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Mad Mission 4 (1986) |
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Lorsqu’il réalise le 4ème épisode des aventures de Sam Hui et Karl Maka, Ringo Lam n’est pas encore le réalisateur enragé responsable de City On Fire ou School on Fire. Bien qu’il se soit déjà essayé au polar en dirigeant Chow Yun Fat dans Wild Search, rien ne le destine encore à en faire son genre de prédilection.
Néanmoins, Lam commence déjà à affirmer son style. Si Aces Go Places IV reste une comédie, quelques éclats de violence surprenants témoignent de l’identité déjà forte du réalisateur. On pense notamment à un passage à tabac très brutal de Sylvia Chang, mais aussi à un climax plus proche du Heroic Bloodshed que des affrontements hauts en couleurs des précédents films. Les morts sont également bien plus nombreux, le héros n’hésitant pas à se servir d’une arme à feu.
Mais que les fans se rassurent, cette réappropriation de la licence se fait sans en trahir l’essence, et l’humour fin est une fois de plus au rendez-vous. Si on retrouve quelques scènes de vaudeville typiques de la série, le film ne se perd pas dans du marivaudage longuet et sans éclat, contrairement au troisième opus que Tsui Hark réalisait sans grande conviction. L’ensemble bénéficie d’un rythme bien plus soutenu, les scènes étant moins longues et surtout plus percutantes.
Les seconds rôles de prestige sont une fois de plus présents. Du côté occidental, on retrouve le nazi à la main brûlée des Aventuriers De l’Arche Perdue, mais surtout Kwan Tak Hing et Sek Kin. Les deux acteurs, qui se sont souvent affrontés dans les films sur Wong Fei-hong qui les ont rendus célèbres, jouent respectivement le chef de la police et le chef d’interpol. Leur combat est indirect ici, puisqu’ils s’affrontent à travers leurs équipes de hockey lors d’un match aussi brutal qu’hilarant. Cette scène, qui suit la longue et spectaculaire introduction, bénéficie du savoir faire d’un Ringo Lam bourré d’idées, qui parvient à rendre le match lisible et palpitant, plongeant sa caméra au cœur de l’action. Les deux acteurs s’en donnent à cœur joie, et on regrette de ne les revoir qu’à la fin du film, mais l’idée de les opposer de cette manière est très bien exploitée.
Dans l’ensemble, les acteurs ont repris du poil de la bête, après un troisième opus où ils semblaient répéter mécaniquement leurs rôles. C’est également le cas de Baldy Jr (je ne suis pas certain qu’il s’agisse du même enfant), toujours présent dans les scènes comiques, mais bien moins exaspérant. L’enfant aura droit à un traitement aussi terrifiant que la fille de Moon Lee et Ray Lui dans Fatal Termination, lors d’une séquence d’anthologie.
Il faut dire que plus que jamais, l’action est omniprésente. Entre les fusillades, les poursuites à pieds, en véhicules, les cascades et les combats, Ringo n’a pas lésiné. Les affrontements à mains nues sont rares, mais dynamiques et mettent en scènes des chutes qui font mal comme on les aime. Sam Hui est plutôt convaincant, car le montage lui permet de ne pas enchaîner trop de coups à la suite. Plutôt souple et agile, il se montre crédible pour quelques coups de pieds bien placés, en revanche lors de duels, il peine à démontrer sa puissance lors de plans comportant plusieurs coups à la suite.
Karl Maka n’est pas en reste et effectue sans doublure une bonne dizaine de chutes. La variété et la surabondance, tant de gags que d’action, font d’Aces Go Places une excellente série B, dans laquelle Ringo Lam parvient à exprimer sa créativité et démontre déjà une grande maîtrise technique.
Si vous ne devez voir qu’un opus de la série, jetez vous sur celui-là !
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Léonard Aigoin 1/18/2010 - haut |
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