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Critiques Express

L' Homme à la lance contre Shaolin    (1980)
Après 22 ans de mise en scène et 71 films, Chang Cheh poursuit sa gigantesque œuvre cinématographique dans un contexte de plus en plus difficile : les grandes stars ont disparu ou n’ont plus la cote (David Chiang, Ti Lung, Jimmy Wang Yu, Chen Kuan Tai, Alexander Fu Sheng…), la Shaw Brothers se tourne vers la télévision et l’immobilier, la comédie kung fu en costume ou contemporaine s’impose comme le genre majeur à Hong Kong, le petit écran se généralise dans les foyers et les chaînes se multiplient, la crise économique montre le bout de son nez… une conjoncture qui a fait baisser les bras à plus d’un réalisateur ! Mais Chang Cheh est de la trempe des combattants et, inlassablement, avec plus ou moins de bonheur, il va tenter de renouveler collaborateurs et thèmes.
The Flag Of Iron est un film qui fait partie de sa veine « Venoms », équipe d’acteurs acrobates que l’Ogre de Hong Kong a recruté à Taiwan au milieu des années 70 pour prendre la relève des David Chiang et autres Ti Lung. La création des Venoms débute officiellement en 1978 avec The Five Venoms et le « cycle » s’achève quatre ans plus tard, en 1982, avec House Of Traps (Ninja In The Deadly Trap, réalisé à Taiwan en 1985 avec une partie de l’équipe, n’est malheureusement pas du même acabit). De par sa date de sortie, 1980, The Flag Of Iron est très représentatif du style développé par Chang Cheh et ses poulains, même si Lo Meng et Sun Chien manquent à l’appel.

Les membres du clan du Drapeau de Fer sont conviés à un repas de réconciliation organisé par leurs ennemis du clan de l’Aigle, une bande de sinistres personnages tenant salles de jeux et bordels. La mascarade tourne au traquenard lorsque une armée encercle les invités et les attaque sans sommation. Le chef du clan du Drapeau de Fer (Liang Yao Wen) est soudainement assassiné dans le dos par l’homme qu’il avait engagé pour le protéger. Abasourdis, les bons épéistes se débarrassent du chef du clan de l’Aigle, Monsieur Ming (Chan Shen), et prennent la fuite.
Les funérailles terminées, la question de la succession du chef imprudent se pose. Tout semble désigner le plus vieux d’entre les rescapés, Chow Fang (Lu Feng), même si cette option ne fait pas l’unanimité. Le carnage qui a eu lieu dans le clan de l’Aigle ne pouvant rester impuni aux yeux de la loi, c’est le second du clan du Drapeau de Fer, Lo Hsin (Philip Kwok), qui se sacrifie et en prend la responsabilité. Il s’exile loin de la ville alors que Chow Fang lui promet toute l’assistance nécessaire. Mais le temps passe et Lo Hsin ne voit rien venir… jusqu’à ce qu’un ancien frère d’arme, Yun Liang (Chiang Sheng), le retrouve.

The Flag Of Iron est en quelque sorte le remake de The Duel, du même Chang Cheh, réalisé 9 ans plus tard avec les successeurs, dans le cœur du metteur en scène, du duo magnifique David ChiangTi Lung. Le petit ténébreux et le grand félin laissent donc la place aux Venoms, bouleversant ainsi considérablement le traitement du récit : la sécheresse de l’œuvre initiale disparaît au profit d’une relecture plus kitch et totalement seventies. Humour léger, costumes sophistiqués (belle utilisation des capes et des couleurs rouge et noir), personnages hauts en couleurs (la bande des dix tueurs, le clan de l’Aigle et son Chan Shen emplumé…), décors baroques et chorégraphies louchant fortement vers l’acrobatie, sont les principales évolutions apportées par l’Ogre de Hong Kong à son œuvre première.

