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Critiques Express

House Of Fury    (2005)
L’augmentation moyenne des budgets, les sorties de plus en plus fréquentes de blockbusters et une observation générale de l’actualité de ce début de 21ème siècle en termes de cinéma hongkongais tendent à faire disparaître le mot « crise » du paysage cinématographique de l’île. En effet, des succès critiques et commerciaux bien connus (Infernal Affairs, One Nite In Mongkok, Kung Fu Hustle…) ainsi que l’internationalisation de ce cinéma, soit par l’émigration de gens du cinéma local (Yuen Woo Ping, Jackie Chan, John Woo figurent parmi la délégation hongkongaise sur les terres américaines et européennes) soit par des films renvoyant par leur mise en scène au cinéma de HK, contribuent à faire parler du 7ème art de l’ex-colonie britannique. Le cinéma de Hong Kong, à nouveau en pleine santé ?
House Of Fury est un bel exemple de l’image dynamique et capable que donne de lui le cinéma de Hong Kong. « Capable » car désormais les cinéastes locaux s’estiment à la hauteur de faire un cinéma commercial égalant, toutes proportions respectées, celui des américains. Le résultat sert de preuve, mais si House Of Fury est un de ces projets de taille assez importante, il ne laisse pas pour autant en chemin son identité hongkongaise.

La promotion à grands renforts d’affiches et autre goodies promotionnels renforce l’impression que Stephen Fung ne manque pas d’arguments et de moyens dans le domaine du marketing pour promouvoir son dernier bébé. Après un Enter The Phoenix qui n’a pas l’air de faire la sieste en matière de scènes d’action, le jeune acteur/réalisateur met en boîte House Of Fury que les premières images annonçaient d’ores et déjà comme une comédie d’action un tantinet folklo, comme le montrent les photos promotionnelles affichant les protagonistes armés, vêtus de tenues rouges et adoptant des positions combatives. Stephen Fung fait donc beaucoup parler de son film avant sa sortie et lui confère le statut de « gros » film ambitieux.

L’évolution du cinéma commercial hongkongais est en partie liée à son pareil américain. L’influence est à double-sens : le cinéma de HK emprunte entre autres choses un certain sens du marketing à son cousin hollywoodien, et ce dernier se sert de quelques techniciens et de techniques filmiques du premier. House Of Fury, soigné à tous les niveaux de son élaboration, répond en ce sens à l’idée américaine qu’on se fait du blockbuster. Ce qui ne signifie pas qu’il ne contient pas certains traits typiques du cinéma de HK, le mélange des genres en tête.
House Of Fury a cela de sympathique qu’il varie les tons et les genres. Oscillant entre la comédie familiale et le film d’action survolté, le film du talentueux Stephen Fung joue sur plusieurs tableaux non sans un certain talent. On appréciera le comique de situation qui intervient souvent quand la caméra s’infiltre dans la maison de la famille Yue, quand l’humour tient principalement au personnage d’Anthony Wong, campant un médecin un peu ringard et qui s’écoute parler, dans sa maison aux papiers peints vieillots soulignant l’aspect décalé du personnage. Ses deux enfants (dans le film, Stephen Fung himself et la chanteuse Gillian Chung) très tôt initiés au Kung Fu et lui constituent la famille déjantée dans laquelle les querelles sont vite synonymes de duels d’arts martiaux dont l’enjeu est par exemple la prise de possession de la télécommande de la télévision. Là, on pense inévitablement à un genre typique du cinéma de HK qui est la Kung Fu Comedy, à ses heures de gloire sonnées par les maîtres Liu Chia Liang, Yuen Woo Ping ou encore Jackie Chan dans des œuvres mémorables qui alliaient Kung Fu et non-violence en filmant des affrontements aux raisons stupides mais qui n’avaient d’autre but que de montrer la beauté martiale. Stephen Fung se réfère donc modestement à un pan entier du cinéma de HK avec de superbes combats entre le fils et la fille Yue dans leur maison. Aussi nous ne nous lasserons pas de l’hommage rendu à Bruce Lee, part considérable du patrimoine cinématographique hongkongais. Les clins d’œil au Petit Dragon sont faciles mais amusants, tout comme sa paradoxale imitation par Anthony Wong (ce dernier n’a jamais fait des films de Kung Fu son genre de prédilection) s’essayant au nunchaku osseux et rentrant dans la peau de Bruce pour une scène explicitement calquée sur Fist Of Fury, à savoir la série rapide de coups de pieds sur des adversaires encerclant Wong. Ce plan, déjà repris par Gordon Chan pour son Fist Of Legend, achève avec le titre anglais du film de Fung (« House » remplace « Fist ») de rendre hommage au Petit Dragon, star éternelle parce qu’encore saluée trente ans après son décès par des cinéastes amoureux comme Fung ou bien sûr le grand fan Stephen Chow. La substance martiale de House of Fury ne se borne évidemment pas à la nostalgie des Kung Fu Comedy et au clin d’œil à Bruce Lee, Yuen Woo Ping n’ayant pas été engagé pour rester les bras croisés.

