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Critiques Express

AV    (2005)
Il n’a guère fallu de temps à Edmond Pang pour se faire un nom au sein d’une industrie cinématographique Hong Kongaise en pleine crise. Le besoin de renouvellement des metteurs en scène est une des raisons de cette ascension rapide mais elle n’est que peu de chose comparée à l’incontestable talent dont Pang a fait preuve jusqu’ici. Entre autres qualités, l’ancien écrivain a un don certain pour trouver l’idée géniale, le concept génialement inventif auquel personne n’avait pensé avant lui. C’était le cas avec You Shoot, I Shoot (un tueur qui fait appel à un réalisateur pour mettre en scène ses travaux de manière plus spectaculaires), Men Suddenly In Black (une histoire d’adultère traitée comme un polar sérieux) et ça l’est une nouvelle fois avec AV.

Mais qu’est ce donc qu’un AV ? AV = Adult Video. Il s’agit tout simplement des films pornos Japonais. Une industrie énorme dans l’archipel nippon génératrice de nouvelles stars aux carrières aussi courtes qu’intenses. Quelques différences méritent d’être relevées par rapport à leurs homologues Occidentaux. La présence des fameuses mosaïques en premier lieu, résultat d’une censure locale interdisant la vision des poils pubiens. La structure narrative en second lieu, il est rare que les AV se préoccupent d’avoir un quelconque scénario. Il s’agit avant tout d’une compilation de scènes de sexe entrecoupées de démonstrations sexy de l’actrice vedette. Enfin, les AV tendent à se montrer plus durs que leurs homologues européens, simulation de viols et autres comportements extrêmes étant monnaie courante.

Les AV ne règnent pas uniquement au Japon mais font la loi dans tout l’Asie et Hong Kong ne fait pas exception. VCDs, DVDs sont trouvables dans toute l’ex-colonie et les copies pirates représentent une bonne partie des revenus des triades. Edmond Pang est un enfant de cette culture. Et comme le dit lui-même Eric Kot, c’est également un obsédé ! Après une timide tentative de donner corps à ces « centres d’intérêt » dans You Shoot, I Shoot (la romance entre Cheung Tat Ming et l’actrice d’AV), Pang s’y consacre entièrement avec ce bien nommé AV.

Une nouvelle fois, le réalisateur/scénariste (épaulé par le fidèle Wenders Li) trouve un concept génial : celui d’un groupe d’étudiants prétendant réaliser un AV afin de profiter des charmes de la star. Un authentique fantasme d’adolescent (voir de certains adultes) propice à de nombreuses scènes cocasses. A contrario, il existe un risque réel que ce concept ne puisse pas s’étirer sur plus d’une heure trente et ne soit que bon à fonder un court métrage.
Probablement conscient du danger, l’habile scénariste désamorce efficacement le problème en fondant sa première moitié de métrage sur la recherche d’argent nécessaire au projet des jeunes pervers. L’ensemble prend alors la forme d’une comédie à l’ancienne, ce type de longs métrages basés sur les arnaques si populaires dans les années 70/80. On retrouve même la structure décousue, tendance empilement de sketchs, habituelle aux comédies de l’époque. En plus de proposer d’authentiques moments comiques, Pang n’oublie pas de conserver un lien avec le thème principal du film. Régulièrement il nous est rappelé que ces tentatives maladroites d’escroqueries ont un but unique : assouvir l’obsession sexuelle de nos héros. Certaines permettent également d’illustrer la personnalité des personnages principaux (cf : la scène « Scarface ») ou lancent quelques réflexions générales sur la mentalité actuelle de la jeunesse Hongkongaise (le parallèle avec les manifestations du Diaoyai, l’hallucinant speech rappé par Jim Chim). Humour et narration demeurent profondément imbriquées l’une dans l’autre. Une réussite à mettre au crédit de Pang, authentiquement doué en la matière et ce alors que la pré-production d’AV fut des plus courtes.