Une fois n’est pas coutume, The Flag Of Iron nous présente une histoire de vengeance : n’est-ce pas le thème le plus commun dans le cinéma hongkongais ? (Voir à ce titre le livre de Verina Glaessner, « Kung-fu : Cinema of Vengeance », 1974.) Mais Chang Cheh, à qui l’on a souvent reproché de privilégier l’action, voire ne de développer qu’un thème unique, la fraternité héroïque, s’attache à enrichir ce récit classique d’intrigues secondaires (mais jamais vaines) et à le pimenter d’individus originaux. Ironiquement d’ailleurs, The Flag Of Iron pourrait même être une réponse à ceux qui réduisent Chang Cheh à la formule de chantre de la fraternité héroïque : ici, les frères chéris sont des traîtres, cupides et cruels. Seul l’ennemi, celui qui a causé le traumatisme primal (la mort du Sifu / père), s’avèrera un allié déterminant et chevaleresque.
Le réalisateur a donc pris un soin tout particulier à construire son récit et développer la psychologie des personnages, qu’ils soient principaux (Philip Kwok, Lu Feng, Chiang Sheng, Lung Tien Hsiang…) ou secondaires (les fidèles Chui Tai Ping et Wong Lik). La perception qu’en a le spectateur évolue en même temps que les images défilent devant ses yeux, même si on pourra reprocher à Chang Cheh le manque d’ambiguïté du héros incarné par Lu Feng (il n’aurait pas été inintéressant de nous laisser un peu plus longtemps dans le doute).

The Flag Of Iron fait sans conteste la part belle à Philip Kwok, véritable vedette qui est presque de tous les plans. Il nous prouve une fois de plus quel grand artiste martial et quel acrobate il est, à tel point qu’il n’est pas saugrenu de se demander si ce n’est pas son meilleur rôle (en tout cas celui qui le met le plus en valeur). Les combats qui l’opposent à chacun des 10 tueurs sont superbes (contre l’aveugle, le boucher, le comptable…), tout comme l’ahurissant final face à Lu Feng. L’Ogre de Hong Kong lui offre même le plaisir d’être torturé d’une fort cruelle façon : ses ennemis l’enserrent d’une corde mouillée et attendent patiemment que celle-ci sèche…
Lu Feng, l’éternel méchant des Venoms, rempile une nouvelle fois dans le rôle d’un traître manipulateur. Parfait car comme toujours impassible, les quelques joutes martiales qui lui sont accordées sont enthousiasmantes (notamment celle tant attendue avec les drapeaux).
Dernier Venom du film, Chiang Sheng n’arrive malheureusement jamais à se défaire du rôle de faire-valoir. Il ne s’exprime vraiment que dans la première scène du film, le seul moment de comédie, et son combat final.
Lung Tien Hsiang, le « lancier », est très convaincant dans un rôle également ingrat : un tueur placide qui parle peu mais qui, heureusement, se bat bien !

L’effort apporté à l’esthétique de The Flag Of Iron, plus baroque que classique, est à complimenter. Le film baigne dans une atmosphère de rouge et de noir que l’on retrouve des superbes costumes des acteurs (ceux des membres du clan du Drapeau de Fer, en particulier) aux très beaux décors (la grande salle du clan du Drapeau de Fer, le village dans lequel s’est exilé Philip Kwok…). La piètre qualité des décors a souvent été l’apanage des dernières productions de Chang Cheh, trop fauchées pour être ambitieuses. Dans The Flag Of Iron, le spectateur n’a pas l’impression de passer dans des lieux déjà mille fois regardés : il a l’agréable sentiment de découvrir de nouveaux espaces.

The Flag Of Iron n’est pas un chef-d’œuvre –y en a-t-il seulement dans la dernière partie de carrière de Chang Cheh ? -, mais un excellent divertissement qui enchantera plus d’un amateur d’arts martiaux.
David-Olivier Vidouze 8/31/2006 - haut

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