L’âge de Yuen Woo Ping ne le fait pas se reposer pour autant, même s’il est vrai que le maître du cinéma martial cantonais sait sur qui compter et ne doit pas hésiter à déléguer les tâches à son équipe. Jamais au chômage, le chorégraphe enchaîne les tournages et voit son nom de plus en plus connu en Occident grâce à Tigre et Dragon. Désormais habitué des allers et retours entre l’Europe (pour les bastons brutes et violentes de Danny The Dog), les Etats-Unis (Kill Bill) et HK (Kung Fu Hustle, House Of Fury), Yuen répond présent sur le tournage de Stephen Fung. Son travail sur House Of Fury est à vrai dire remarquable puisque les combats assez nombreux qui parsèment le film ont de quoi plaire. A condition de ne pas rejeter certains grands sauts câblés qui perdent en crédibilité ce qu’ils gagnent en esthétisme, l’amateur de films de Kung Fu appréciera le dynamisme des affrontements au sol et leur rapidité parfois exagérée. Il est à noter que les acteurs se sont investis physiquement pour assurer certains mouvements dans les scènes d’action, comme il est possible de le voir dans le making of montrant les efforts de Stephen Fung qui n’a pas toujours de doublure là où on aurait pu le croire, d’autant plus que son rôle derrière la caméra était à assurer. On ne risque pas non plus d’oublier certains seconds couteaux interprétant les bad guys au service du méchant Rocco, des visages inconnus mais effectuant de somptueuses cascades et coups de pieds sautés. Par ailleurs, si la dose d’action de House Of Fury est généreuse et de qualité, un soin similaire a été apporté au choix du casting.

Wu Ma, le regard plissé et baigné de tendresse ouvre avec Anthony Wong House Of Fury, lors d’une scène se déroulant dans la clinique du second. Il n’en faut pas plus pour déjà faire sourire le spectateur avec un vieux visage attachant du cinéma de Hong Kong qu’on ne voit que trop rarement, en la personne de Wu Ma bien sûr (Anthony Wong lui, continue à apparaître partout). En faire un personnage d’ancien agent secret maintenant reconverti en cuistot, vieux papy ressemblant au Tortue Géniale de Dragon Ball, tendre avec sa petite fille et expert de Kung Fu, contribue à rapprocher House Of Fury du manga par la part de surréel et de délirant que beaucoup de protagonistes affichent. On pourrait à ce titre toucher un mot à propos du méchant du film, qui n’est autre qu’ un Michael Wong rasé comptant parmi ses gardes du corps un jeune gweilo expert en castagne prêt à en découdre avec les adultes ennemis de son papa. Là, nous sommes carrément dans un univers parallèle où toutes les absurdités sont permises du moment qu’elles ne perturbent pas l’aspect « fun » et décontracté du tout. Enfin, si les Twins sont assez sobres (tant mieux) tout comme un Stephen Fung assez athlétique, on regrettera la petite place laissée à Daniel Wu, ne se battant pas et qui rappelons-le est à la base un pratiquant et champion de Wushu respectable. Si vous l’avez vu sabre à la main sur les photos promotionnelles, il faudra pourtant l’oublier puisqu’il faut souligner que les protagonistes n’apparaissent à aucun moment dans leurs costumes rouges réservés à la promotion du film.

Stephen Fung s’active devant et derrière la caméra et livre un film sachant aussi bien donner de bons coups de tatane que faire sourire gentiment. Le pari est amplement réussi puisque House Of Fury est un rafraîchissant divertissement sans prétention mais avec beaucoup d’ambitions dans lequel on prend plus son pied qu’on ne perd pied.
Florent d'Azevedo 5/29/2005 - haut

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