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Critiques Express

Duel To The Death    (1983)
En 1983, Tony Ching Siu Tung traîne derrière lui une solide réputation, avec notamment la direction des scènes d’action d’œuvres essentielles de la Nouvelle Vague comme Dangerous Encounter - 1st Kind de Tsui Hark ou The Sword de Patrick Tam Kar Ming. Venant de quitter la R.T.V. (future A.T.V.), chaîne de télévision prolifique où il avait déjà commis des séries wu xia sous la direction de Johnny Mak et Tsui Siu Ming, il se voit proposer par Raymond Chow l’adaptation en long métrage de ses essais télévisés. Ce sera Duel To The Death. Grand bien lui en a pris tant ce film confine au sublime. Peut-être le meilleur du réalisateur, sans doute un des plus grands produits par Hong Kong.

Le genre et l’histoire sont classiques : un Wu Xia Pian mettant en scène un duel entre arts martiaux chinois et japonais. Dans le rôle du combattant chinois, Damian Lau, acteur à la naïveté touchante. Son adversaire nippon est interprété par Norman Chu, au charisme dur. Entre ces deux-là, des seconds rôles tous impeccables avec un Eddie Ko nationaliste extrémiste en grande forme et une Flora Cheung épanouie et représentante d’un féminisme combatif. Ching Siu Tung les dirige de manière habile (beaucoup d’acteurs sont des gloires de la télévision avec qui il travaillait), le film basculant sans arrêt dans des conflits d’ordre sentimentaux qui, à l’écran, ne paraissent ni trop appuyés ni trop mous. Si la volonté finale des deux héros est de s’affronter pour la victoire de leur pays, ils sont en fait confrontés à des terroristes qui vont tenter de parasiter leur lutte loyale. Les deux représentants d’arts martiaux sont alors tiraillés entre désir de gloire nationaliste et respect des valeurs ancestrales durement acquises et facilement détruites par des hommes avides de domination.

Sur le fond, l’œuvre est maîtrisée et si mon rôle n’est pas de vous gâcher la première vision, sachez toutefois que le scénario, tout aussi habile que la direction d’acteurs, réserve surprises et émotions. On est donc bien en face d’un divertissement haut de gamme qui ne délaisse à aucun moment ses personnages et son histoire au profit de l’action, cette dernière étant souvent soumise à l’épreuve des touches émotionnelles qui perturbent les protagonistes. Ching Siu Tung et son équipe, composée de collègues de la R.T.V. comme David Lai et Manfred Wong, maîtrisent leur sujet et se permettent, dans un contexte anti-manichéen, de disserter sur l’altération des rapports humains et martiaux qui découle des envies universelles de pouvoir. Japonais et chinois sont donc divisés non pas pour mieux régner, mais pour mieux partager. Cette notion de partage à laquelle se greffe la générosité fonctionne au cœur du récit et les combats expriment souvent par le corps et l’épée une certaine idée de la transmission. Ainsi a-t-on droit à un splendide combat à trois où Ching Siu Tung fait basculer la confrontation de parole à joute, un duel entre maître et élève qui radicalise dramatiquement ce principe avec la mort de l’aîné frappé par son successeur, ou encore à une scène où les deux épéistes sautent vers un radeau en mouvement, les obligeant à utiliser leurs épées pour prolonger leur geste.

Et en prolongement d’une idée du cinéma basée sur la générosité, Ching Siu Tung nous gratifie d’une mise en scène absolument magnifique. Sa récente expérience sur The Sword l’a peut-être marqué et on retrouve avec bonheur une photographie soignée et resplendissante, aux couleurs riches et au contraste impeccable. On pense souvent à King Hu et les nombreuses actions aériennes participent à cet héritage assumé. Tous les personnages partent en effet très facilement en l’air et les câbles sont plus que jamais utilisés, jusqu’à ce final hallucinant où le combat se poursuit dans le ciel. En parallèle de valeurs beaucoup plus sages, Ching Siu Tung pimente donc le film d’éléments bien plus spectaculaires et à recourt à une science technique tout simplement incroyable. Que ce soit la théorie aérienne qui permet aux combattants de voler par la seule force de la succession de plans, la précision diabolique des raccords lors des actions ou la caméra flexible et dynamique, tout est parfait et millimétré pour la robustesse et l’efficacité. L’amateur d’action débridée et intelligente est aux anges et la dernière partie du métrage est une succession de moments de bravoure qui laissent le spectateur harassé mais heureux, d’autant plus s’il apprécie, comme Ching Siu Tung, les Ninjas et tout ce qui touche au cinéma japonais.

Car c’est le dernier point essentiel traité par le film et qui rejoint, une fois de plus, les ambitions de partage et de générosité qui fondent Duel To The Death. L’ombre et la lumière et autres thématiques visuelles des Chambaras sont ici reprises par un réalisateur qui, on le sent à chaque plan, aime et chérit ce cinéma. Si le film est résolument personnel et participe clairement aux réformes thématiques et formelles de la nouvelle vague avec ses fantaisies débridées, il n’en conserve pas moins une nostalgie d’un cinéma habité sérieusement et où les personnages et leurs actions ont des enjeux et des conséquences. De nombreuses séquences privilégient donc la situation à l’action, passages toujours magnifiés par une mise en scène et une musique élégantes. Le duel de fin annoncé dans le titre est, quant à lui, une référence directe aux conclusions japonaises où la symbolique (une falaise et des vagues furieuses) rappelle The Valiant Ones de King Hu, où Sammo Hung jouait un Japonais.

Ching Siu Tung a donc brillamment passé le cap de la première réalisation avec ni plus ni moins qu’un chef d’œuvre du cinéma d’action de Hong Kong. En mettant en place son récit dans une optique personnelle qui ne cache pas ses références, le réalisateur a habilement su intéresser les spectateurs à son film qui fut un grand succès lors de sa sortie. Duel To The Death est un incontournable.

N.B. : Merci à P'tit Panda pour les précisions concernant le passé télévisuel du réalisateur chorégraphe.
Maxime Brun 9/27/2007 - haut

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 9/27/2007 Maxime Bru...

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