tu en voilà...) et, comble de l'orgueil, par un scénario soi-disant plus travaillé. Echec sur tous les fronts : un réalisateur hongkongais n'a jamais réussi à égaler un William Friedkin ou un Michael Mann (rappelez-vous French Connection, To Live And Die In L.A., Heat...), et, quant au scénario, écrit par la scénariste de Comrades, Almost A Love Story, il est aussi indigent qu'un bon vieux Coplan ou qu'un OSS 117 de la grande époque (pourtant, cela commençait bien : un agent secret coréen sur son lit de mort fait croire à notre héros qu'il est son père) ! Pire, les 15 dernières minutes de The Accidental Spy ne sont qu'un vulgaire prétexte à rajouter une dernière séquence d'action : le méchant est mort, le film achevé et, pourtant, Jackie continue seul dans une pâle imitation de Speed (un camion citerne en feu qui ne peut pas s'arrêter sous peine de tout faire sauter !). Un peu comme si le pré-générique des James Bond se trouvait à la fin du film... The Accidental Spy partage d'ailleurs avec cette illustre série une furieuse dérive mercantile de très mauvais goût : gros plans sur des bouteilles de Tiger Beer, sur la Breitling de Jackie, le nouveau scooter BMW... Mais où est passée la naïveté que l'on aimait tant dans le cinéma de Hong Kong ? On remarquera aussi dans ce film un nombre inhabituel de morts violentes pour un Jackie Chan. Et dire qu'il s'était brouillé à ce sujet avec Kirk Wong le temps d'un Crime Story qu'il jugeait alors trop "noir et sanglant" !!! L'humour potache et très souvent limite, une de ses marques de fabrique, est de plus quasiment absent (je sais que cela en ravira plus d'un !). Vivian Hsu, comme naguère la belle Maggie Cheung dans les Police Story, n'a qu'un rôle de potiche. C'est bien dommage... Pour positiver quelque peu, notons la présence des habituelles acrobaties poétiques chères à Jackie : une poursuite dans les rues d'Istanbul pendant laquelle il essaye vainement de rester vêtu (il vient de sortir - d'être sorti ! - nu d'un hammam) tout en se battant avec ses adversaires. Il finira par se draper d'une curieuse façon ! Ou des leçons de trampoline données à une cliente estomaquée... Autre bon point, les multiples langues parlées dans The Accidental Spy (cantonais, mandarin, anglais, turc, français - si, si, un tout petit peu ! -) sont bien intégrées au récit et ne donnent pas un arrière goût de ridicule et d'artificialité. Et puis le méchant est asiatique : fini les risibles ennemis qu'on pouvait trouver dans Who Am I ? ou Mister Nice Guy. A noter que les Turcs seront heureux d'apprendre qu'ils font partie du Tiers Monde. En conclusion, The Accidental Spy est un film calibré "Hollywood", réservé aux fans de Jackie Chan.
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David-Olivier Vidouze 5/2/2001 - haut |
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Espion amateur (2001) |
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Sorti pour le nouvel an chinois 2001 et carton au box office à Hong Kong, Accidental Spy marque le retour aux affaires de Jackie Chan dans l’ex-colonie, après deux films hollywoodiens médiocres (pour ne pas dire plus). L’attente suscitée par ce film (Teddy Chen aux commandes et budget considérable) était d’autant plus grande que les dernières productions de Jackie à Hong Kong (Mr. Cool, Jackie Chan dans le Bronx ou bien Gorgeous) ont aussi énormément déçu (là aussi pour ne pas dire plus !). La faute peut être à un ego surdimensionné qui oblige souvent les réalisateurs à s’effacer devant lui. Et Teddy Chen, malgré le talent qu’il déploie n’y a pas échappé. Jackie Chan, du début à la fin, est présent sur chaque plan. De fait, le film donne l’impression d’avoir été tourné par un schizophrène. A chaque fois que Teddy Chen tente de donner une direction à « son » film, Jackie le ramène immédiatement dans son système. Le scénario, pourtant, offrait des perspectives intéressantes comme la manipulation ou la quête d’identité (thème déjà abordé dans le réussi Purple Storm, précédente réalisation de Teddy Chen) mais ceux-ci sont ici à peine effleurés. C’est dommage, car on peut imaginer à quel résultat aurait put arriver Teddy Chen si on lui avait laissé les mains libres. Malgré tout, Accidental Spy est à ce jour le meilleur film de Jackie Chan depuis Drunken Master 2 (je sais, c’est pas difficile diront certains …).
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David Anéas 3/26/2001 - haut |
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