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Beyond Our Ken (2004) |
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Après un Men Suddenly In Black original, même si n’allant pas au bout de son concept, Edmond Pang s’est bâti une réputation élogieuse parmi les réalisateurs Hongkongais actuels. Sachant apporter un regard neuf à un cinéma désormais balisé, il fait partie des cinéastes ayant envie de changer les canons de réalisation. Génie pour les uns, arnaque pour les autres, Pang divise. Mais peu importe le côté où on se situe, on ne peut pas nier ses tentatives de faire autre chose.
Sur le thème classique du triangle amoureux, Pang ne livre pas une comédie romantique comme on pourrait l’attendre, par exemple. D’ailleurs, il parait réducteur de définir Beyond Our Ken par un genre unique. Comédie, Thriller, chronique sentimentale…. Le film est un peu tout ça à la fois, parfois un peu moins, parfois un peu plus. Bâtie entièrement autour du duo d’actrices principales, l’intrigue ne s’embarrasse pas de personnages ou de lieux superflus. Hormis les figurants, il n’y a pas plus d’une dizaine d’acteurs, et les décors ne sont guère plus nombreux. Un procédé qui n’effrayera par quiconque a eu l’occasion de voir un film de la trempe de Memento. Mais restons réaliste, Beyond Our Ken ne partage rien d’autre avec ce film. La réalisation quant à elle ne multiplie pas les effets et reste sobre.
Cette simplicité technique permet une étude de caractères approfondie. Et c’est la plus grande force de Beyond Our Ken : des personnages écrits et construits, plus que des corps qui débitent des dialogues qui se veulent virtuoses (procédé dont certains réalisateurs ont fait leur spécialité).
Mais Pang parvient à éviter l’ennui en introduisant des scènes de filature et une ambiance de suspicion prenante. Ce qui est une qualité peut néanmoins être ressenti comme un défaut : on a tendance à attendre plus que ce que l’histoire a à nous proposer au final, et les quelques rebondissements sont des plus prévisibles. De fait, attendre de Beyond Our Ken plus qu’une simple tranche de vie partagée par deux jeunes femmes expose le spectateur à une amère déception.
Sans que le film ne verse dans l’esbroufe, la multiplication des genres pourrait être interprétée comme une volonté d’impressionner, alors qu’elle est l’une des facteurs de construction des relations.
L’ensemble se tient plutôt bien, même si au final il n’y a rien de remarquable, et encore moins de révolutionnaire. Les ambitions sont plus modestes qu’on pourrait le croire, et en ce sens, elles sont atteintes.
Mais un film se reposant principalement sur ses personnages ne serait rien sans des acteurs dignes de ce nom. Si on passera sur Daniel Wu, qui fait plus de la figuration qu’autre chose, on retiendra en revanche les deux actrices principales. L’une comme l’autre savent apporter le petit détail en plus qui fait du personnage une personne, sans jamais trop en faire.
Beyond Our Ken n’a rien d’un grand film, mais il constitue une petite réussite pour peu qu’on le regarde pour ce qu’il est.
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Léonard Aigoin 9/23/2009 - haut |
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