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Critiques Express

Dr Wong en Amérique    (1997)
Dr. Wong et les pirates datait d’environ trois ans et la saga achevait sa vie dans les méandres de la télévision (où elle avait été déclinée en série avec le même casting, Chiu Man Chuk en tête) après un dernier opus qui trahissait lourdement ses prédécesseurs. Tsui Hark décida alors de reprendre en main cette saga mythique et en proposa la mise en scène à Sammo Hung, vieux routier du genre malheureusement sur le déclin. Pour parfaire le projet, Dr. Wong en Amérique pouvait s’enorgueillir du retour dans le personnage de Wong Fei Hong de Jet Li, suite à son retour en grâce (l’expérience Black Mask ayant été jugée positive par Tsui Hark). Que s’est-il donc passé, pourquoi l’aventure américaine du Dr Wong s’est-elle soldée par un échec au box office et par là même a enterré (définitivement ?) la série ?

Wong Fei-hung (Jet Li) part aux Etats-Unis avec tante Yee (Rosamund Kwan) et Pied-bot (Hung Yan Yan) afin de visiter le dispensaire médical "Po Chi Lam" qu'a ouvert son disciple So (Benny Chan).
Sur le chemin nos héros sont attaqués par des indiens et, suite à la bataille, Fei-hung reçoit un coup sur la tête qui lui fait perdre la mémoire. Il est recueilli par des Indiens tandis que Tante Yee et Pied-bot, accompagnés de Billy (Jeff Wolfe), rejoignent So.

Dès que les premiers noms du générique de Dr. Wong en Amérique s’affichent à l’écran, on comprend que l’ambition des producteurs est de ne pas limiter le film au marché asiatique, mais d’obtenir un succès aux Etats-Unis. Tout a été pensé dans ce sens : acteurs et techniciens américano-chinois, figures culturelles américaines (le western, genre américain « par excellence » !) et récit mêlant gweilos aux chinois. Nous n’avons même pas le droit au générique traditionnel de la série, ancrant sûrement trop le film dans sa culture asiatique (on y voit des élèves à l’entraînement devant Wong Fei Hung qui effectue de superbes figures martiales). En lieu et place, le spectateur découvre Dr Wong dans une diligence de la Wells Fargo lancée à vive allure en plein désert.
Le décor est donc planté, mais quel décor !… Bien que tourné aux Etats-Unis, Dr Wong en Amérique est visuellement d’une naïveté déconcertante : on se croirait dans un western d’opérette, tout droit sorti d’un album de Lucky Luke ou, pire, de l’imagination des concepteurs du parc d’attraction de la Mer de Sable ! Les Indiens sont pour la plupart des acteurs américains outrageusement grimés qui, lorsqu’ils ont déjà la chance de prononcer une seule phrase en langue indienne, parlent américain avec un accent caricatural. Leur comportement aussi est des plus grossiers : danses tribales ridicules, peintures de guerre outrancières, attitudes grotesques (l’Indien a la moue dédaigneuse et hautaine…), lieux communs (guerres entre tribus)… des images d’Epinal en cascade !
La ville dans laquelle se déroule le récit, et que nous ne quitterons d’ailleurs plus une fois le prologue terminé, est semblable à un décor de série B : une rue avec son saloon, ses quelques façades et, bizarrement, une éolienne. La galerie constituée des personnages typiques répond aussi présent : un méchant maire, un shérif lâche, des chinois qui travaillent dans des blanchisseries ou à la mine, des prostituées, des joueurs de cartes autour de tables rondes dans le saloon, etc. Manque toutefois à l’appel le croque-mort tout de noir vêtu. Un oubli ?
La quasi totalité du casting « blanc » est une nouvelle fois, dans une production hongkongaise, complètement hors sujet : jeu outré, grimaces, mines patibulaires, grosses voix… une catastrophe générale, exceptée les rôles de Billy (Jeff Wolfe) et du shérif. On dit que pour faire un bon film de genre, il faut un excellent méchant. Raté, Joe Sayah, l’homme qui s’amuse à attirer les loups avec son propre sang pour mieux les exterminer (inénarrable séquence…), est passablement ridicule. La performance du pauvre erre n’est même pas rattrapée par ses prouesses martiales. Un véritable naufrage ! Côté hongkongais, la donne est beaucoup plus réjouissante : à côté des personnages pivots de la série (Jet Li de retour, le grand Hung Yan Yan, Rosamund Kwan, etc.), on retrouver avec joie de vieilles connaissances telles que Richard Ng qui incarne un savoureux pendu gourmand.

On est en droit d’être sévèrement déçu par Dr Wong en Amérique tant le sujet pouvait être source d’une virulente critique sociale et politique des Etats-Unis et du sort réservé aux immigrants (les Chinois), mais aussi aux natifs (les Indiens). Tsui Hark, lorsqu’il était encore un metteur en scène avec des tripes et que son cinéma avait un message fort à délivrer, n’hésitait pas à truffer ses scénarios d’allusions en prise directe avec les événements présents
(Chow Yun Fat seul face à un char dans A Better Tomorrow III : Love And Death In Saigon, référence limpide au massacre de Tien Anmen). Les deux premiers volets de la saga Il était une fois en Chine étaient à ce titre très engagés. Au lieu de cela, on nous ressert l’éternel histoire de l’amnésique qui se retrouve perdu dans un environnement qui lui est complètement étranger, avec son lot de quiproquos entendus…

Mais Dr Wong en Amérique n’a pas que des mauvais côtés. Tout d’abord, c’est l’occasion de découvrir Jet Li affublé de tresses et de peintures de guerre indiennes, un très grand moment. Ensuite, le film nous livre un combat fort impressionnant, point d’orgue martial du métrage, entre Wong Fei Hung et Pied-bot (Club-foot) : ce dernier tente de faire revenir la mémoire à son maître et engage avec lui une joute des plus dévastatrices. Au bord des larmes et de l’évanouissement, le courageux élève lutte jusqu’au bout. On ne peut malheureusement pas en dire autant des autres combats, souvent montés de manière trop fractionnée pour nous laisser sans voix. Enfin, on a souvent comparé les films d’arts martiaux à des westerns chinois : ici, les deux se retrouvent dans le pays originel.

Jackie Chan raconte à qui veut l’entendre que l’histoire de Dr Wong en Amérique lui aurait été volée par Sammo Hung alors qui le dirigeait sur Mr Nice Guy (les aventures d’un amnésique perdu dans un environnement hostile). Il dû finalement attendre 1 année pour en donner sa vision dans Who Am I ? (pour la perte de mémoire, les Indiens étant remplacés par des indigènes) et encore 3 années pour le western dans Shanghai Noon, où on s’amusera de constater qu’outre les nombreuses similitudes, Owen Wilson est physiquement très proche de Jeff Wolfe.

En définitive, pour apprécier pleinement Dr Wong en Amérique, il faut le prendre pour ce qu’il est : une bonne vieille bande dessinée à épisodes telles que celles que l’on trouvait dans les années 60 et 70. Rien d’autre. Plus d’ambitions artistiques, plus de contenu idéologique : du divertissement, c’est tout. Petit à petit, la direction prise par le personnage de Wong Fei Hung se rapproche de celle de Tintin : après le Trésor de Rackham le Rouge (Dr Wong et les pirates), Tintin en Amérique (Dr Wong en Amérique) à quand Dr Wong au Congo ?

Ironie du sort, ce produit en partie pensé pour le marché américain n’y trouva même pas de distributeur… Pire, il fit un flop en Asie, condamnant du même coup la série.
David-Olivier Vidouze 5/4/2005 - haut

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