A partir du moment où Manami Amamiya arrive à Hong Kong, le metteur en scène a moins de raisons de se préoccuper de l’unité de son métrage. Une fois la situation clairement mise en place, les personnages bien campés, il ne reste plus qu’à dérouler les situations comiques qui en découlent logiquement (stress avant de passer à l’acte, problème pour trouver un lieu de tournage…). Le tout étant de conserver un rythme soutenu à l’ensemble. Une considération que Pang n’oublie pas de prendre en compte à travers sa réalisation sans fioriture et son montage serré, allant toujours à l’essentiel de chaque séquence. Il est fascinant de voir à quel point l’ancien écrivain maîtrise la mécanique comique. Il sait préparer le gag et le mettre en valeur de manière imparable, sans nécessairement en faire trop dans la chute. Une belle qualité pour une approche différente, plus subtile, par rapport aux comédies non-sensiques à la Lee Lik Chi ou Jeff Lau.

Et si la comédie, l’éclat de rire, demeure l’objectif prioritaire de son créateur, Pang n’oublie jamais d’ajouter la petite touche d’émotion qui renforce l’implication du spectateur, l’identification aux personnages. Cet aspect est le plus visible dans l’élaboration de la romance entre Jason et Manami. Une idée qui frôle le cliché (Pretty Woman n’est pas loin) et le moralisme gnangnan mais que Pang traite en finesse, à coups de courtes scènes attachantes (la partie de base ball, le fameux « système de résolution des conflits »). On ne peut s’empêcher de s’attacher à ces deux amants, innocents au sein du tissu de manipulation et de fantasmes pervers non assouvis. D’autant plus que Pang et ses scénaristes ne tombent pas dans le piège de la morale sitcomesque : il n’y aura pas de grande révélation (« on s’est foutu de toi Manami, désolé !!!!! ») ni de retrouvailles pleines de larmes (« je ne t’en veux pas !! »). La volonté de rester à la fois drôle, réaliste et humain est la principale préoccupation de Pang. Des caractéristiques qu’on retrouve dans tous ces films et qui fondent leurs réussites respectives.

AV parvint à trouver son public avec près de 5 millions de dollars HK collectés dans une période pourtant difficile pour l’industrie locale. On ne peut que s’en féliciter car le long métrage capte bien l’esprit d’une partie de la jeunesse Hongkongaise (excellent casting des personnages principaux) jonglant avec habileté entre comédie, sentiments et petites réflexions globales sur l’ex-colonie. Il n’y a bien qu’une critique qui peut être faite à AV mais une que seuls les spécialistes du genre pourront se permettre : Comment parler d’AV et ne pas évoquer Akira Fukubi ?? Espérons que l’exemple de Pang ne soit qu’un premier pas dans le sens d’une reconnaissance plus générale de l’AV et de sa star n°1 !
Arnaud Lanuque 7/25/2007 - haut

AV    (2005)
Sachant que la comédie étudiante est un genre qui fait rarement dans la dentelle, un film dans lequel des étudiants cherchent à faire un film porno pour coucher avec une actrice, il y a de quoi avoir peur ! Heureusement, Edmond Pang Ho Cheung réussit à ne pas sombrer dans la vulgarité, même si le tout ne vole pas forcément bien haut.

AV prend pour base une bande d'étudiants dont l'intérêt pour les études est inversement proportionnel à leur désir d'aventures sexuelles malgré les nombreux rateaux qu'ils essuient. Le film décrit les multiples combines que les quatre amis mettent au point pour arriver à leurs fins. Visite de petites échoppes de DVD porno hongkongaises, escroquerie aux subventions publiques, rencontre avec l'agent de Manami Amamiya en se faisant passer pour des producteurs, tout est bon pour nos compères.

Pour AV, Edmond Pang Ho Cheung s'est inspiré d'une histoire vraie mettant en scène son ancien assistant. C'est ainsi l'occasion pour le réalisateur de se faire plaisir en rendant un petit hommage au "bricolage" qui a fait les joies du cinéma HK : ré-écriture du script au jour le jour, tournages sans autorisation, équipes de cascadeurs qui improvisent les scènes d'action câblées, etc.

Bien que subissant quelques petite baisses de régime par moment, AV réussit le pari d'être drôle et de ne pas (trop) tomber dans le machisme et la mysoginie grâce à une petite pirouette finale. Tout irait donc pour le mieux, s'il n'y avait pas quelques passages assez lourds sur la jeunesse de HK. Le discours du leader de la bande qui met en parallèle leur entreprise avec la lutte que mena Martin Luther King est au pire mal venu et au mieux fait passer les jeunes hongkongais pour des incultes. Mais cela n'empêche heureusement pas de passer un bon moment devant cette sympathique comédie !
Gildas Couloigner 8/20/2006 - haut

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