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2 Héros (1974) |
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Fin 1973, Chang Cheh est en perte de vitesse. Il vient de subir un cuisant échec avec The Blood Brothers et n'a placé aucun film dans le top ten local depuis des mois. Comme à son habitude, il part se ressourcer à Taïwan et c'est de là-bas qu'il revient avec une idée géniale : offrir aux spectateurs un nouveau type de film, le "Shaolin kung-fu", qui puise ses racines dans la tradition de la boxe cantonaise, spécialité des chorégraphes Liu Chia Liang et Tang Chia. Chang Cheh réalisera alors ce que l'on appelle sa "tétralogie Shaolin", sur une année (1974), ouverte par Heroes Two, suivi de Men From The Monastery, Shaolin Martial Arts et Five Shaolin Masters. Liu Chia Liang restera chorégraphe des combats pour ces quatre films (il s'en ira ensuite vers la réalisation).
Envoyé dans le Sud par l’Empereur, le général Che Kang est chargé de mettre un terme à la rébellion des Ming soutenus par Shaolin. Les deux héros les plus craints sont Hong Hsi Kuan et Fong Sai Yuk. Tous les deux en ville, les soldats mandchous persuadent Fong de les mener à Hong pour l’aider à le capturer. Ce dernier se retrouve alors bien vite dans les geôles du général où il est soumis à la torture pour le faire révéler les noms de ses compagnons. Comprenant soudain son erreur et sa "traîtrise", Fong Sai Yuk n'aura de cesse de le délivrer.
Chen Kuan Tai personnifie la figure mythique de Hung Hsi-Kuan, maître de la boxe chinoise (plus précisément du "Tiger Claw"), tandis que le fougueux Fang Shih-Yu sera incarné par une jeune tête brûlée (comme son personnage !) de 19 ans, Alexander Fu Sheng. Cet acteur impeccable, élevé aux Etats-Unis et fils de millionnaire, sera d'ailleurs dans tous les épisodes de la tétralogie Shaolin.
Si Heroes Two ne brille pas par son scénario (même si le scénariste attitré de Chang Cheh, Ni Kuang, est aux commandes), il a à son crédit d'avoir introduit dans le cinéma d'arts martiaux hongkongais la mode des combats à poings nus. Plus de sabres ou de lances dans les mains des protagonistes principaux (seuls les sous-fifres en disposent encore, mais ils ne vivent pas longtemps...), mais de superbes figures de kung-fu qui seront exploitées durant plus de 15 ans.
On retrouve dans Heroes Two les thèmes et obsessions chers à Chang Cheh. Partie sur un mauvais pied, c'est une franche camaraderie "à la vie, à la mort" qui s'instaure entre les deux héros : on les voit d'ailleurs se sauter dans les bras torses nus et brillants de sueur... Pour certains, c'est une esthétique homosexuelle que le réalisateur reprend dans beaucoup de ses films. A chacun de juger ! Une obsession caractéristique de Chang Cheh que l'on retrouve aussi ici, c'est la torture et la mise à mort sanglante, voire gore, des personnages. Hung Hsi-Kuan passe ainsi près de trente minutes crucifié à un mur à l'aide de liens métalliques, saignant des pieds et des poings, à la merci de ses geôliers (on se sera auparavant acharné sur une blessure qu'il porte à la jambe...). Le réalisateur va même, lors de l'affrontement final, jusqu'à remplir l'écran de rouge chaque fois qu'un combattant est tué. On sent encore ici le pouvoir de fascination de la violence graphique.
Doté de nombreux et beaux combats, porté par un bon casting, Heroes Two fait partie des derniers bons films de Chang Cheh. Le chant du cygne n'est pas si loin...
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David-Olivier Vidouze 3/1/2003 - haut |
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