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Critiques Express

Bewitched    (1981)
S’il est un nom synonyme de films d’horreur à Hong Kong, c’est bien Kuei Chih Hung qui, même s’il a œuvré dans presque tous les genres (de la comédie musicale au wuxia pian), en a livré les plus beaux fleurons. Metteur en scène à tout faire de la Shaw Brothers où il a passé la totalité de sa carrière (du poste d’assistant sur Lover's Rock, en 1964, à sa dernière incursion derrière la caméra, vingt ans plus, tard sur Misfire), Kuei Chih Hung a fait montre d’un réel talent malgré son statut de réalisateur de second rang et des sujets parfois très commerciaux.
Pour ce qui est des films d’horreur, on s’accorde à lui reconnaître deux chef-d’œuvres : Bewitched, tourné en 1981, et The Boxer’s Omen, en1983, sorte de relecture ou de suite au titre précédemment cité.

Comme dans Blue Velvet cinq ans plus tard, Bewitched nous propose, dans un de ses premiers plans, de suivre une file de fourmis affairée qui nous mène, non pas à une oreille, mais à un cadavre de fillette en putréfaction. Le corps est découvert par une charmante famille hongkongaise en plein pique-nique. Nous apprenons alors que l’assassin n’est autre que son propre père, Stephen Lam Wai (Ngaai Fei), et qu’il a tué sa fille en lui plantant un clou de vingt centimètres dans le crâne (ce qui nous vaut une « belle » scène à l’institut médico-légal dès les premières minutes du film). L’homme est condamné à mort par pendaison bien qu’il clame son innocence lors de son procès : il aurait été envoûté suite à un voyage en Thaïlande. Avant que la sentence soit appliquée, il requiert une faveur au policier (Melvin Wong) qui l’a arrêté, Bobby Wong King Sun : que celui-ci se rende à Bangkok, retrouve ceux qui lui ont jeté un sort et le venge. Le policier reste circonspect mais devant la décrépitude surnaturelle de l’infanticide (une énorme touffe de poils lui pousse sur le thorax, des boutons apparaissent sur son visage, sa peau part en lambeaux…), il décide de se rendre en Thaïlande.
Avant son départ, le criminel lui raconte son histoire. Parti pour des vacances de « plaisir » à Bangkok, il a fait la rencontre d’une belle jeune fille (Chan Lee Lee). D’abord réticente, elle accepte de sortir avec lui – et même plus -, car le playboy hongkongais lui fait mille promesses dont celle de la revoir le 30 juin 1981. Mais de retour chez lui, l’homme l’oublie. La date fatidique passée, la jeune femme se rend chez un sorcier, Magusu (Hussein Hassan, un soit disant véritable magicien !), pour qu’il lui jette un sort. Dès lors, sa vie ne sera plus qu’un cauchemar et l’envoûtement le poussera à tuer sa fille.
Bobby se rend donc en Thaïlande, enquête et demande l’assistance d’un moine bouddhiste, Maître Da More (Choi Gwok Hing). Ce dernier va alors tenter de neutraliser le sorcier.

L’action de Bewitched se déroule en quasi intégralité à Bangkok. La ville nous est présentée sous différents aspects : carte postale – de longs plans touristiques, pas très éloignés de simples stock shots (mention spéciale à l’affiche thaïlandaise géante de Star Wars !) -, spiritualité – temples bouddhistes et sorcellerie -, et vice – des prostituées alignées sur des estrades avec chacune un numéro pour être « sélectionnée » par le client -. Mais ce n’est pas ce qui intéresse véritablement Kuei Chih Hung. Lui, ce sont les affrontements à base de sortilèges, si possible entre un moine et un sorcier. Il déborde alors d’imagination et le spectateur assiste à un grand délire visuel et verbal. Pour les yeux, il aura droit à de grands pots remplis de curieuses mixtures (sang, tripes, cerveaux, viscères, le tout agrémenté de quelques fœtus), des déjections de cadavres, des jets de lumière multicolores, de la lévitation, des destructions, d’effrayants instruments, des festins d’asticots, etc. Pour les oreilles, hormis les cris, il s’amusera à noter les recettes personnelles du moine et du sorcier : nommées en voix off, elles sont ensuite détaillées ingrédient par ingrédient, préparation et effets finaux inclus. Un régal ! Bien entendu, le réalisateur exploite complètement son matériau et insiste chaque fois que possible sur le côté nauséeux ou sordide.
Autre tour de force du réalisateur, la possession progressive de Stephen qui voit en sa fille une menace. Hallucination, réalité… qu’importe, le spectateur la découvrira horrifié se régalant de viande crue et saignante en pleine nuit, et c’est ce qui compte ! Kuei Chih Hung était-il en train d’inventer la figure de la jeune fille possédée aux cheveux longs et noirs, comme on la trouvera trop souvent, une vingtaine d’années plus tard, dans les cinémas fantastiques japonais et coréens ?

Quelques scènes de nu viennent parachever la représentation. Le spectateur pourra ainsi découvrir la plastique de Chan Lee Lee courant topless au ralenti sur la plage, ou celle de Leung Jan Lei, contrainte de lui offrir un nu intégral après une classique scène de bain. Totalement gratuites (elles pourraient être enlevées du film que rien ne serait changé), ces séquences ne font que renforcer ce sentiment de malaise initié avec le meurtre de la fillette et l’équation réductrice Bangkok = sexe.

Une des principales faiblesses de Bewitched est le manque de profondeur des personnages et l’absence de véritable héros. Il est parfaitement impossible de prendre fait et cause pour un protagoniste : Stephen, adepte du tourisme sexuel, n’a eu que ce qu’il méritait ; Bobby, flic impassible, n’attire pas franchement la sympathie (Peut-être est-ce dû au manque de charisme de Melvin Wong ?). Restent nos deux magiciens qu’on ne découvre qu’en plein travail, à psalmodier sans fin.

Bewitched doit être pris pour ce qu’il est, un film d’exploitation dans la plus pure tradition du genre. Assez réussi, jouissif, sans trop de temps morts, il satisfera les amoureux du cinéma extrême.
David-Olivier Vidouze 1/6/2008 - haut

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